Encore des mots, toujours des maux

21/09 - 15:00 | Il y a 6 ans
Encore des mots, toujours des maux

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Les Girondins de Bordeaux se sont logiquement inclinés hier sur la pelouse du Slavia Prague pour son premier match de poules de l'Europa League. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a très peu de motifs de satisfaction à la lecture de ce match, bien au contraire. Voici ce qu'il faut retenir.

Y a-t-il un capitaine à la barre du bateau bordelais ?

Les jours, les semaines passent. Les matchs, aussi. Et la seule certitude que l'on a c'est que l'on n’en a pas. Qui est l'entraîneur des Girondins de Bordeaux ? À quoi sert Ricardo ? Les joueurs en pâtissent-ils ? Qui mène la barque bordelaise après le départ de Gustavo Poyet ? Les réponses sont inexistantes. Floues, au mieux. Si Ricardo ne peut, par interdiction, se lever durant les matchs et conseiller ses joueurs, à quoi bon le nommer Manager général ? Il vient d'arriver, peut-être faudrait-il lui laisser du temps pour que son travail soit davantage visible aux yeux de tous, mais force est de constater que le supporter bordelais est en droit de se poser des questions sur l'utilité d'avoir un Manager général. Hier, face au Slavia Prague, très peu de changements tactiques ont été réalisés par Eric Bedouet. Sankharé, Kamano et Briand se marchaient pourtant dessus. Et cela semblait plutôt flagrant à la télévision. Est-ce que Ricardo s'adapte au travail de Bedouet ou est-ce l'inverse ? Est-ce Ricardo qui souffle la compo d'équipe à Bedouet ou est-ce l'entraîneur principal qui couche lui-même les noms sur la feuille de match ? Les joueurs semblent perdus sur le terrain. Ils sont évidemment (aussi) responsables des mauvais résultats du club, mais on peut se demander si la hiérarchie au club est claire. Et si le rôle de chacun est bien défini. À Prague, il a fallu attendre la 70e minute pour voir Cornelius venir prêter main-forte à Briand, esseulé en attaque jusqu'alors. Une réaction bien tardive malgré les quatre yeux disponibles pour se rendre compte de la méforme de Sankharé dans ce match, des souffrances de Briand pour exister et du faible impact physique mis par les Girondins.

La Coupe d'Europe, ce n’est pas la Ligue 1, ce n’est pas la Coupe de la Ligue...

Les Girondins ont été mangés dans l'intensité et dans l'agressivité hier soir. Le Slavia jouait un match de Coupe d'Europe, Bordeaux passait par-là et a accepté de servir de sparing partner. Il paraît inconcevable qu'après six matches d'Europa League cette saison (avant le coup d'envoi face au Slavia), les Bordelais rendent une telle copie en matière d'envie et d'agressivité. On peut perdre contre meilleur que soi. Mais le Slavia Prague n'est pas une meilleure équipe que les Girondins de Bordeaux. Sauf que les Tchèques avaient une idée de jeu bien précise et savaient pourquoi ils étaient sur le terrain. Les Bordelais semblaient l'avoir oublié. Il est difficilement explicable que les hommes de Bedouet se soient laissés marcher dessus de cette façon pendant quatre-vingt-dix minutes en ne montrant aucune révolte. Déjà face à Rennes, on avait vu une équipe girondine amorphe. On pouvait mettre ce match sur le compte de la fatigue après avoir enchaîné les matchs tous les trois jours depuis fin juillet. Mais face à Nîmes, de nouveau, les joueurs étaient trop loin du porteur et se faisaient éliminer avec beaucoup trop de facilité. Bis repetita hier soir, à Prague. Le groupe vit bien, certes. Mais il faut aussi que certains joueurs (cadres) haussent le ton lorsque cela se passe mal. Qui s'en charge ?

Au milieu, c'est le néant

Aurélien Tchouaméni est entré dans le onze de départ d'Eric Bedouet (ou de Ricardo) en lieu et place de Lukas Lerager. Le jeune milieu de terrain bordelais avait été laissé au repos dimanche face à Nîmes après être revenu de sélection avec une douleur à la hanche. Tout ne s'est pas passé comme prévu pour Tchouaméni. Placé sur la même ligne que Jaroslav Plasil pour laisser Younousse Sankharé en numéro dix, Aurélien a souffert. À l'image de son équipe. Lui aussi a eu du mal à bien se positionner et a subi les attaques tchèques tout le match. Mais ne pointer du doigt que le match de Tchouaméni serait malhonnête, surtout lorsqu'on jette un coup d'œil à la performance de ses deux compères au milieu. Plasil a manqué énormément de passes faciles, et était systématiquement battu à la course par ses adversaires directs. Sankharé, quant à lui, s'est contenté de faire son footing du jeudi soir et n'est pratiquement jamais redescendu aider ses coéquipiers, pourtant à l'agonie. Pourquoi mettre Sankharé aussi haut ? Il n'a ni la qualité technique d'un numéro dix ni le sens du placement d'un joueur offensif. Younousse est beaucoup plus utile dans l'entrejeu, proche de ses collègues du milieu. Depuis plusieurs matchs déjà, on s'aperçoit que le milieu de terrain bordelais est trop facilement transperçable. Et ce malgré les différents joueurs utilisés. Otavio est entré en jeu, sera t-il aligné face à Guingamp dimanche ? Donnerons-nous une nouvelle chance à Basic ? Le Croate n'a joué qu'à deux reprises avec les Girondins, deux fois dans des matchs très compliqués où Bordeaux était mené au score (Strasbourg et Rennes). Zaydou Youssouf pourrait-il avoir son mot à dire, lui qui était en tribunes hier soir ?

Koundé-Pablo, problème de réseau

Le Brésilien revenait de blessure et a encore fait un très bon match. Pour le jeune défenseur central bordelais, les matchs se suivent et se ressemblent. Koundé est moins performant dans la relance, commet des erreurs de placement qui coûtent cher à son équipe. Pas facile pour lui de se voir donner la responsabilité d'une défense en difficulté en l'absence de Pablo. Jules a dû se positionner centre gauche aux côtés d'Igor Lewczuk, où il semble moins à l'aise. Hier soir, il a retrouvé sa place de défenseur central droit, mais à de nouveau péché dans la relance. Plus flagrant encore, c'est dans la concentration que Koundé faillit ces dernières semaines. Son but donné à Pellegri face à Monaco en est un parfait exemple. Mais n'allons pas trop vite en besogne. De la même façon que Jules n'était pas devenu une superstar lorsqu'il enchaînait les gros matchs sous Poyet, il n'est pas non plus devenu un médiocre défenseur depuis le mois dernier. C'est un futur grand défenseur, on n'en doute pas, mais à son jeune âge il a encore besoin du "capitaine" Pablo pour être meilleur. On espère que les deux retrouveront rapidement les automatismes créés ces derniers mois.

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