Carnet d’entraînement : Pas encore les vacances
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Jeudi 12 mai 2016 : Au lendemain du match nul face au PSG (1-1), et à deux jours du dernier match de cette longue saison 2015-2016, les joueurs se sont partagés sorties a vélo et combinaison techniques sur le terrain d’entraînement.
Il flotte presque un air de vacances sur le Haillan. Le soleil perce, et un bon contingent de joueurs est parti se dégourdir les jambes à vélo. Le match de la veille face au PSG a divisé l’effectif professionnel en deux groupes : les joueurs ayant participé à la rencontre sur leurs bicyclettes d’un côté, et les absents de la veille de l’autre. Ces derniers débutent par des toros en petits groupes, sur le terrain proche du parking visiteurs, sans grillage, au contact d’un public modestement garni. Quelques jeunes joueurs de l’équipe réserve comme Sofian Valla ou Kévin Soni sont venus prêter main forte aux professionnels.
Pendant que Pierre Espanol distribue les chasubles aux joueurs, Ulrich Ramé, discute avec Patrick Battiston au niveau des vestiaires des équipes réserves. Le coach girondin n’oublie pas qu’il a été, et reste certainement, le directeur de la performance au sein du FC Girondins de Bordeaux. Sur le terrain, les joueurs débutent par quelques longues passes. Le schéma d’entraînement est presque le même qu’à chaque séance.
Une façon de rassurer les joueurs dans des choses qu’ils maîtrisent. Très vite, les jaunes de Frédéric Guilbert, les bleus de Grégory Sertic et les blancs de Valentin Vada débutent un exercice récurrent. Une équipe située au milieu d’un large rectangle doit subtiliser la balle aux deux autres groupes qui se situent autour de ce rectangle. Pendant que les joueurs bougent sur le terrain, on aperçoit au loin quelques titulaires de la veille revenir à vélo. Nicolas Pallois, qui discutait avec Franck Mantaux sur le terrain d’entraînement, est reparti au début de la séance mais signe quelques autographes et prend des photos avec les gens. « Parlez, parlez ». La voix de Pierre Espanol, énergique, se fait entendre sur le terrain. Les joueurs sont sérieux, mais l’odeur de l’herbe fraîchement tondue sur un terrain adjacent, liée à la bonne humeur présente autour du rectangle vert, rappellent les fins d’école et les derniers jours de classe.
« Dosage, dosage. Gardez le ballon, écartez ». Pierre Espanol, lui, n’est pas en vacances. Très technicien dans son approche, l’adjoint d’Ulrich Ramé, qui a rejoint son équipe, est impliqué dans chaque action de ses joueurs. À l’opposé de l’exercice, les grands gardiens Paul Bernardoni et Simon Lefèvre travaillent avec Franck Mantaux les ballons au sol. « Voilà, c’est ça » harangue l’entraîneur des gardiens. « C’est bien. Qualité de passe. Face au jeu. On enchaîne ». Pierre Espanol ne lâche rien. Sur une passe mal ajustée, Valentin Vada, joueur friand de technique, s’agace. L’exercice prend fin et les joueurs, après avoir envoyé Cédric Yambéré récupérer de l’eau au centre d’entraînement, prennent place pour un dernier atelier de frappes au but.
Dans un schéma beaucoup travaillé ces dernières semaines, les joueurs vont défier Paul Bernardoni et Simon Lefèvre. Le but du jeu est d’avancer via des passes en triangle vers deux mannequins et de mettre un coéquipier en position, au milieu de ces silhouettes, pour frapper après une remise d’un joueur dos aux cages. « Fort au sol. Vas-y Thomas. Cadre ! ». Pierre Espanol est encore là, et demeure l’acteur principal de la séance. Simon Lefèvre arrête la frappe de Touré mais ne peut rien sur une grosse frappe en lucarne de Frédéric Guilbert qui récidive quelques instants plus tard. Valentin Vada, de son côté dévisse une frappe qui vient toucher Mathieu Chalmé, décrochant un sourire narquois à Ulrich Ramé qui observait la scène de loin.
Après quelques instants de récupération, les joueurs reprennent de plus belle sous les ordres de Pierre Espanol. « Allez 7 minutes, à fond » insiste le bras droit d’Ulrich Ramé. Frédéric Guilbert, décidément en forme devant le but, tente une feuille morte devant Paul Bernardoni, sans succès. Maxime Poundjé décroche lui une grosse frappe du gauche qui trouve les filets. Sur l’action suivante Valentin Vada ne peut frapper sur la remise intérieure de son coéquipier, se prenant les pieds dans le tapis. « Arrêtez avec vos semelles » s’agace Pierre Espanol qui impute le mauvais enchaînement de Vada à cette surface du pied. Le jeu se déroule tranquillement. Trop tranquillement pour Espanol : « Allez une minute, on marque. Il n’y a plus un seul joueur qui marque ». « Personne ne marque » insiste l’adjoint d’Ulrich Ramé pour mettre la pression à ses joueurs. En face, Paul Bernardoni réalise arrêt sur arrêt et dégoûte les joueurs. Aux « allez il faut marquer, vous ne marquez pas » de Pierre Espanol, Franck Mantaux rétorque des « allez Paul, c’est bien, pas de but » pour encourager son poulain.
Les deux entraîneurs se livrent une petite lutte à distance. Thomas Touré finit, après 7 tentatives consécutives échouées, par sauver l’honneur des joueurs de champ en trouvant la faille. Trois coups de sifflets viennent mettre un terme à cette séance sur la joie des joueurs autour de Thomas Touré. Dans une ambiance à la fois légère mais appliquée, les joueurs ont conclu leur dernier entraînement public de la saison. Rendez-vous à la fin du mois de juin pour suivre l’évolution des nouveaux Girondins de Bordeaux.
Par Florian RODRIGUEZ au Haillan