Grégory Coupet : "Gaëtan Poussin a un très bon jeu au pied"

23/09 - 16:26 | Il y a 2 ans
L'équipe du Talk WebGirondins a reçu Grégory Coupet ce lundi. Nous vous proposons la première partie de cet entretien qui est aussi à écouter en intégralité sur cette page. L'ancien entraîneur des gardiens de but des Girondins répond aux questions des chroniqueurs.
Grégory Coupet : "Gaëtan Poussin a un très bon jeu au pied"

© Iconsport

Comment avez-vous fait Grégory pour rester comme au top niveau toute votre carrière ?

Grégory Coupet : il faut être passionné et aimer souffrir, et aimer profondément son métier. Je ne suis jamais allé à l’entrainement en faisant la gueule. J’avais la joie de retrouver les coéquipiers. Moi j’ai tout le temps joué au football. Ce que demandait ce travail me convenait parfaitement.

C’est une implication de tous les jours. Ça demande d’être hyper rigoureux et de travailler. Je n’avais pas de talent particulier, je n’étais ni grand ni costaud. Il a fallu que je travaille beaucoup pour compenser tous ces manques. Cela a été une vraie force.

Quand on est gardien, on n’a pas besoin d’un brassard autour du bas pour revendiquer une certaine autorité sur notre l’équipe. Pour rayonner, un gardien, ça doit se voir dans un groupe. Il doit être différent dans les aptitudes et rayonner sur l’ensemble du groupe.  Ils ne doivent jamais être à l’heure, mais toujours en avance. Ce sont ces aptitudes qui doivent révéler que le gardien n’est pas une personne banale.

INFOGRAPHIES ÉMISSIONS (21).jpg (208 KB)

Que représentait Bordeaux pour vous avant d’arriver au club ?

C’était le respect de grands joueurs et d’un grand club historique. Je suis assez copain avec Bixente Lizarazu notamment et ce sont des joueurs comme ça qui font aimer le football. Les confrontations entre lyonnais et bordelais c’était de sacrés matchs. C’est comme ça qu’on apprécie de rencontrer un club, des équipes et des joueurs, c’est de se faire la guerre sur le terrain et après avoir ce respect mutuel.

Il y a un côté rugbyman, c’est de s’apprécier malgré les belles peignées. Quand je suis arrivé à Bordeaux, les supporters m’ont attendue après le premier match (que nous avions gagné) et ils m’ont dit « Qu’est-ce qu’on a pu t’insulter, mais qu’est ce qu’on est content que te voir avec nous ». C’était honnête et génial. En plus, en tant que Lyonnais, on connaît la rivalité.


"Le jeu au pied fait partie intégrante d’une semaine de travail"


Comment vous voyez votre rôle de l’époque et celui d’Ulrich Ramé avec qui vous étiez en concurrence en Équipe de France ?

À cette époque-là, nous étions les petits gardiens français, les petits joueurs français de l’Équipe de France. Tout le reste de l’équipe de France jouait à l’étranger. Cela nous plaçait un peu à part et nous avions une vraie affinité les uns et les autres, avec Ulrich et Leitizi. Nous avions une modestie qui s’imposait d’elle-même, car nous étions « juste » des joueurs de Ligue 1.

 


"Gaëtan Huard était pour moi une référence fantastique en ce qui concerne les sorties et la détermination"



On sent aujourd’hui que les gardiens hors de leurs lignes  de but sont en grande difficulté, qu’en pensez-vous ?

Ce que je veux d’un gardien, c’est qu’il soit capable d’intervenir dans et en dehors des 18 mètres. S’il y a une grande surface de réparation dans le football, on ne va pas se contenter de rester dans les 6,5m comme au hand ou au hockey. J’aimerais voir plus des gardiens qui anticipent des passes en profondeurs, qui coupent des trajectoires, qui n’aient pas peur d’aller au contact. Avec l’arbitrage, on est hyper inquiet d’aller au contact, mais le football pour moi est un sport de contact. C’est pour ça que je regarde la Premier League. De plus, quand vous êtes prêt à ça, vous vous faites moins mal. 

Donc les gardiens aujourd’hui sont obligés de s’adapter et doivent être propres pour éviter les joueurs. Gaëtan Huard était pour moi une référence fantastique en ce qui concerne les sorties et la détermination.

Par conséquent, est-ce que vous travaillez plus aujourd’hui le jeu au pied en tant qu’entraîneur des gardiens ?

Énormément. Cela fait partie intégrante d’une semaine de travail le jeu au pied. Il faut en plus travailler le collectif et la coordination avec les défenseurs. Spécifiquement, on travaille entre gardiens. On le voit aussi avec Guardiola et sa gestion des gardiens avec le jeu au pied. L’éducation doit être collective sur la mentalité et l’intégrer au jeu. Gaëtan Poussin a un très bon jeu au pied.

Mais l’année dernière, l’équipe était en manque de confiance totale et ne faisait que reculer. Cette année, comme par hasard il met des passes plein axe, et le joueur se retourne. L’année dernière, il fallait que chaque passe soit un caviar. Aujourd’hui, quand je vois les Girondins, quel bonheur. La confiance est là, les joueurs tentent et osent le contrôle vers l’avant et pas vers l’arrière.

Qu’est-ce qui a changé lors de cette intersaison selon vous ?

Le fait de tout avoir modifié, inclus le staff est une bonne chose. On est reparti sur une nouvelle base. Ce n’était pas évident.  J’étais inquiet quand j’ai vu les recrues rentrer à Saint-Étienne et que ça ne marche pas, la peur qu’un grain de sable se mettent dans la mécanique. Il y a l’euphorie des jeunes qui fonctionne, mais de voir des joueurs comme Barbet arriver c’est une bonne chose, car on sent que c’est un papa.

Les jeunes qui vont sortir au profit des anciens, si ça ne gagne pas ça va être une catastrophe dans l’ambiance collective. Le sport collectif est une mécanique fragile. Ça marche ce début de saison, car la mentalité est différente et ils sont passés à autre chose, la Ligue 2 va moins vite et ça leur va mieux. Fransergio est bien meilleur que l’année aussi.

La suite de l’interview à lire demain ou à écouter en intégralité ci-dessous :