Exclu : Geraldo Wendel : "Le problème, quand Malcom n’est pas très bon, les autres aussi"

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Nous avons passé un petit coup de téléphone à Geraldo Wendel qui est actuellement au Brésil. Il nous donne de ses nouvelles, évoque l'équipe actuelle, et ses années passées sous le maillot au scapulaire.
Avec Bordeaux il a été : Champion de France en 2009, vainqueur de deux Coupes de la Ligue (2007, 2009), vainqueur de deux trophées des Champions (2008,2009), et finaliste de la Coupe de la Ligue en 2010.
Bonjour Geraldo, tu joues à Ponte Preta aujourd'hui, comment ça se passe ?
Ca se passe très bien. Ca fait un an et demi que je suis arrivé ici. En ce moment on joue pour essayer de rester en Ligue 1. On est relégable pour le moment. Il nous reste trois matchs pour essayer de se maintenir. On va tout faire. On doit gagner deux matchs pour réussir notre objectif. La Ponte Preta s’est une équipe traditionnelle du Brésil, et chaque année s’est difficile. Il y a des équipes comme Flamengo, Sao Paolo... si on reste en Ligue 1, notre championnat sera réussi. En plus, on reste sur 3 bons matchs, on est donc optimiste. C’est faisable.
"Si Malcom continue, il aura sa chance en Seleçao"
Quel est ton regard sur l’équipe actuelle des Girondins ?
C’est une bonne équipe, ils ont bien débuté le championnat, mais après ils ont eu une baisse de régime. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je pense qu’il doivent changer les batteries pour remonter avant Noel. J’ai regardé pas mal de matchs de girondins. Le problème s’est que quand Malcom n’est pas très bon, les autres aussi. Dès que Malcom est au top les autres le sont aussi. C’est mon avis depuis le Brésil. L’équipe se cale sur les performances de Malcom. Il est l’homme clé du match. Dès que les autres équipes neutralisent Malcom, ils ont du mal.
Ton regard brésilien sur Malcom ? La Seleçao c’est possible ?
Bien sur, je pense qu’après la Coupe du Monde il aura sa chance. Si il continue a jouer comme ça, il aura sa chance. Si il arrive à garder son niveau de jeu jusqu’à la fin de la saison, Bordeaux n’a aucune chance de le garder pour la saison suivante. Après la Coupe du Monde, il aura sa chance. Tite a donné sa chance à Malcom aux Corinthians, il est sélectionneur, c’est donc faisable.
"Mon statut de joueur a changé après mon triplé face au PSG"
Revenons sur ton triplé face au PSG ? Le regard des supporters de Bordeaux a t-il changé après ce match ?
Tout à fait. Les supporters ont toujours été positifs sur mes prestations, surtout au niveau des coups francs et de l’état d’esprit sur le terrain. Après ce matchs là, ils ont complètement changé, même les médias. J’étais dans les 4 finalistes des meilleurs joueurs du championnat à l’époque. Après ce match là, j’ai changé l’image que les gens avait sur moi. Mon statut de joueur a changé.
Au début de la saison 2008/09, sentiez-vous que le titre de champion de France était possible ?
Moi non. On a débuté la saison avec pas mal de joueurs qui étaient arrivés à l’époque. Le coach et Alou Diarra en 2007, après Gourcuff et Gourffran en 2008. Avant la trêve on jouait bien, on a toujours joué au sol. Yoann était dans une autre dimension, Fernando, moi, Souleymane Diawara .. On était solide. A la trêve, on s‘est regardé et on se disait entre nous que c’était faisable. Au début de la saison non, on y pensait pas. Fin décembre, après le match à Monaco (ndlr: victoire 4 à 3), on a commencé une série formidable pour être champion de France.
Le match à Rennes est un tournant ?
Oui. On est réduit à 10 dès la 30’ après l’expulsion de Marc Planus. On égalise par Souleymane Diawara, et on marque le troisième dans les dernières minutes avec Yoann.
Hormis le titre, quel fut les meilleurs moments de tes années bordelaises ?
Les deux coupes de la Ligue, mais surtout la deuxième. La finale de la Coupe de la Ligue face à Vannes, j’ouvre le score et je sors blessé après. Mais, le triplé contre Paris est toujours dans un coin de ma tête.
"Je ne pouvais pas refuser la proposition d'Arabie Saoudite"
Pourquoi es-tu parti de Bordeaux ?
J’aime Bordeaux. Je garde toujours ma maison à Bordeaux, j’ai des amis que j’appelle souvent. Le problème s’est la proposition qui est arrivée d’Arabie Saoudite (ndlr: Al Ittihad). Si tu demandais à 10 joueurs, neuf auraient accepté comme moi. Je ne pouvais pas dire non à la proposition d‘Arabie Saoudite, même en sachant que le championnat n’est pas au même niveau que la France. Au niveau financier, ce n'était pas refusable. C’est la seule chose qui m'a fait quitter Bordeaux.
Tu avais émis le souhait de jouer en équipe de France, non ?
(Rire) Non, je n’avais pas la nationalité française, les démarches ne se sont jamais concrétisées pour l’obtenir. J’aimerai bien pourtant (rire). J’étais à un bon niveau. J’ai été élu meilleur pied gauche du championnat, mais ce n’était qu’un rêve.
Comment la formation des joueurs au Brésil se déroule t-elle ?
Les joueurs du Brési finissent leur formation en Europe actuellement. A 16/17 ans, les grandes équipes engagent les joueurs. Par exemple, l’attaquant de Flamengo de 17 ans qui a signé au Real Madrid, Vinicius Junior, illustre cette tendance. C’est difficile de garder les jeunes joueurs au Brésil. Le championnat devient de ce fait de plus en plus faible.
As tu un message a adresser aux supporters des Girondins et lecteurs de WebGirondins ?
Je remercie tous les bordelais, les supporters. Vous étiez toujours à mes côtés dans les stades, pendant toutes mes années. Continuez à supporter les joueurs qui sont au club en ce moment. Ce n’est pas facile de rivaliser avec Paris, Monaco ou Marseille, car n’est pas le même budget. Restez aux côtés du club et des joueurs qui sont là. C’est ça mon message.
Propos recueillis par Emmanuel Lafond