Insuffisants, encore [joueur par joueur Amiens-Bordeaux]

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Battus pour la deuxième fois de la saison sur le terrain d’Amiens (1-0), les Girondins ont montré des lacunes déjà aperçues lors des derniers matchs. À l’image d’un Sankharé qui peine à retrouver son dynamisme ou d’un Otávio pas assez étouffant pour l’adversaire au coeur du jeu.

Benoît Costil : Il avait traversé le match sereinement jusqu’à la 64eme minute et le but inscrit par Ngosso. Sorti à la rencontre du joueur amiénois sur une remise suite à un corner, il bouche son premier poteau mais la frappe qui ne semblait pas très puissante lui passe sous les jambes. Une sortie au poing ratée loin de son but à la 76eme minute sur Konaté aurait pu offrir le deuxième but aux Amiénois.

Igor Lewczuk : Parfois pris de vitesse lorsque Kakuta venait sur son aile, ou par Manzala son adversaire direct, il ne s’est pas découragé et a assuré son travail défensif. Ses montées ont été régulières, ses centres assez bien exécutés, mais le problème de coordination avec les attaquants sur ces phases reste entier du côté de Bordeaux.

Vukasin Jovanovic : Quelques bonnes anticipations, et une capacité à aller au contact dans un match rugueux. Il a perdu en concentration en deuxième mi-temps, avec une faute grossière sur Kakuta en désertant sa défense centrale ce qui lu a valu un carton jaune. Une action qui caractérise les axes de progrès à réaliser pour le jeune serbe. 

Jérémy Toulalan (cap) : Pas vraiment inquiété, à l’instar de Jovanovic, il a fait son travail mais on notera qu’il ne s’impose pas de la tête sur la première remise qui amène le but amiénois.

Théo Pellenard : Un peu trop aspiré par l’axe du terrain par instants, il a laissé trop d’espaces à Gakpé en première période et s’est montré très discret offensivement. Son jeu offensif s’est un peu étoffé en deuxième mi-temps ce qui lui a permis d’adresser quelques centres bien enroulés, mais le problème de connivence avec les attaquants fut le même que pour Igor Lewczuk, même s’il aurait pu être passeur décisif pour Sankharé lors du deuxième acte.

Otávio: Très discret pendant les trente premières minutes où Amiens a imposé une bonne pression aux Girondins notamment au milieu. Il est ensuite rentré dans le match, grattant plus de ballons, mais son impact est resté très léger dans un match où on attendait le milieu bordelais. Il n’a pas non plus fait vivre le ballon dès la première relance comme il le faisait lors de ses premiers matchs. Remplacé par François Kamano à la 55eme minute.

Younousse Sankharé : Le milieu girondin semble dans le dur depuis le match à Paris, à l’instar de ses coéquipiers. Assez spectateur de l’impact adverse, à l’image du but Amiénois où il regarde Adenon remettre le ballon en oubliant totalement le marquage et toute forme de pression. Il n’a pas non plus été en réussite sur une tête au point de pénalty suite à un très bon centre de Pellenard en loupant le cadre.

Lukas Lerager : Peut-être le plus dynamique des trois milieux bordelais. L’international danois a beaucoup bougé et a cherché constamment à épauler ses attaquants, à l’image de cette bonne attaque bordelaise où sa dernière passe pour Sankharé aurait donner une balle de but en première période. Au four et au moulin, le milieu récupérateur bordelais s’est beaucoup dépensé sans pour autant réussir à entraîner son équipe dans son sillage. 

Jonathan Cafú : Le milieu offensif des Girondins a bien couvert son couloir droit, prêtant main forte à Lewczuk, et jouant les contres avec vélocité. Ses quelques gestes techniques en finesse ont donné une bonne impression, à l’image de sa remise en talonnade instinctive en bord de touche qui accélère le jeu et amène directement la meilleure action girondine jouée entre Mendy et De Préville. Remplacé par Valentin Vada à la 66eme minute.

Nicolas De Préville : Positionné couloir gauche, il s’est montré plus dynamique et tranchant que lors de ses derniers matchs en orientant le jeu régulièrement. Mais son impact offensif est resté assez léger. Jusqu’à la 57eme minute, l’ancien lillois avait eu toutes les peines du monde à se procurer des situations de frappe. Servi idéalement par Mendy, seul face à Gurtner, l’attaquant bordelais a trop enlevé sa frappe et a fait preuve de maladresse. Tout l’inverse du niveau excellent affiché face aux cages lors des entraînements…

Alexandre Mendy : Il aurait pu marquer sur une reprise du bout du pied en première période suite à une frappe contrée de Sankharé, mais sans succès. Il a ensuite disparu avant de refaire surface sur un contre en donnant une passe idéale à De Préville seul à sa gauche à la 57eme minute. Dans son match contrasté, l’ancien joueur de Guingamp a connu aussi des difficultés à défendre sur les corners, se faisant user par les mouvements de ses adversaires directs qui se sont défaits à deux reprises de son marquage pour des occasions nettes, à l’instar du but de Kenny Tete à Lyon fin août où l’ancien niçois s’était fait prendre par le jeu de corps de son adversaire. Remplacé par Malcom à la 74eme minute.

Jocelyn Gourvennec : L’entraîneur bordelais avait décidé de remodeler son compartiment offensif sans changer de système. Exit Malcom et Kamano, pour des retours de Cafú et Mendy titulaires, ce qui décala De Préville à gauche. Si Bordeaux n’avait pas été génial offensivement face à Nantes, le résultat ne fut pas meilleur face à Amiens. La mine préoccupée voire dépitée alors que le score était encore à 0-0, le coach des Girondins a tenté de réveiller son équipe en passant quelques minutes en 4-4-2 en sortant Otávio pour Kamano. Un changement de système validé jusqu’au but amiénois qui a entraîné une nouvelle façon de jouer avec l’entrée de Vada à la place de Cafú puis de Malcom à la place de Mendy. En vain puisque Bordeaux a semblé encore moins productif lors des 25 dernières minutes.

Par Florian RODRIGUEZ