Un Barbet Pas Barbant

10/02 - 08:14 | Il y a 9 ans

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Bilan de la semaine et des épisodes précédents : Treize blessés, Cheick suspendu, un poste de gardien en suspens et un président qui semble déjà ne plus y croire. La semaine passée, nous rêvions encore de nos recrues et de nos ambitions, ensorcelés par une probante victoire contre un Rennes souffreteux. Mais ça, c’était avant. La semaine a fait des dégâts. 
Prendre deux cuisantes dérouillées par des concurrents à l’Europe a clairement marqué le groupe. Si on rajoute à cette ambiance à tendance limite masochiste, la nouvelle de l’indisponibilité prolongée de Pallois, on peut imaginer que le staff et Sagnol vont avoir du travail pour retrouver une certaine cohésion. Et les dégâts ne se limitent pas un petit blues d’égo mal dimensionné. Guilbert a rejoint la longue liste des blessés et Diabaté préservé pour la coupe de France a pris un rouge un peu stupide contre Saint Etienne ce dimanche. Quand rien ne va …Dans une défense décimée, Lamine Sané aura probablement une nouvelle chance après un mercato un peu traumatisant sans porte de sortie. A part ce retour un peu par la force des choses, les jeunes porteront une nouvelle fois l’équipe.

 

Justement, nous y voilà. Parlons des jeunes, des anciens jeunes du Haillan. Nous continuons notre série d’entretien. Après avoir fait connaissance avec le Webmaster de Lucarne Opposée et un entretien « Coupe de la ligue » avec Claude Peze, nous rencontrons aujourd’hui Yoann Barbet. Yoann a fréquenté le centre de formation et la réserve. Le club ne lui ayant pas proposé de contrat, Yoann est parti tenter sa chance à Niort. Titulaire et brillant, il fait le choix de l’Angleterre et de Brentford, un quartier du grand Londres. En deux saisons de la CFA à l’antichambre du championnat le plus regardé au monde … Quel Changement !! Séquence découverte (à prononcer si possible façon Nicolas Hulot) …

WebGirondins : Bonjour, Yoann, heureux de vous avoir avec nous aujourd'hui. Vos premiers pas en réserve remonte à l'époque où celle-ci luttait pour remonter en CFA, vous parvenez à faire vos preuves, à vous imposer dans la défense. Pendant deux saisons, vous livrez des prestations convaincantes, vous n'avez pas de regret de ne pas avoir pu vous imposer en équipe première?

Yoann Barbet : Disons que je n'ai pas envie d'avoir de regrets dans tout ce que je fais. C'est sûr que lorsqu’ on fait toute sa formation dans un club (8ans quand même), qui plus est à Bordeaux, bien sûr qu'on a envie de devenir professionnel. Surtout avec son club formateur. Encore plus aujourd'hui quand on voit la confiance que peut donner Willy Sagnol aux jeunes cette saison. 

Malheureusement il n'est pas arrivé plus tôt. 

Mais au final c'est un mal pour un bien, car on quitte un peu ce confort. Cela nous permet de voir ce qu'on a dans le ventre. On doit refaire ses preuves et réussir par une autre porte, un autre chemin.

WebGirondins : Quand on habite à Talence, on rêve de faire de la perche (le stade est connu pour son sautoir) ou on vient au football naturellement ?

Yoann Barbet : Je ne sais pas pourquoi tout le monde dit que je suis né à Talence, car je suis né à Libourne (sourire).

Donc du coup oui le football vient naturellement, car mon père aussi en faisait. Pourtant je suis issu d'une grande famille de rugby, j'ai seulement un seul cousin qui a fait du foot, le reste c'est 100% rugby, même mon petit frère.

WebGirondins : Libourne, Talence, un détail…. Signer aux girondins était naturel pour toi, un enfant du pays ? Tu venais voir les girondins quand tu étais gamin ? Parle-nous de toi, de ta passion. Tiens, je serai curieux de savoir, te souviens-tu le moment où tu as commencé à rêver de faire de ta passion ton métier ?

