Une victoire qui efface les doutes?

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Un mois et 20 jours après leur dernière victoire en championnat (6-0 face à Nîmes), les Girondins ont enfin renoué avec le succès ce dimanche sur la pelouse de la Beaujoire face à Nantes. Un match qui remet les Bordelais sur de bons rails même si le contenu a été loin d'être satisfaisant. Que pouvons-nous retenir de ce match pour les Bordelais ? Est-ce que ce match peut vraiment donner un nouvel élan aux hommes de Paulo Sousa avant d'aborder un calendrier compliqué au mois de février ?

Nouveau système, nouveau Bordeaux ?

Le premier élément que l'on peut noter avec ce match c'est que Paulo Sousa a abandonné son système de prédilection. Un petit événement tout de même, car mis à part en Coupe de France face aux Mans, le coach portugais n'a que très rarement tourné le dos à sa défense à 3. C'est donc un 4-2-3-1 avec De Préville en 10 qui se présente face à Nantes. Et le début de match donne raison à ce choix tactique avec une équipe de Bordeaux qui tente de jouer vers l'avant, qui tente de combiner que cela soit au milieu du terrain ou dans les 30 derniers mètres adverses. On peut notamment penser à la frappe de Hwang complètement dévissée, mais qui a le mérite de provenir d'un joli jeu à trois entre De Preville, Briand et le Coréen. En fait cette action est assez symptomatique de ce qu'ont tenté de faire les Girondins dans ce match : du jeu court avec énormément de déchet dans les derniers gestes. Après un début de match correct, les Girondins ont commencé à clairement lever le pied, ce qui a permis au Nantais de sortir en fin de première mi-temps et d'avoir quelques situations, mais aucune qui n'inquiète Costil. Mais là encore, Bordeaux tend le bâton pour se faire battre. L'équipe s'est contentée de subir la fin du premier acte, en défendant bas et n'ayant presque aucun ballon d'attaque à jouer. Face à une équipe plus juste techniquement que Nantes, la sentence aurait pu tomber. Les Girondins paraissent clairement comme une équipe qui a du mal à gérer les différents temps d'un match : ne profitent pas de ses temps forts pour marquer ou avoir de réelles occasions de but et subit outrageusement dans ses temps faibles. Le point important de cette première mi-temps est la solidité défensive avec de bonnes interventions et peu d'erreurs techniques.

Bordeaux gagne... sans briller

Le second acte commence avec un changement: Kwateng sort sur blessure, malgré une très bonne première mi-temps, et Mexer prend sa place. Cette seconde période est clairement facilitée par l'exclusion de Girotto, qui prend son 2e carton après une faute sur De Préville. Nantes subit durant toute la fin de match. Mais Bordeaux a énormément de mal à attaquer, à se créer des occasions franches face à un bloc regroupé. Et c'est un vrai problème quand on souhaite avoir la maîtrise du ballon. Bordeaux semble tout simplement toujours incapable d'utiliser convenablement ses côtés, ne met pas de rythme dans ses transmissions de balle. L'ensemble de l'équipe, et ce n'est pas la première fois qu'on le voit, semble jouer à un rythme de sénateur, comme si elle gagnait 3-0. Les remontées de balle sont lentes, on a du mal à trouver nos attaquants, aucun décalage n'est créé dans la défense adverse. On ne peut pas prétendre à quoi que ce soit si on ne met pas plus de rythme dans notre jeu. De plus, cette attitude aurait clairement pu nous coûter le match sur un contre ou une frappe lointaine. Le pire peut-être dans tout ça, c'est que Bordeaux est capable de jouer plus vite sur les côtés et mettre le danger dans la surface : ils nous le prouvent sur le but ! C'est exactement le genre d'action très simple que l'équipe doit utiliser plus souvent. Quand Mexer reçoit le ballon, il va vers l'avant et trouve une solution vers l'avant. C'est ce type de "prises de risques" qu'il faut répéter durant l'ensemble de la partie. Utiliser les couloirs et les centres, car amener le ballon dans la surface, même sur un centre raté, amènera toujours plus de danger que de la garder à 40 mètres des buts adverses avec une succession de passes latérales et vers l'arrière. À part sur le but, Bordeaux a semblé retomber dans ses travers pendant toute la seconde mi-temps et cela reste un point inquiétant pour la suite.

Alors, tout est à jeter ?

Il faut maintenant nuancer le propos, car les Girondins apportent quelques motifs d'espoir sur ce match. Premièrement, la victoire. Celle-ci va faire beaucoup de bien à l'équipe qui traversait une très mauvaise passe. Trois points qui font remonter l'équipe dans la première partie de tableau, qui nous éloigne de la zone rouge et qui permet de regarder vers le haut. Même si le match était très ennuyeux et techniquement pauvre, il faut savoir gagner ce type de rencontre fermée. Surtout que l'adversaire du jour n'a absolument rien montré, que ça soit à 11 et encore moins à 10 où ils ne sont presque plus sortit de leur camp. L'apport des entrants est aussi un motif de satisfaction. Mexer réalise une mi-temps très moyenne, mais il est passeur décisif sur le but de Briand, Tchouaméni remplace bien Otavio en apportant vraiment à ce milieu de terrain dans ses passes et prises de balle et Adli n'a pas arrêté de provoquer avec ses dribbles et accélérations durant son court passage sur le terrain. Et ça c'est vraiment positif pour le groupe et Paulo Sousa : savoir que les joueurs sur le banc peuvent apporter quelque chose à l'équipe, qu'ils sont concernés par le match et qu'ils vont se donner une fois sur le terrain c'est un bon message renvoyé à tout le monde. Bordeaux a tout de même, sur certaines séquences, tenté de jouer et le manque de confiance actuel doit sûrement peser sur la qualité des derniers gestes, mais les intentions étaient là par moments. Et c'est le dernier point que nous allons aborder, ce match peut redonner de la confiance. Enfin une victoire, enfin l'équipe sort la tête de l'eau , enfin le match tourne en notre faveur. Ne pas avoir lâché pour être récompensés dans les dernières minutes c'est le genre de situations qui n'est plus arrivé depuis longtemps et qui va faire du bien à tout le monde.

Les joueurs ont montré qu'ils étaient capables de faire des résultats et il faudra se servir de ça pour les prochains matchs à commencer par la réception de Marseille dimanche. Pour cette rencontre, l'envie sera très importante, mais il faudra être aussi capable de bien développer notre jeu si on ne veut pas sombrer comme au Vélodrome, le 8 décembre dernier. Ce derby n'efface absolument pas les doutes quant au jeu bordelais, mais il a le mérite de donner une vraie base de travail avant les échéances de la semaine prochaine.

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