Carnet d’entraînement : Du calme et du travail

03/05 - 17:14 | Il y a 9 ans

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Mardi 3 mai 2016 : Après la nette victoire à Troyes, les Girondins ont continué à peaufiner les affinités techniques sur l’un des terrains situés à côté du parking visiteurs. Sans grillage et proche du public.

 

Le terrain d’entraînement proche du parking des visiteurs a vu ce mardi 3 mai l’équipe professionnelle fouler ses brins d’herbes. Ce terrain, utilisé de temps à autre par la majorité des techniciens passés par Bordeaux ces dernières années, de Ricardo à Laurent Blanc en passant par Francis Gillot, a permis aux spectateurs présents de voir un entraînement à fleur de terrain, sans la présence dérangeante du grillage jouxtant le terrain professionnel. Lorsque les joueurs arrivent sur l’aire de jeu, des piquets, cerceaux et autres plots sont déjà en attente de se faire malmener. Après s’être correctement échauffés, avoir levé les jambes par dessus des petits piquets et fait des exercices d’appuis au sol dans la foulée, les joueurs rejoignent rapidement Ulrich Ramé qui annonce les équipes pour l’entraînement. Équipés de leurs chasubles, les joueurs touchent le ballon dans des exercices en triangle consistant à combiner d’un piquet à l’autre, espacés d’une vingtaine de mètres. « On est en mouvement, allez, tout le monde est arrêté. C’est un travail de passe simple » demande Pierre Espanol qui cherche à lancer les machines. « On prend l’intervalle à chaque fois. On prend le poste où on a donné le ballon » poursuit l’adjoint d’Ulrich Ramé. « On est concentré sur ce qu’on fait » insiste Espanol qui ne lâche pas les joueurs. Les une-deux sont demandés, et le ballon avance avec l’appui constant d’un partenaire dans une idée de redoublement de passes.

Après cet exercice déjà aperçu les semaines précédentes, les joueurs poursuivent leur entraînement avec deux ateliers. Le premier, situé au fond du terrain, côté route, est géré par Pierre Espanol et reprend l’idée du redoublement de passes. Le joueur en possession du ballon joue un une-deux axial avec son partenaire pour s’infiltrer entre deux mannequins et frapper au but. Tandis que Jérôme Prior travaille individuellement avec Franck Chaumin, l’entraîneur des gardiens du centre de formation, Franck Mantaux n’étant pas présent, Paul Bernardoni et Over Mandanda s’opposent aux joueurs en action. Dans l’autre exercice, deux équipes doivent priver la troisième de ballon. Lorsqu’une équipe en possession du ballon se déplace, la deuxième doit épouser ses mouvements, tandis que la troisième, au centre, exerce un pressing pour s’emparer de la balle. Chaque équipe doit effectuer les deux ateliers. Le groupe est au complet à l’exception d’Arambarri, Sané, Contento et Poundjé, mais peut compter sur le renfort du jeune Soni.

Après plusieurs séquences de jeu, Ulrich Ramé fait une mise au point : « Les garçons quand vous avez la possession, demandez une solution. L’adversaire ne doit pas pouvoir récupérer le ballon ». Les équipes tournent rapidement, et chacune doit goûter au travail devant le but. Dans ce cadre, Plasil et Guilbert, qui ont rejoint Pierre Espanol avec leur équipe, battent tous deux Paul Bernardoni de beaux plats du pied. Du côté d’Ulrich Ramé et de Mathieu Chalmé, dans l’exercice de conservation du ballon, le jeu est plutôt fluide et incite à la fois au déplacement et à la fois au pressing à l’image d’un bon harcèlement de Yambéré sur Thelin qui se sort in-extremis du piège tendu par son partenaire. Les joueurs s’investissent dans le travail et on aperçoit le coeur de l’exercice prendre forme. Les deux équipes coéquipières se suivent, en bloc, tandis que l’équipe adverse épouse les mouvements en exerçant une bonne pression pour tenter de récupérer le ballon. Sur un pressing un peu trop serré, Chantôme écrase le pied de Plasil qui s’écroule en criant de douleur. Plus de peur que de mal pour le solide tchèque, rapidement réconforté par Chantôme.

Ulrich Ramé, en chef d’orchestre, siffle la fin des hostilités et demande aux joueurs de mettre tous les ballons dans le but. « Nico, on a dit dans le but » chambre Jaroslav Plasil en s’adressant de façon ironique à Nicolas Pallois qui ne trouve pas le cadre. Les joueurs, Valentin Vada en tête, récupèrent les cages mobiles en appui sur la main-courante. « Heureusement qu’on a fait de la muscu » s’amuse un Plasil de bonne humeur. Sur un terrain réduit et limité par les deux cages, les joueurs doivent s’affronter sur plusieurs séquences. Dès qu’un but est marqué ou qu’un ballon sort de l’aire de jeu, une nouvelle séquence reprend. Quatre temps sont proposés. Un premier issu d’une remise en jeu lambda, toujours suivi par un corner, tout en déplaçant le jeu aux quatre coins du terrain. Une équipe sert de joker derrière les buts. Les blancs démarrent face aux jaunes et Soni touche rapidement les montants. De l’autre côté, Plasil et Guilbert, encore eux, ne tremblent pas et fusillent Bernardoni. 2-0. Les bleus de Crivelli remplacent les blancs et infligent un très sec 3-0 aux jaunes par Crivelli, et Touré à deux reprises dont une belle frappe enroulée.

Les jaunes sont de nouveau opposés aux blancs. Paul Bernardoni se jette dans les pieds de Plasil courageusement. À l’opposé, Over Mandanda qui donne beaucoup de voix, sort des deux poings sur un corner félicité par un « bien joué Over » de la part de Pierre Espanol. Les jaunes relèvent enfin la tête grâce à un piqué de Rolan sur Bernardoni et un plat du pied de Jussiê. Dans le duel bleus contre orange, les derniers nommés prennent l’avantage grâce à des buts de Vada, Poko et Thelin en renard de surfaces au deuxième poteau, contre un but de sang froid de Chantôme infiltré plein axe. C’est déjà le dernier galop de l’entraînement après 1h30 d’une séance appliquée. « Valentin, à bloc du début à la fin, deux minutes de jeu » demande Eric Bedouet à Vada. Les jaunes qui étaient à la peine en début d’exercice reprennent de la vigueur et Soni enroule une frappe imparable pour Over Mandanda.

Valentin Vada râle, mais Pierre Espanol le reprend : « Arrêtez de parler. Dernier match ». Sur une frappe au sol, Bernardoni se fait mal au dos, et grimace sur les actions suivantes. Jérôme Prior s’inquiète pour son coéquipier qui continue malgré tout à assurer sa position. Clément Chantôme, de nouveau buteur, pense donner la victoire aux blancs avant qu’Adam Ounas n’égalise pour les bleus. Placé derrière les buts, Franck Chaumin glisse une analyse rapide à Mandanda : « Il faut que tu apprennes là-dessus Over, il faut de la vitesse ». La séance touche à sa fin et Ulrich Ramé, à cheval sur les principes, rappelle aux joueurs de s’occuper du matériel. Et comme à chaque fin de séance, tous se retrouvent pour une séance d’étirements collectifs sous un temps agréable, et devant les yeux d’un petit nombre de supporters. Entre sérénité et application.

 

 

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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