Yoann Barbet : Naturel oui, mais en même temps c'est le seul club professionnel qui a voulu me recruter.  Donc évidemment,  j'y suis allé sans hésiter une seule seconde. C'était vraiment un rêve de gosse. J'allais voir quelques matchs à Chaban en famille.

Le moment où j'ai commencé à rêver de faire de ma passion un métier, c'est vraiment quand je suis rentré au centre de préformation, et que Patrick Battiston nous a dit : "Faites médecin ça sera plus facile". J'ai compris que ça allait être difficile mais j'ai de suite eu cette envie de réussir

Que représente pour toi des techniciens comme Pierrot Labat, ou encore Battiston ou Tresor ? Vous êtes encore en lien ?

Pierrot Labat, Patrick Battiston et Marius Trésor ce sont des personnes vraiment importantes dans ma formation. Pierrot tout d'abord car j'ai travaillé des heures et des heures techniquement avec lui. C'était son domaine, et tant que ce n’était pas parfait je n'arrêtais pas. Et si aujourd'hui mon point fort c'est ma technique, surtout mon pied gauche, il y est pour quelque chose.

En ce qui concerne Patrick et Marius, j'ai aussi énormément appris d'eux, simplement car ils ont évolué au poste où j'évolue aujourd'hui, et que ça été deux grands internationaux français. Donc forcément quand ils vous donnent des conseils, vous écoutez. Je suis encore en contact avec eux, on s'appelle de temps en temps, j'ai toujours eu un bon contact avec eux.

 Gillot ne semble pas avoir cru en toi. C'est une des raisons qui t'a poussé à tenter ta chance ailleurs (on y reviendra). Il venait discuter avec toi ?

Yoann Barbet : Non Gillot ne m'a jamais parlé si ce n'était juste pour me dire bonjour, sinon rien du tout, pas un mot ou un conseil.

A Bordeaux, tu as côtoyé le groupe professionnel, on se comment on arrive dans le vestiaire pour un entrainement la première fois ?

Yoann Barbet : La 1ère fois ça fait bizarre. On n'ose même pas entrer dans le vestiaire, on reste devant la porte, mais ensuite on se sent à l'aise quand certains jeunes du groupe pro ou cadres viennent vous parler.

Tu décides de partir tenter ta chance à Niort. Tu t'imposes naturellement, tranquillement. Emilano était passé par les Deux Sèvres et avait laissé une belle image. Et depuis les Chamois gardent un œil attentif sur la formation bordelaise, ton collègue Adrien Dabasse a tenté le même pari que toi. Tu l'as conseillé avant qu'il signe ?

Yoann Barbet : Oui je l'ai conseillé, on s'est eu au téléphone, et je lui ai dit que ça pouvait être une bonne opportunité pour lui de venir ici car c'est un club qui ose faire jouer les jeunes, et pour commencer sa carrière, je pense que c'est un très bon club.

Pourquoi Niort d'ailleurs ? On t'avait promis du temps de jeu ou c'est une passion cachée pour les sociétés d'assurance ?

Yoann Barbet : Pourquoi Niort, simplement parce que c'est le seul club professionnel qui m'a contacté après la fin de la saison. J'y suis donc aller puisque j'étais sans club car Bordeaux ne me gardait pas. 

L'essai s'est avéré concluant et j'ai signé un contrat de deux ans.

Tu fais une saison pleine, tu deviens incontournable et vous manquez la montée de presque rien. Pourquoi partir à ce moment-là ? C'est ton choix ou celui du club ?

Yoann Barbet : On n'a pas raté la montée, on a fini 11eme, c'est la saison passée qu'ils ont failli monter. Pourquoi partir à ce moment-là?

