Carnet d’entraînement : Sans s’affoler avant Sainté

05/02 - 17:59 | Il y a 9 ans

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Vendredi 5 février 2016 : Sous un joli soleil devenu plus timide en fin de séance, les Girondins ont effectué une grosse demi-heure d’entraînement pour travailler leur circuits de jeu avant de recevoir Saint-Etienne dimanche.

Une tête sort de l’un de vestiaires presque vétustes consacrés aux jeunes aspirants professionnels  des Girondins de Bordeaux. Jean Ambrose, un habitué des entraînements avec les professionnels, n’est pas convié aujourd’hui. L’effectif a bougé pendant la trêve, avec de jeunes nouvelles têtes qui en éclipsent d’autres formées au club. Programmé à 10h30, l’entraînement avec ballon ne va pas commence de si tôt. Le temps pour s’entraîner est engageant : un peu de vent, mais un soleil agréable, et des ballons déjà prêts au milieu du terrain, avec deux rangées de plots disposées à des distances différentes en amont. Comme à l’accoutumée, Franck Mantaux est la première personne de l’effectif professionnel à faire son apparition. La routine quotidienne : aller au fond du terrain d’entraînement, à droite quand on se situe dos aux vestiaires professionnels, préparer les cages. Paul Bernardoni, le nouveau poulain de Franck Mantaux, arrive très rapidement avec des mannequins demandés par son nouveau coach. Bientôt, Jérôme Prior vient rejoindre le petit groupe. Pendant que les autres joueurs sont en train de s’échauffer avec ballon à l’intérieur des vestiaires, les gardiens travaillent leur jeu au pied. Tout d’abord un jeu simple de passes libres. Puis des passes avec contrôle et sans contrôle derrière un mannequin pour gêner la relance. Enfin, des passes longues avec rebond demandées par Franck Mantaux. À ce petit jeu, Paul Bernardoni n’a pas la précision de Jérôme Prior qui ne peut récupérer deux ouvertures qui s’enfuient à l’opposé du terrain. L’ancien gardien troyen s’en veut, baissant la tête et s’invectivant légèrement, après ces deux échecs. Alors que les joueurs ne sont toujours pas sortis humer l’odeur du gazon, des bruits de trots feutrés incitent les quelques spectateurs présents à se retourner : Pablo, accompagné du kiné David Das Neves, est en train de pratiquer un footing à bonne allure. 

Un Plasil chambreur

10h57 : les joueurs font enfin leur apparition. Tranquillement et avec sérénité. Un travail habituel d’échauffement leur est proposé : talons-fesses, mouvements de bras en courant, petites accélérations. Pendant que les gardiens continuent leur travail, en passant au sol, les joueurs de champ s’acheminent eux aussi vers un travail routinier du vendredi. Après avoir formé des duos, les hommes de Willy Sagnol travaillent les passes sous les consignes d’Eric Bedouet. Clément Chantôme, Mathieu Debuchy, Frédéric Guilbert et Milan Gajic sont absents, en plus des blessés de longue date comme Nicolas Pallois, Pablo, Grégory Sertic, Nicolas Maurice-Belay et Jussiê. Le Brésilien Jussiê, justement, empile les tours de terrain. Jaroslav Plasil associé à Diego Contento, profite du passage de l’ancien joueur du RC Lens à proximité pour le chambrer en portugais. Après leur travail préliminaire de passes courtes, les joueurs allongent les distances. Malcom travaille avec Lamine Sané, tandis que Mauro Arambarri est naturellement en binôme avec Diego Rolan. Plasil, de bonne humeur, vient trahir le silence de cette séance où l’ambiance est on ne peut plus calme en s’adressant à Diego Contento en Italien : « La destra ti piace ». L’international tchèque chambre désormais dans l’une des langues d’origine de Contento en lui suggérant ironiquement qu’il aime jouer du pied droit… Après une passe un peu molle de l’ancien joueur du Bayern de son mauvais pied.  Les gardiens de leur côté subissent de lourdes frappes à deux mètres du but de la part de leur mentor. Jérôme Prior brille et Paul Bernardoni ne peut rien sur une frappe partie en lucarne. Après une petite phase de transition de montées de genoux et d’accélérations à la suite, les joueurs se positionnent pour le désormais travail d’attaques placées sans ballon. Sur un demi-terrain, les jaunes et les bleus vont travailler leurs montées de ballons. « Vous allez chercher la pointe basse » tonne Sylvain Matrisciano. Jaroslav Plasil, en bon taulier, s’empresse de faire la traduction pour Malcom. 

