Montpellier, l'Hérault sans l'Europe

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Réguliers et auteurs d’une saison réussie, les Montpelliérains s’apprêtent à terminer la saison 2014/2015 à la 7eme place. Une marche derrière l’éventuelle 6eme place qualificative pour l’Europa League que les joueurs de Rolland Courbis tenteront de franchir la saison prochaine.

La forme de l’équipe

La saison montpelliéraine qui s’achèvera samedi soir aura été régulière. Sans coups d’éclats majeurs, mais sans trous d’airs fatals, les hommes de « coach Courbis » ont navigué à leur rythme pour décrocher une bonne 7eme place. Battus lors du match inaugural de la saison par Bordeaux à domicile (0-1-), les Montpelliérains ont de suite relevé la tête en s’imposant à Marseille (0-2), avant de connaître un mois de septembre correct et d’enchaîner sur une très mauvaise passe en octobre (1 point pris en 3 matchs, et une élimination en Coupe de la Ligue à domicile face à Ajaccio). Parfois tenus en échec ou victimes de lourds revers (deux fois 5-1 face à Lyon), les coéquipiers de Vitorino Hilton ont le plus souvent remporté sans trembler les matchs à gagner à domicile pour engranger les points. Depuis le début de l’année 2015, le MHSC s’est imposé à domicile face à Nice, Reims, Nantes, Bastia ou Caen sans vraiment être en danger. Un parcours prometteur, mais un peu juste pour mieux faire, avec quelques points abandonnés à l’extérieur (à Lorient en janvier, 0-0, à Evian en mars, défaite 1-0) qui auraient pu donner un autre relief à la saison des Pailladins.

Les joueurs, l’effectif

L’effectif montpelliérain est cohérent. Quelques tauliers, de bons joueurs en plein milieu de carrière et rompus à la L1, et des jeunes volontaires composent l’effectif du président Louis Nicollin. En défense, Vitorino Hilton continue à assurer son travail à temps plein avec 36 matchs disputés en position de titulaire à 37 ans. Devant lui, Joris Marveaux ou Jonas Martin, 29 matchs chacun, continuent de tenir le milieu de terrain, avec l’appui de joueurs au profil récupérateur et joueur comme Paul Lasne (30 matchs) ou Morgan Sanson (32 matchs). Épaulés en phase d’attaque par un Anthony Mounier revenu à un niveau intéressant comme le démontrent ses 9 buts et 7 passes décisives, les milieux de terrain ont pu s’appuyer cette saison sur un attaquant de pointe retrouvé en la personne de Lucas Barrios. Auteur de 11 buts pour le MHSC, l’attaquant paraguayen est revenu a des statistiques plus conformes à son potentiel. Mais l’ex-attaquant de Dortmund a porté le poids des buts sur ses épaules puisque ni Kevin Bérigaud dont on attendait mieux avec seulement 4 buts, ni Souleymane Camara (3 buts en 36 matchs), n’ont partagé l’affiche au classement des buteurs du club. Un léger déficit qui a peut-être empêché Montpellier de se donner une autre stature cette saison.

Les statistiques

L’analyse du jeu

Le jeu montpelliérain a gardé quelques vestiges datant de sa phase dorée conclue par un titre de Champion de France sous l’ère René Girard. Rolland Courbis s’appuie sur un milieu doté de deux ou trois récupérateurs, selon les attaquants alignés, ayant des profils de relanceurs. Ces derniers participent à un jeu basé sur la recherche d’espaces et de profondeur pour des joueurs rapides symbolisés par un Anthony Mounier qui n’hésite pas à se présenter dans la surface de réparation pour finir ses actions. Ce jeu direct qui n’exclut pas l’utilisation de ballons longs dans la course des joueurs auteurs d’appels de balle, compte sur la présence d’un joueur inamovible en pointe. Ce joueur, représenté par Lucas Barrios, sert de point fixe pour attirer l’attention des défenseurs centraux adverses, laissant des opportunités aux joueurs excentrés ou aux milieux axiaux pour pousser leurs actions. En phase défensive, en revanche, Montpellier présente quelques fragilités, notamment au niveau de son axe central Hilton-El Kaoutari qui a quelques fois été pris à défaut par des combinaisons axiales rapides de ses adversaires. Le manque de vitesse de la défense montpelliéraine, en globalité, peut représenter une opportunité pour les Girondins qui devraient jouer un jeu offensif et enthousiaste pour leur première apparition dans leur nouveau stade.

