Bastia, l’urgence absolue

21/04 - 09:00 | Il y a 8 ans

© Iconsport

Malmené sportivement avec sa position de lanterne rouge au classement, miné par les violences lors du match face à Lyon, Bastia vit une saison en forme de crise. Avec un calendrier choc lui proposant notamment Bordeaux et Paris, le Sporting s’apprête à vivre une fin d’exercice brûlante.

 

La forme bastiaise depuis le match aller

Le 30 novembre 2016, Bastia accueillait Bordeaux à Furiani et décrochait un match nul (1-1) qui lui permettait de rester dans les clous de son objectif du maintien (16eme). Le mois de décembre était encourageant pour l’équipe corse malgré une gifle à Monaco (5-0) et une défaite à domicile face à Marseille avant la trêve des confiseurs (1-2) car les joueurs avaient fait le travail en battant le concurrent messin à Furiani (2-0) et en décrochant une victoire bonus à Rennes (1-2). 15emes à la reprise, les Bastiais pouvaient voir venir la phase retour avec une petite marge d’optimisme. Une première déculottée en Coupe de France face à Paris (7-0) a peut-être pesé dans les têtes car le mois de janvier s’est soldé par un famélique bilan de 2 points sur 9. Malgré un nul loin d’être infamant contre Nice à la maison (1-1), Bastia a plombé son bilan avec une défaite à Nancy (1-0), et un deuxième nul consécutif sur ses terres face à Caen (1-1). Avec un seul point sur 12 en février, la descente aux enfers s’est poursuivie et a signé la fin de l’entraîneur François Ciccolini avec trois défaites à l’extérieur seulement adoucies par un nul face au leader monégasque à Furiani (1-1). Rui Almeida, l’ancien entraîneur du Red Star, n’a pas réussi à inverser la tendance en mars en accumulant les mauvais résultats. Deux nuls à domicile face à Nantes (2-2) et Saint-Etienne (0-0), une correction à Guingamp (5-0) et une défaite de nouveau face à un concurrent, Metz (1-0), ont plongé le Sporting Club de Bastia dans les eaux troubles du classement à la fin du mois de mars (19eme). Avant de confirmer une chute libre interminable en concédant une défaite à Bastia face à Lille (0-1), apothéose d’une saison où les terres corses sont devenues fructueuses pour les équipes en mal de points alors que ces déplacements étaient traditionnellement délicats pour les adversaires du continent. Mais un léger rayon de soleil a percé samedi dernier à Dijon, pour le match qui aurait pu sceller presque définitivement le sort bastiais. Grâce à une victoire 1-2 sur le terrain du DFCO, l’équipe de Rui Almeida a montré une force de caractère qui pourrait l’aider à croire encore au miracle sportif en attendant les retombées de l’affaire Bastia-OL qui pourrait coûter cher sur tous les plans et sur le long terme.

L’effectif bastiais

Souvent diminué par les soucis financiers et les contraintes de la DNCG, Bastia vogue avec un effectif restreint déjà souligné par son ex-entraîneur François Ciccolini au début du mois de septembre. Dans ce contexte, le caractère de Jean-Louis Leca, homme de la maison, comptera jusqu’au bout. En plus de sa grinta, le portier du SCB réalise une saison remarquée par les observateurs qui en font l’un des gardiens dont la progression est la plus importante. Entre les suspensions et les blessures longues, Leca n’a pas pu diriger une défense régulière. Abdelhamid El Kaoutari qui aurait pu être le patron de l’axe central a longtemps été gêné par des blessures et n’a disputé que 13 matchs. Lindsay Rose qui a fait l’objet d’un échange entre Lorient et Bastia avec Mathieu Peybernes n’a pas réussi sa relance pour le moment. Parfois suspendu, Alexander Djiku sur l’aile droite (17 matchs) et Florian Marange replacé en défense centrale par nécessité (19 matchs) n’ont pas pu trouver de stabilité dans leurs rôles défensifs. Dans ce registre, seul le Suédois Pierre Bengtsson à gauche et le polyvalent Gilles Cioni ont réussi à faire leur petit bonhomme de chemin (24 et 23 matchs). Au milieu de terrain, l’équipe insulaire a pu compter sur plus de régularité même si son capitaine Yannick Cahuzac a souvent récolté les foudres arbitrales après des gestes de nervosité sur le terrain. Mehdi Mostefa, régulier devant la défense (26 matchs), a réussi à sortir la tête de l’eau, récemment épaulé par l’arrivée de Prince Oniangué. L’ancien rémois a apporté son volume de jeu en tant que milieu défensif capable d’aller de l’avant en marquant 3 buts en 13 matchs. Dans le registre offensif du milieu, la saison d’Allan Saint-Maximin (3 buts, 2 passes) est plutôt une réussite car le joueur prêté par Monaco a souvent décanté des situations par ses accélérations et ses dribbles instinctifs. Dans le même ordre d’idées, Gaël Danic avec 3 buts et 2 passes décisives et Lenny Nangis (2 passes décisives), apportent une touche d’espoir à une équipe de bas de tableau capable de se créer des opportunités. Mais c’est en attaque que l’absence de solutions est remarquable. Avec un système à une seule pointe, Enzo Crivelli réussit une saison encourageante (8 buts, une passe). Seulement utilisé 19 matchs en raison de blessures, l’attaquant prêté par Bordeaux n’a pas trouvé de doublure capable de lui succéder car ni Florian Raspentino (7 matchs), ni Sadio Diallo attaquant de formation mais souvent utilisé dans diverses positions du milieu (25 matchs, 3 buts) n’ont pu prendre décemment la place laissée vacante. Probablement absent du match face à Bordeaux en raison d’un accord entre les deux clubs, Crivelli laissera un nouveau vide très important en pointe d’une équipe qui tangue à travers un championnat plus que chaotique.

 

L’Équipe possible face à Bordeaux : Leca - Cioni - Djiku - El Kaoutari - Bengtsson - Cahuzac (cap) - Oniangué - Ngando - Saint-Maximin - Nangis - Raspentino

 

Trois chiffres avant Bordeaux-Bastia

- Avec 59 cartons jaunes et 13 cartons rouges, Bastia est dernier au classement du fair-play (98 points). Loin derrière Toulouse et ses 77 cartons jaunes et 4 rouges (89 points). Bordeaux est 11eme de ce classement.

- Avec 4 cartons rouges à son actif, Yannick Cahuzac est le joueur de L1 ayant été le plus expulsé cette saison.

- Bordeaux domine largement le tableau des confrontations entre les Girondins et Bastia en Aquitaine avec 22 victoires contre 9 nuls et 2 succès bastiais. La dernière victoire bastiaise en terres bordelaises remonte à la saison 2002/2003 grâce à des buts d’Essien et Laslandes. Le dernier succès bordelais date de la saison 2013-2014 (1-0, but de Saivet).

 

Par Florian RODRIGUEZ

#Ligue1