Exclu – René Malleville : « On ne va pas monter à Bordeaux avec la fleur au fusil »

17/12 - 06:12 | Il y a 10 ans

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Dimanche soir, à 21h, les Girondins accueilleront l'OM à l'occasion de la 19ème journée de Ligue 1. Rencontre avec René Malleville, supporter emblématique du club phocéen.

WebGirondins - Que représente aujourd'hui un déplacement à Bordeaux pour les supporters de l’OM ?

René Malleville - Pas plus de choses qu'un autre déplacement. Hormis peut-être le fait qu'on n'a plus gagné à Bordeaux depuis 38 ans. Donc, en cas de victoire dimanche, le supporter de l'OM qui se trouve en Gironde pourra dire : « J'y étais ». Personnellement, je ne fais plus les déplacements. Je n'ai plus le temps avec mes activités.

Dans quel état se trouve l'OM à quelques jours de ce match ?

Un peu dans le flou. Je peux te dire qu'on ne monte pas à Bordeaux la fleur au fusil. On souffle le chaud et le froid. Certains de nos joueurs sont trop inconstants. Lucas Silva avait montré de bonnes choses mais il est sorti des radars depuis quelques matches. Benjamin Mendy ne fait que des conneries. Quant à Ocampos, il est vraiment décevant : on avait tellement misé sur lui... Nkoulou n'est pas assez régulier. Globalement, cette équipe est beaucoup trop inconstante.

Les joueurs de l'OM ont-ils tourné la page Bielsa ?

Ce n'est pas qu'ils ont tourné la page, on les a obligés à le faire !

Qu'avais-tu pensé de l'attitude du technicien argentin, qui avait décidé de quitter son poste d'entraîneur à l'issue de la 1ère journée de Ligue 1 ?

Bielsa a appris que Michel était en contact avec Vincent Labrune depuis le mois de janvier dernier. C'est un mec droit et charismatique, il n'aime pas qu'on lui fasse à l'envers. Il avait pris le pas sur tout le monde à l'OM, même sur la direction. En voyant l'ampleur qu'il prenait, celle-ci a cherché à l'écarter. Ils ont tout fait pour qu'il parte. Pourtant, c'était un dieu pour les supporters. Avec lui, le stade Vélodrome était plein. On voyait de beaux matches. On n'a terminé qu'en 4ème position la saison passée, mais on s'est régalé !

Comment définirais-tu le style Michel ?

Justement, je n'arrive pas à le définir. J'attends de le voir appliquer de vraies méthodes. A son arrivée, il a effectué un turn-over important pour trouver une équipe-type. Pourquoi pas ? Sauf que quand on pensait qu'il l'avait à peu peu trouvée, il a encore changé. Je ne comprends pas ce coach. A l'OM, il faut un entraîneur à poigne. Michel ressemble plus à un gentil maître d'école.


"Si on me donnait un euro par selfie, j'aurais beaucoup de sous"

 

Depuis combien de temps réalises-tu ta minute sur le Phocéen ? 

Depuis le début des années 2010. Le patron du Phocéen est mon ami depuis longtemps. C'est lui qui m'a proposé le concept. J'ai imposé 2 conditions : enregistrer à chaque fois en une seule prise et ne pas être censuré.

Sais-tu que ta minute est regardée par des supporters girondins ?

C'est normal : elle est regardée par tout le monde ! Je reçois même des messages de Français qui vivent à Chicago ou en Thaïlande pour me féliciter. Même des Parisiens m'envoient des messages ! Dans le monde entier, on regarde la minute. Avec le net, on peut maintenant m'écouter partout !

Tu n'arrives pas à décrire le style Michel. En revanche, comment résumerais-tu le style René Maleville ?

C'est très spontané. Souvent, je ne prépare rien, je n'ai pas de notes. Après certains matches lamentables, je ne sais même pas ce que je vais dire au moment où la caméra s'enclenche. C'est de la totale improvisation ! Il faut paraître naturel, même si des fois, quand je me regarde, je me dis que je suis un fou. (rires). Cyril Hanouna passe parfois des extraits de ma minute dans son émission (Touche pas à mon poste, sur D8). Il a dit qu'il fallait que je vienne sur son plateau, sauf que je n'ai pas encore reçu d'invitation...

Es-tu une célébrité à Marseille ? Peux-tu encore te balader tranquillement dans la ville ?

Si on me donnait un euro par selfie que je fais, je ne serais pas milliardaire, mais j'aurais beaucoup, beaucoup de sous. Le dimanche, quand je sors, entre 80 et 100 personnes me demandent de faire une photo. Je ne vais pas refuser, surtout quand ce sont des petits jeunes qui veulent en faire avec moi. Par contre, je ne veux pas qu'ils m'appellent Monsieur Malleville (rires).

Fais-tu parti des supporters phocéens qui estiment que le PSG a laissé gagner Bordeaux (3-2) en 1999, permettant ainsi aux Girondins de décrocher le titre de champion de France ?

Bien sûr ! Les Parisiens ont donné le match à Bordeaux, c'est incontestable ! Ils nous ont « carré ». On s'est fait voler le titre ! Tout le monde du football l'a reconnu, sauf le Parisiens évidemment. Que dire alors de la piètre prestation du FC Nantes face à l’OM lors de cette 38ème et dernière journée ? Mais Nantes, c'est un club tranquille et familial. Ils ne jouaient plus rien. Notre équipe était largement plus forte qu'eux.

Comment imagines-tu la rencontre de dimanche face aux Girondins ?

Je n'imagine plus rien. Cette saison, avec l'OM, un coup c'est bon, l'autre non. J'espère que ce sera bon cette fois, car on a vraiment besoin de points si on veut finir sur le podium. On est bon à l'extérieur, donc on peut être confiant. On a même un parcours de champion à l'envers. Pourtant, le Vélodrome était un atout jusqu'à présent. Si ça devient une épine maintenant...

Un pronostic ?

1-0 pour l'OM. L'important c'est de gagner, même si c'est un match pourri.

Propos recueillis par Arnaud Lapointe

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