Margaux Montegut : "Nous avons une image à promouvoir"

© Iconsport

Deuxième partie de l’entretien avec Margaux Montegut. Devenue joueuse des Girondins de Bordeaux avec ses coéquipières de l’équipe féminine de Blanquefort, Margaux relate le début de cette nouvelle aventure peu commune pour cette équipe soudée. 
 

WebGirondins : Margaux, qu’est-ce qui a changé depuis cet été et votre passage sous le giron du FC Girondins de Bordeaux ?

Margaux Montegut : La médiatisation tout d’abord est plus importante. On parle beaucoup plus de nous, notamment sur les réseaux sociaux. Il y a aussi Girondins TV qui parle de nous, et certains médias. Les gens s’intéressent davantage aux résultats. Au stade, il y a également beaucoup plus de monde, les tribunes sont remplies. C’est assez bizarre pour nous car il y a beaucoup de bruit et on n’avait pas l’habitude de jouer avec des encouragements. Avant, la famille et les proches représentaient la majorité de notre public. Aujourd’hui, il y a des gens que l’on ne connaît pas parfois, il y a plus d’ambiance. Nous sommes parties jouer à Issy le weekend dernier et il y avait le Handi Fan Club des Girondins et les Marines et Blancs d’Île de France qui s’étaient déplacés pour nous encourager. 30 ou 40 supporters ont mis l’ambiance du début à la fin. Nous avons été boostées. Quand tu vois que même sur Paris tu as des supporters, tu as envie de bien faire.

WebGirondins : Que penses-tu justement de cette médiatisation, de ce nouvel allant ?

Margaux Montegut : Je trouve que c’est une bonne chose parce que nous avons une image à promouvoir. Nous portons un nouveau maillot. Le fait qu’il y ait une section féminine à Bordeaux fait parler, et c’est bien que cela se sache. Ce n’est pas forcément facile car nous sommes davantage attendues. Il y a plus de stress. Nous allons nous y habituer, mais c’est vrai que c’est un peu étrange pour le moment. De toute façon, on va s’y faire. On commence d’ailleurs à ne plus trop faire attention à ce qu’il se passe médiatiquement, à relativiser un peu tout ça.

WebGirondins : Est-ce que les masculins des Girondins viennent vous voir ? Et le président Jean-Louis Triaud ?

Margaux Montegut : Quelques joueurs sont venus nous voir comme le jeune gardien Alexandre Brucato ou Frédéric Guilbert. Ulrich Ramé qui est en charge du développement du club assiste à tous nos matchs. Nous avons été conviées à la Garden Party du club pour être présentées aux partenaires, et les garçons étaient là. Nous avons pu discuter un peu avec eux. En ce qui concerne monsieur Jean-Louis Triaud, nous le croisons parfois aux entraînements, il vient nous encourager, nous transmettre des mots de motivation.

WebGirondins : Avez-vous accès aux structures du club ? 

Margaux Montegut : Nous nous entraînons au Haillan le vendredi soir. C’est d’ailleurs un entraînement ouvert au public. Mercredi dernier, nous avons bénéficié du terrain synthétique des professionnels, et peut-être que nous serons amenées à y aller un peu plus souvent dans le futur. Concernant la question du Matmut Atlantique on espère y jouer un jour, mais pour le moment rien n’est décidé. Pour nous ce serait gratifiant de fouler cette pelouse. On ne se prend pas la tête avec ça, mais si cela arrive nous serons ravies.

WebGirondins : Est-ce que les moyens pour vous déplacer ont changé ?

Margaux Montegut : Les choses sont sensiblement les mêmes à ce niveau là. Nous partons toujours en minibus souvent sur deux jours lors de nos déplacements. Nous avons huit déplacements sur deux jours cette saison. Nous dormons à l’hôtel le samedi avant de repartir le dimanche soir, assez tard. Quand les déplacements ne sont pas trop éloignés, nous partons tôt le dimanche pour aller jouer avant de repartir dans la foulée le dimanche soir.

WebGirondins : Vous avez régulièrement été à la lutte pour monter avant de manquer le coche en fin de saison. Vous manquait-il un peu de pression pour y parvenir ?

Margaux Montegut : Peut-être en effet qu’on manquait de pression pour être régulières du début à la fin. Il y avait aussi peut-être une peur inconsciente de monter car nous sommes habituées à jouer en D2. Il y a peut-être souvent eu la fameuse peur de gagner. Pour être vraiment en position de monter, il faut être régulières du début à la fin. Un faux pas peut tout changer. La saison dernière, on était à 3 points des premières sur la fin. À 4 journées de la fin, nous avons perdu un match et le fossé s’est creusé car les premières ne font presque jamais de faux pas. L’idée pour monter c’est de ne pas perdre contre les équipes du haut de tableau et de battre toutes les équipes situées en dessous de nous.

WebGirondins : L’équipe a de très bons résultats depuis le début de saison avec cette 2eme place actuelle. Comment expliques-tu cette bonne période ?

Margaux Montegut. Déjà, il faut savoir que nous avons le même groupe depuis longtemps. À part deux ou trois arrivées, rien n’a changé chez nous. Nous nous connaissons toutes très bien et nous avons des automatismes. Le fait de jouer avec les Girondins nous rajoute aussi un peu de pression. L’année dernière, nous avons aussi cartonné au départ. Bien se connaître joue beaucoup sur les résultats. Mais il n’y a pas que nous. La DH se porte très bien, les filles sont invaincues, elles gagnent tous les matchs. Tout le club se porte bien au niveau féminin. Il n’y a pas qu’une équipe de D2, toutes les équipes sont importantes pour nous.

WebGirondins : Sur quoi devez-vous être attentives pour poursuive sur ce chemin vertueux ?

Margaux Montegut : Il faut être régulières toute la saison, c’est la clef. Nous devons aussi garder une bonne cohésion d’équipe. Un faux pas peut nous coûter beaucoup. Nous devons jouer en bloc, attaquer et défendre ensemble, être très soudées et jouer les unes pour les autres. Il faut faire les efforts en même temps, et ce sur toute une saison. C’est dur à pratiquer sur le long terme, mais l’expérience de la D2 nous l’avons. Nous connaissons les erreurs à ne pas commettre. Il faut se servir des erreurs commises les saisons passées pour ne plus les refaire. 

WebGirondins : Un petit clin d’oeil pour terminer. Que penserais-tu de l’idée de réaliser une interview face aux lecteurs dans quelques mois ?

Margaux Montegut : Ça pourrait être sympa. Nous ne sommes pas professionnelles, nous avons envie d’en profiter pour être proches de nos supporters, des gens qui nous suivent, de les connaître. On joue aux Girondins, mais il faut qu’on reste à notre place. Nous sommes des gens comme tout le monde. 

Interview réalisée par Florian Rodriguez