Carnet d’entraînement : Tête à tête

13/09 - 17:01 | Il y a 7 ans
Carnet d’entraînement : Tête à tête

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Mercredi 13 septembre 2017 - Le Haillan : Des oppositions de la tête sur terrain réduit et un ciel gris produisant des averses régulières ont dessiné la matinée d’entraînement des Girondins. Comme pour se préparer idéalement aux traditionnels déplacements rugueux à Toulouse.

La terre qui entoure les terrains du Haillan commence à devenir grasse et les spectateurs pourraient porter des crampons de football pour venir assister aux entraînements. Le ciel menaçant et un petit vent accompagnent la sortie des joueurs girondins qui se positionnent rapidement au fond du terrain d’entraînement, à l’opposé de leurs vestiaires. Après un échauffement préliminaire, les joueurs se répartissent en quatre petits groupes, sur le sens de la largeur et se placent sur des espaces délimités par des coupelles. Kévin Plantet, le préparateur physique des Girondins, prend la parole de façon assurée : « On joue à deux touches de balle. » Les joueurs entament des toros avec deux joueurs au milieu de chaque groupe. « Mettez-vous en route » demande Eric Blahic. Très vite naissent les premières ambiances inhérentes à ce jeu : des cris, des applaudissements et autres protestations anodines pour des ballons accrochés. Tandis que le cameraman de Girondins TV capte des moments, caméra proche du sol, les gardiens sont à l’opposé et travaillent avec de gros mannequins gonflables devant eux. Franck Chaumin, l’entraîneur des gardiens, envoie un premier ballon en hauteur que les joueurs doivent capter tout en s’exprimant à haute voix avant de rendre le ballon et d’enchaîner par une prise de balle au sol. Jocelyn Gourvennec sort des vestiaires et après avoir jeté un oeil sur le travail de ses gardiens, vient se positionner à quelques mètres de son groupe qui pratique le toro. À la limite d’un petit terrain préparé avec deux cages qui se font face, le coach bordelais observe le manège footballistique créé par ses joueurs.

Après avoir joué à deux touches, on passe à une seule touche de balle. Eric Blahic observe son chronomètre et donne le tempo : « Allez ça joue. » « Bien joué Vuka » entonnent les partenaires de Jovanovic devant un bon tacle sur le ballon du défenseur serbe qui était en position de joueur central. Jocelyn Gourvennec, les bras chargés de chasubles de toutes les couleurs, place ses paltos au sol et revient en position d’observateur. Presque simultanément, Eric Blahic siffle et annonce une dernière rotation, les groupes changeant d’espace de jeu au fur et à mesure. « Allez, on met du rythme » demande l’entraîneur adjoint des Girondins. Le groupe d’Otavio, Vada et autres Kamano est animé et se fait entendre. « Soyez actifs » insiste Eric Blahic. Coup de sifflet, fin du toro, et jeu de tête en groupes pour tout le monde. Les joueurs doivent se faire des passes de la tête de façon dynamique en restant en mouvement. « Déplacez-vous après la passe » intime Kévin Plantet. « Ne restez pas au même endroit » appuie Eric Blahic d’un timbre de voix plus léger. Des petites têtes sont préconisées avec des joueurs proches les uns des autres. Le jeu au pied est autorisé lorsque le ballon prend la direction du sol pour retourner en hauteur et favoriser la continuité de l’exercice.

Les traditionnels coups de sifflets viennent mettre un terme à cette première séquence d’entraînement préalable au coeur de la séance. Le groupe se dirige en masse vers Jocelyn Gourvennec. Les gardiens rejoignent leurs coéquipiers. L’entraîneur des Girondins égrène les noms des joueurs constituant les diverses équipes à mesure que les gouttes de pluie commencent elles aussi à se constituer les unes après les autres. Les joueurs s’emparent de chasubles bleues, blanches, jaunes et oranges pour former quatre équipes avec des rôles qui seront différents selon les moments de l’opposition. Les équipes se livrent bataille dans un moment où la majorité du jeu doit s’effectuer de la tête. Lorsque le ballon tombe au sol, les joueurs doivent le relever à la main et relancer de la tête. À quelques mètres de ce qui représenterait les coins de corners, quatre joueurs servent de jokers lorsque leurs équipes ne sont pas au coeur de l’opposition. Ces éléments d’appui peuvent jouer au pied à condition de garder le ballon en hauteur et de le remettre dans la boîte pour une tête de l’un des joueurs. Il est aussi possible de joueur au pied au coeur du terrain mais uniquement de volée face au but. Ce type de travail avait déjà été mis en place la saison dernière à l’approche de matchs face à des équipes rugueuses.