Disons que lorsqu'un club de championship t'appelle pour te dire qu'ils veulent te faire signer alors qu'ils sont en plein dans les play-offs pour monter en 1ere League, ça fait réfléchir.

J'avais différents clubs de Ligue 1 intéressés, mais il me restait deux ans de contrat car j'ai prolongé en cours d'année, mais les clubs ne voulaient pas payer le montant de mon transfert. Brentford eux, oui. Tout le monde était d'accord, et tout le monde y trouvé son compte. Niort, Brentford et moi.

 Donc, te voilà en Angleterre. Tu arrives à Londres, à la limite du grand Londres d'ailleurs. Tu découvres une nouvelle culture. Tu regrettes, dis-le, tes siestes pendant les cours d'Anglais à l'école ?

 Yoann Barbet : Non justement car l'année avant de partir à Niort, j'ai décidé de prendre des cours d'anglais plutôt que de ne rien faire, donc cela m'a un peu aidé.

 Brentford ne fait pas partie des clubs très connu en Angleterre. Ils sont montés dans l'anti chambre de la premier League en 2014. A l'échelle de Londres, Griffin Park parait assez petit et même un peu désuet. Mais parle-nous de cette ambiance ? L’Angleterre c'est un autre univers ?

Yoann Barbet : Oui c'est sûr Brentford n'est pas très connu, j'espère que ça va le devenir.

Mais oui c'est vrai que c'est vraiment un autre univers, les gens vivent pour le foot ici. On a un petit stade (12500) mais il est toujours pleins, et l'ambiance est incroyable, vous sentez vraiment le 12eme homme. Et quand vous allez jouer à Leeds, Middlesbrough, Wolverhampton etc... C'est encore autre chose, c'est vraiment beau à vivre.

Tu signes en même temps que Maxime Colin qui avait percé en Belgique à Anderlecht. Vous retrouvez ici Toumani Diagouraga qui a roulé sa bosse un peu partout en Angleterre. C'est important de retrouver une petite communauté francophone ?

Yoann Barbet : Oui ça fait du bien de retrouver des français, même si on vient de perdre Toumani Diagouraga qui est parti à Leeds, il nous a bien aidé dans notre intégration, oui d’une grande aide même.   

Quels sont tes objectifs en signant ici ?

Yoann Barbet : Mes objectifs ? Déjà  m'imposer dans l'équipe, car j'ai eu 6 mois un peu difficile avec plusieurs changements de coach, même si je commence à m'imposer petit à petit en ce moment.

Et puis j'espère participer cette saison aux play-offs pour espérer monter en 1ere League cette saison, ou bien l'année prochaine. Le plus rapidement possible en tout cas.

Tu t’imagines revenir un jour aux girondins ? Ou la page est tournée définitivement ?

Yoann Barbet : Je ne peux pas dire que je m'imagine retourner aux Girondins, je suis ici pour réussir à jouer en 1ere League, mais vous savez dans le foot tout peut se passer, on ne sait jamais de quoi demain est fait. Donc l'avenir nous le dira. 

Le mercato arrive, tu penses à un départ pour pouvoir plus jouer ? (question posée avant la fin du mercato) 

Yoann Barbet : En ce qui concerne un prêt, bon les transferts se sont terminés ce soir, mais je pense que ça faisait un peu tôt pour partir déjà en prêt. Même si j'ai eu l'intérêt d'un club de haut de tableau de Ligue 1, mais Brentford ne voulait pas me prêter.  C’est une bonne chose aussi, puisque cela signifie qu'ils comptent sur moi.  Et aujourd'hui c'est le cas  puisque j'ai du temps de jeu. 

Merci pour ta disponibilité très sympathique Yoann. Nous te souhaitons le meilleur pour ta carrière. Tu auras toujours le scapulaire au cœur. A bientôt

Yoann Barbet : Bonne soirée et merci à vous, c'était un plaisir de vous répondre.

À bientôt. 

LeCartel15

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