3 questions (et une question bis) à… Jean-Christophe Rouvière (Milieu défensif du MHSC entre 1993 et 1999 et joueurs du FC Girondins de Bordeaux en 1999-2000)

WebGirondins : La 7eme place de Montpellier est-elle considérée comme une réussite du côté du club héraultais ?

Jean-Christophe Rouvière : Oui, on peut dire que cette 7eme place représente une saison réussie pour le club. En regardant les effectifs, y compris celui de Montpellier, on peut dire que le club termine à une bonne place. Il y a eu une progression constante cette saison avec de bonnes performances. Bien sûr l’appétit vient en mangeant, et jouer le dernier match à Bordeaux avec un dernier espoir de qualification pour l’Europa League aurait été très intéressant, mais au final Montpellier a quand même réalisé une bonne saison. Parfois le MHSC n’est pas passé loin sur certains matchs, mais quand on voit les équipes de devant, il y a une forme de logique par rapport au classement.

WebGirondins : Est-ce que Montpellier a trouvé son entraineur idéal avec Rolland Courbis ? J

Jean-Christophe Rouvière : Si l’on regarde un peu en arrière, René Girard avait fait du très bon travail. Ensuite, Jean Fernandez n’a pas eu beaucoup de temps pour mettre en place son projet. Il est évident que ce que réalise Rolland Courbis à Montpellier depuis qu’il a repris l’équipe, on ne peut que le louer. Après il faut voir sur le long terme, car peu de coachs restent en place assez longtemps pour être jugés sur leurs projets. En tous cas, je pense que Rolland Courbis se sent bien à Montpellier. Ses deux expériences au club sont pour le moment réussies puisqu’il a dans un premier temps fait remonter le club en L1, avant de lui faire réaliser une bonne saison en 2014-2015. Il a d’excellents résultats, mais cela ne fait qu’un an et demi qu’il est revenu au club et il faudra voir les prochains résultats. S’il continue comme cela, ce sera intéressant pour le club.

WebGirondins : Comment voyez-vous ce Bordeaux-Montpellier

Jean-Christophe Rouvière : Ce sera un beau match dans ce nouveau stade, avec une belle fête pour la première rencontre. Personne n’a plus rien à jouer et ce sera festif avec des supporters qui seront prêts à passer un bon moment. En revanche, il faut aussi se dire que Bordeaux, malgré son public, jouera un peu à l’extérieur car ils n’ont pas encore évolué dans ce stade. Il faudra que l’équipe s’acclimate. Je pense que les deux équipes vont se lâcher et que les joueurs vont chercher à prendre du plaisir sur le terrain.

WebGirondins : Le départ de Chaban-Delmas pour le Nouveau Stade, qu’est-ce que cela vous inspire en tant qu’ancien joueur des Girondins ?

Jean-Christophe Rouvière : Je ne suis pas resté assez longtemps à Bordeaux pour avoir pris des habitudes marquantes dans ce stade puisque je n’ai joué qu’une saison aux Girondins. En revanche, on se souviendra tous de ce long couloir qui fait partie du charme de Chaban-Delmas. Ce qui me marque plus, ce sont mes souvenirs des matchs du grand Bordeaux des années 80 regardés à la télé. Mais je pense que Bordeaux avait besoin d’un nouveau stade pour accueillir ses supporters, pour avancer. C’est une nouvelle page qui s’ouvre, une nouvelle ère.

Par Florian Rodriguez