Polémique Sagnol/Ménès: Qui a vraiment tort dans cette affaire ?
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Ce n'est un secret pour personne, le match entre l'AS Monaco et les Girondins de Bordeaux n'a pas été aussi flamboyant que les précédents. Décryptage du "bashing Bordeaux" qui refait surface.
Que cela soit à la mi-temps ou à l'issue du match, Canal+ et le reste des observateurs sont restés unanimes : un match soporifique à la limite de l'acceptable mais où le principal fautif n'était que Bordeaux d'après la parole pensante d'un certain Pierre Ménès. Le journaliste passé par l'Equipe (re)montre un visage que certains (supporters) bordelais ont vu pendant la période de Francis Gillot. La cible principale du parisien redevient Bordeaux en ciblant l'ennuie que peut donner son équipe. Un fait qui ne lui ait pas étranger, bien au contraire. Mais étant parole d'évangile, il oublie pour autant qu'un match se joue avec deux équipes. Il oublie le fait que Monaco, bien que sur une excellente forme, gagne les matches au petit trot. Mais stigmatiser une équipe comme Bordeaux, qui a souligné le fait de vouloir proposer du jeu, avec pléiade d'absents est plus simple et vendeur.
Mais Willy Sagnol n'est pas un homme qui se laisse faire et n'hésite pas à sortir les griffes quand on essaie de blesser ce qu'il est entrain d'entreprendre du côté de la plaine des sports du Haillan. Les propos du natif de Saint-Etienne accentue la polémique. Une manière de faire parler de lui ou bien de dire ce que le monde du football pense tout bas ? " Je ne peux pas le blairer, comment les gens peuvent aimer le foot en regardant des mecs comme ça à la télé ?!", des propos d'agacement qui témoignent une fois de plus du ras le bol envers le phénomène de foire qu'est Pierre Ménès. Tout le monde pourrait croire à un faux procès fait à ce journaliste et que les bordelais restent des gens aigris qui ne supportent pas du tout la critique. Le débat peut être constructif si on prend ce match en stipulant que Monaco n'a rien fait pour montrer un autre match. Si nous allons plus loin dans le raisonnement, on pourrait se mettre à la place de Sagnol : Comment pourrais-je m'en sortir avec 50% de mon équipe-type à la CAN ? Que puis-je proposer ? Comment sortir la tête de l'eau après un mois de Décembre si chaotique ?
Aujourd'hui, le coach des Girondins de Bordeaux n'a pas hésité à mettre de l'eau dans son vin et être un peu plus cartésien dans ses propos : "Je n'en veux pas à Canal Plus d'avoir diffusé ces propos, puisque je les ai tenus. Je connais Pierre depuis longtemps, je l'apprécie en dehors du football, mais dès qu'il met son habit de lumière, c'est autre chose. Pour moi, ses propos sont un manque de respect pour une équipe qui a travaillé, à qui il manque douze joueurs, qui affronte une des meilleures équipes de Ligue 1 sur ces dernières semaines. Moi aussi, si j'avais regardé le match, je me serais ennuyé. Mais quand on commente, quand on tient compte du contexte, je pense qu'il faut mettre d'abord en avant les valeurs de solidarité, la solidité d'une équipe. On joue tous au foot pour le beau jeu, mais on n'y parvient pas toujours, et l'effort, la solidarité, cela fait partie des valeurs du football", a-t-il déclaré en conférence de presse avec une certaine légèreté.
Mais face à cette déclaration, le journaliste se devait de réagir en appelant directement Sud Ouest pour clarifier ce qu'il pensait : "Je vous appelle parce que je trouve tout cela un peu raide, estime-t-il. Que Sagnol ne puisse pas me blairer, c'est une chose. Mais je voudrais tout de même dire que je n'ai absolument pas critiqué les Girondins. J'ai simplement dit que je m'étais ennuyé devant leur match face à Monaco (0-0). Et nos abonnés ont manifestement pensé la même chose puisqu'ils ont noté le match 7,5/20. Mais qu'on soit bien d'accord, si j'avais été dans la situation de l'entraîneur, avec un tas d'absents, j'aurais sans doute été moi aussi satisfait de ce match nul", se défend le journaliste dans un entretien téléphonique avec Sud Ouest. Mais pour lui, Sagnol reste un pyromane qui joue et perd à chaque occasion. Il est bien facile de réagir quand le mal est fait.
Ce dernier n'a pas à l'esprit les problématiques à résoudre quand on se déplace chez un adversaire qui surfe sur la vague positive de la Ligue des Champions. Mais lorsque vous êtes dans un journalisme sans véritable argumentaire qui ne pense qu'à réaliser le folklore voulu et exigé par votre employeur, il est difficile de faire (mieux ou) pire.