Sur le terrain, De Préville s’illustre en croisant une tête fuyante que Poussin capte en se détendant de trois-quart. Costil, Mandanda, Poussin et Prior se relayent régulièrement dans les cages et ont un rôle central avec le besoin de relancer rapidement à la main pour essayer de faire mouche et ne pas s’enliser trop longtemps dans un interminable jeu de têtes qui perdrait en vitesse. Sur sa première intervention, Over Mandanda crie et s’impose. Gaëtan Laborde décroise une tête que Prior claque sur son poteau. Dans l’équipe opposée, c’est Zaydou Youssouf qui marque à bout portant. Alors qu’un nuage noir délivre une averse de plus en plus consistante, augmentant le côté besogneux de la tâche, Kamano frappe un ballon en cloche que Mandanda sort de son cadre. Un « bien joué Over » fuse. Le ballon a de plus en plus de difficultés à rester en l’air et touche régulièrement le sol, et de plus en plus rapidement. Kamano trouve la barre de Costil sur une tête tonique et sautille sur place en frappant dans le vide de la main pour évacuer sa frustration. Le gardien titulaire des Girondins crie un « laisse » d’une voix forte et boxe un ballon au milieu de sa défense. Eric Blahic, Kévin Plantet et Franck Chaumin, en lisière de l’exercice, le long du jeu, observent religieusement sans s’exprimer. Les techniciens assistent à une remise de la tête de Toulalan qui voit De Préville en retrait. La volée de l’attaquant bordelais est limpide et trouve le dessous de la barre de Prior. Olivier Verdon, de la tête, vise la même zone, mais Benoît Costil claque le ballon.

Ces oppositions sur terrain réduit ont le mérite d’obliger les séquences à se multiplier. Plasil se jette pour frapper un ballon qui prend la direction du sol. Gaëtan Poussin plonge au sol et repousse la frappe qui revient sur la tête de Laborde. L’attaquant girondin pique son ballon mais le gardien bordelais s’est relevé et repousse le ballon au niveau de son premier poteau. Les quatre gardiens se livrent une bataille âpre dans l’intensité, qu’il s’agisse du commandement de leurs défenses, des interventions sur leurs lignes, ou des relances à la main à l’image de Benoît Costil qui trouve les filets de Mandanda sur une longue relance. La pluie et le vent redoublent d’intensité, ce qui semble seoir à merveille à Lewczuk qui donne deux gros coups de têtes consécutifs pour écarter des ballons chauds de sa zone de jeu. Cafù joue avec détermination même si le domaine aérien ne semble pas être sa zone d’expression favorite et livre bataille sur chaque ballon à l’image de cette remise de la tête depuis l’aile pour Mendy qui marque à bout portant au point de pénalty. « Cafù, Cafù » hurle Poussin pour vite inciter son joueur à se replacer après son but. Le Brésilien accompagné de Mendy s’exécute rapidement.

« On perd en qualité » prévient deux fois Jocelyn Gourvennec. Les ballons sont plus lents, semblent plus lourds même si la pluie vient de terminer sa séquence. « 45 secondes » informe Jocelyn Gourvennec. L’intensité augmente. « Ouais, 20 secondes » s’exclame l’entraîneur girondin devant un ciseau parfait de Vada qui trouve les filets. « Dernier jeu » décrète Jocelyn Gourvennec. Malcom tente lui aussi le ciseau de façon puissante. Jérôme Prior claque le ballon et enchaîne trois arrêts en peu de temps. Poussin déchire le calme ambiant d’un « laisse » bestial, comme pour imposer son autorité et effacer son jeune âge. Le gardien bordelais de la réserve se heurte à Kamano, tombe au sol en compagnie du joueur guinéen, mais les deux joueurs se relèvent rapidement. Le sifflet de l’entraîneur Gourvennec retentit trois fois. Des cris de joie fusent des joueurs aux chasubles jaunes qui se prennent par dessous les bras et entonnent un « campeones, campeones » tout en sautillant sur place à l’initiative de Jovanovic qui entoure ses collègues Malcom, Mendy, Cafù et Poundjé. Tous les ballons partent par salves vers les vestiaires, renvoyés par les joueurs. Pendant que la totalité du groupe regagne l’autre moitié de terrain, se positionnant pour la plupart sur des ateliers de coups-francs, Jocelyn Gourvennec et Jérémy Toulalan restent un long moment à discuter à l’endroit où l’entraînement s’est déroulé.

Au niveau des coups-francs, deux petits groupes, un à gauche et l’autre à droite, face à des armées de mannequins. Les premiers ballons partent au dessus du but ou à côté. « Il n’y a pas un ballon cadré » fait remarquer Eric Blahic qui observe en retrait, près de la zone réservée à la presse. Malcom enroule du pied gauche sur la droite et trouve le coin du poteau gauche de Mandanda. Zaydou Youssouf tente une frappe similaire mais le ballon met plus de temps à retomber et Over Mandanda réussit à se coucher rapidement pour le sortir de son cadre. Plusieurs bruits secs témoignent des chocs produits par les ballons avec les mannequins et révèlent le peu de réussite des joueurs sur cette fin de séance. Pendant que Jocelyn Gourvennec et Jérémy Toulalan regagnent les vestiaires tout en poursuivant leur conversation, Nicolas De Préville trouve une belle lucarne depuis le côté gauche, salué par un « bien joué Nico » d’Eric Blahic. Même si la pluie recommence à mouiller le terrain, les joueurs ne sont pas pressés et ne désertent leur espace de jeu qu’après de longues minutes, à intervalles irréguliers. Cette motivation à répéter les efforts et à insister malgré des conditions moins aisées sera peut-être la thématique à garder en tête vendredi à Toulouse à 20H45 pour le compte de la 6eme journée de L1.

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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