« Bien joué Malcom »

Les jaunes sont composés de Maxime Poundjé, Lamine Sané, Valentin Vada, Abdou Traoré, Baba Traoré, Cheick Diabaté, Adam Ounas et Thomas Touré. Les bleus, eux, sont représentés par Diego Contento, Diego Rolan, Mauro Arambarri, Jaroslav Plasil, Enzo Crivelli, Malcom, André Poko et Cédric Yambéré. Les gardiens Bernardoni et Prior ont rejoint le groupe pour garder les cages à tour de rôle. Avant le début de l’exercice, Rolan et Contento discutent sur le côté gauche. L’international uruguayen ne semble pas d’accord sur un point tactique. Willy Sagnol qui vient d’arriver attache de l’importance à ce travail consistant à faire passer le ballon par des circuits définis et validés avant de porter l’estocade. Sur la première action, Ounas place une grosse frappe à ras de terre, bien stoppée par Bernardoni. «Voilà, oui, parfait » s’exclame Sagnol. Mauro Arambarri, très à l’aise en position de relayeur, semble avoir déjà bien assimilé le travail demandé. Le jeune uruguayen attend que son attaquant serve d’appui et joue la remise pour alerter Contento monté sur son côté. Le centre de l’ancien joueur du Bayern est parfait pour Crivelli qui ne cadre pas. « Au premier poteau, c’est bon ça » remarque Sagnol suite à cette action bien huilée. Les joueurs cherchent à s’ajuster à l’image de Thomas Touré qui s’adresse à Valentin Vada : « Valé, comme tu ne me regardes pas, j’ai peur de faire l’appel trop tôt ». Les actions se succèdent et Paul Bernardoni se rassure en effectuant un double arrêt d’envergure, à bout portant devant Crivelli puis Rolan qui avait suivi. « Pas trop latéral, ça fait deux fois là » note un Willy Sagnol moins vindicatif que les semaines précédentes. « Bien joué ça Thomas » encourage Sagnol après un bel appel en profondeur de Touré parfaitement terminé d’une frappe du plat du pied sur laquelle Bernardoni ne peut rien faire. Malcom, que l’on ne voyait pas beaucoup, inscrit un but placé de la tête suite à un centre de Contento. « Bien joué Malcom » s’empresse de souligner Plasil. Avant de remettre le ballon en jeu Sagnol s’adresse à Yambéré : « Cédric, prenez le temps de faire tourner ». Après avoir trompé Prior de la tête, Malcom récidive face à Bernardoni. D’abord tenu en échec sur sa première frappe par l’ancien gardien troyen, l’ex-joueur des Corinthians tente une petite balle lobée qui vient mourir dans les filets.

« Prenez le temps de construire » 

Cheick Diabaté auteur d’une superbe tête et Thomas Touré, buteur lui aussi, ne sont pas en reste. Touré reçoit les félicitations de ses coéquipiers, bien décidés à la mettre en confiance avec un « bien joué Thom » collectif. « Prenez le temps » insiste Sagnol une deuxième fois. L’ancien défenseur du Bayern corrige, replace, n’hésite pas à distiller ses conseils. « C’est trop latéral ça messieurs » comment l’entraîneur bordelais. Arambarri sert Contento qui centre pour Malcom, dans un remake d’une action précédente. Le joueur offensif brésilien vient marquer de nouveau de la tête. « Bien joué Malcom » crie Thomas Touré, positionné à l’opposé du Brésilien, et pourtant membre de l’équipe des jaunes. Le signe du pouce de Malcom vers son coéquipier formé au club, qui lui rend la pareille, est positif. « Ah putain » enrage Plasil sur une passe mal choisie. « Bien joué Jaro » encourage un Touré très impliqué, qui lui aussi rend la pareille à Plasil, toujours prompt à remotiver tout le monde. « Jaro, Rapproche-toi un peu d’Enzo » demande Sagnol à son capitaine. « Allez, encore une action chacun » informe Willy Sagnol. Touré appelle un ballon dans l’axe, met en retrait pour Diabaté qui sert Vada dans la profondeur. Le jeune argentin trompe Bernardoni qui va se refaire sur l’action suivante en sortant très rapidement dans les pieds de Malcom. Trois coups de sifflet retentissent et viennent mettre un terme à une séance courte, peu intense, mais stratégique. Certains joueurs rentrent aux vestiaires. D’autres restent pour tirer des penalties à Paul Bernardoni. Arambarri et Malcom font partie du petit groupe resté pour frapper en compagnie de Sané, Poko, Touré, Diabaté et Vada. L’ancien gardien de l’ESTAC prend l’ascendant à plusieurs reprises sur ses coéquipiers. Tantôt battu par Malcom, tantôt vainqueur face à Rolan et Arambarri, puis dominateur face à son compère brésilien recruté en janvier et pris à défaut par Arambarri, Bernardoni montre un bon potentiel dans l’exercice. Petit à petit, les groupe de joueurs s’écrème et chacun regagne ses pénates en attendant Saint-Etienne. Un match où la préparation du jeu chère à Willy Sagnol, et travaillée exclusivement ce vendredi, sera déterminante pour relever la tête après l’affront lyonnais.

 

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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