Carnet d’entraînement : Finir les actions

16/03 - 17:10 | Il y a 9 ans

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Jeudi 16 mars 2017 : Engagés dans un rush final pour atteindre la Ligue Europa, les Girondins ont travaillé devant le but sur un terrain baigné de soleil, tandis que Jérémy Toulalan aiguisait sa condition physique en marge du groupe.

 

Jadis, le retour du soleil et du printemps au Haillan annonçaient la bataille pour un titre français ou, mieux, pour un rêve européen. Loin de cette effervescence, Bordeaux peut encore viser un titre national avec la Coupe de France, et une qualification pour la prochaine Europa League, un terrain plus conforme à son standing. Pour mener à bien ces défis, la pelouse d’entraînement est occupée par une multitude d’objets, contrairement à la configuration de la semaine passée où seuls des filets de tennis-ballon prenaient place sur le terrain, en dehors des ateliers de réathletisation. Les joueurs entrent avec calme sur le terrain, et se répartissent à trois endroits différents. Un petit groupe composé de Poundjé, Sabaly, Plasil, Maurice-Belay ou encore Jovanovic se dirige à l’opposé des vestiaires, là où un terrain de tennis-ballon a été délimité.

À leur droite, en regardant le château du Haillan, Jérémy Toulalan s’oriente vers un circuit fait de coupelles, piquets, plots et petites cages grillagées, et spécialement conçu pour lui. L’international français échange quelques mots avec Kévin Plantet qui le prend en charge pour la séance, et effectue quelques mètres de tallons-fesses en compagnie du préparateur physique qui lui suit en trottant. La majorité de l’effectif est au centre du terrain. Les joueurs échangent des passes courtes dans un silence où seuls les bruits de crampons sur les ballons émergent. Balle au pied, Jérémy Toulalan poursuit sa mise en route et avance parallèlement au grillage vers deux petits buts grillagés, prend appui sur ces dernières, et fait le chemin inverse en jonglant. 

 

Les joueurs poursuivent leur mise en forme en partant du centre d’un espace fictif pour trouver des joueurs extérieur sans ballon. « Ça va vite, c’est parti » stimule Eric Blahic pour augmenter la cadence. Les « tac, tac, tac » caractéristiques de l’entraîneur adjoint des Girondins s’enchaînent et les joueurs augmentent le dynamisme de leurs passes. Ce travail préparatoire terminé, les joueurs se positionnent face aux vestiaires, regard tourné vers des mannequins qui leur font face sur la largeur du terrain. Les hommes en positions excentrées ont pour consigne de prendre appui sur une petite planche puis de se recentrer en passant entre les mannequins avant de frapper au but. Au centre, l’enchaînement consiste à éliminer le mannequin, à passer entre la porte et à viser les cages de Bernardoni ou Prior qui sont les gardiens de la séance. Le travail commence et les premières frappes sont lourdes. On devine la rudesse avec laquelle les ballons s’écrasent sur les mains des gardiens en début de séance au son sec produit par les chocs. Jocelyn Gourvennec, situé à l’orée des vestiaires, observe le déroulement des opérations avec du recul. « Mettez du rythme » demande Eric Blahic. L’entraîneur adjoint des Girondins augmente le débit vocal pour accompagner une montée en puissance de ses joueurs : «  Trouvez-moi la place entre les deux mannequins. Pied gauche, pied droit, allez. » Le bras droit de Jocelyn Gourvennec n’hésite pas à stopper la séance pour ajuster les mouvements de départ de ses joueurs. 

 

Malcom, côté droit, place une petite feuille morte du pied gauche qui prend légèrement à contre-pied Jérôme Prior. Eric Blahic insiste sur la nécessité pour ses joueurs d’avoir une attitude très dynamique dans l’attaque : « changez les appuis, trouvez-moi quelques chose. » « Ouais finis » crie Eric Blahic à Kamano qui vient de frapper sur Bernardoni. L’international guinéen récupère le ballon et trouve le filet d’une frappe rasante. « Cadrez les garçons, cadrez » insiste Eric Blahic devant le déchet qui est important. Jérémy Toulalan poursuit son travail de l’ombre, en plein soleil, en accélérant vers le but grillagé balle au pied, sous les encouragements de Kévin Plantet. L’ancien monégasque fait le chemin inverse à petites foulées et s’arrête à son point de départ pour récupérer, mains sur les hanches. Au centre du terrain, les joueurs axiaux fixent maintenant un mannequin imposant et gonflé d’air avant de le déborder pour se présenter face au gardien. « Très vite Diego », « travaille ton ballon Adam ». Eric Blahic regorge de conseils pour ses joueurs. Mancini dribble le mannequin avec aisance, et place une frappe sèche, légèrement croisée qui fait mouche, rapidement imité par Valentin Vada. « Bien joué » motive Eric Blahic qui cherche à valoriser les gestes positifs de ses joueurs qui doivent travailler face au mannequin pour trouver le bon enchaînement leur permettant de se libérer l’espace face aux buts.

 

Jorris Romil qui vient de tenter une frappe écrasée est repris par Eric Blahic : « Travaille ton ballon, lève la tête Jo, tu as la tête dans le gazon. » Valentin Vada, en position axiale, place une frappe lourde boxée par Prior. « Finis ». Le cri d’Eric Blahic déchire le silence. Mais Vada ne cadre pas sa deuxième tentative. Diego Rolan, lui, trouve un bon angle au premier poteau en partant de la gauche et fait trembler les filets. Les joueurs doivent prendre de la vitesse dès la prise de balle, et Eric Blahic conseille à Valentin Vada d’épurer son jeu en réduisant ses touches de balle. « Cadrez, cadrez » demande de nouveau Eric Blahic les dents serrées.

 

Adam Ounas trouve une lucarne quelques instants après la demande de l’entraîneur. Dans le dos d’un supporter en train de répondre à une interview vidéo de RMC au sujet du départ de Jean-Louis Triaud, Milan Gajic et Thomas Touré cheminent en direction des vestiaires professionnels, en provenance des terrains annexes et accompagnés du kinésithérapeute David Das Neves. Jérémy Toulalan redouble d’efforts dans son coin de terrain. Après avoir réédité son circuit, l’ancien lyonnais harcèle Kévin Plantet dans le but de récupérer le ballon et de mettre ce dernier hors de portée de son adversaire, comme il pourrait le faire en situation de match. Après plusieurs séquences, le milieu défensif girondin éprouve le besoin de souffler. 

 

Après plusieurs déclinaisons des attaques, Eric Blahic demande à ses joueurs de réorganiser rapidement la ligne des mannequins. Quatre mannequins rouges à l’ancienne forment une rangée, tandis que le mannequin blanc gonflable est situé devant le gardien, représentant un dernier défenseur central à défier. Dans un axe légèrement décalé, un premier joueur doit jouer sur l’aile opposée. Le receveur du ballon contrôle et centre pour son passeur qui se transforme en buteur. Ounas inaugure l’exercice avec une passe très précise pour Ménez. L’ancien milanais contrôle parfaitement son ballon et centre pour son coéquipier qui place une tête puissante qui ne trouve pas le cadre. Paul Bernardoni sort face à Valentin Vada mais manque son intervention. Le milieu argentin récupère le ballon, revient en retrait pour se libérer de la pression du gardien et trouve le poteau sur sa frappe. « Bien joué, c’était ça l’idée » valorise Eric Blahic. « Non Jé ! » Valentin Vada enrage. Le milieu bordelais reprend un ballon de volée au deuxième poteau mais Jérôme Prior bouche son angle et sort le ballon du cadre. Malcom, à la réception d’un centre, place une tête tonique repoussée par Prior au sol qui empêche l’attaquant de récupérer le ballon en ayant le réflexe d’écarter le ballon dans un deuxième temps Le joueur offensif brésilien se tient la tête entre les mains. La séance se termine par quelques tentatives de reprises acrobatiques sans réussite, même si Vada fait mouche sur l’une d’elles. Trois coups de sifflets retentissent. « Allez, rangez tout les gars » demande Jocelyn Gourvennec à ses joueurs. En forme sous le soleil rayonnant, les joueurs collent quelques mannequins les uns aux autres pour terminer par une séance des coups-francs. Pendant que Jérémy Toulalan et Kévin Plantet regagnent les vestiaires les bras chargés de matériel, les coups-francs s’enchaînent dans la quiétude, sans inquiéter durablement les gardiens, et sans réussite à l’image de Rolan qui trouve la barre. Face à Montpellier, samedi, les Girondins devront repenser à la demande de finition martelée par leur entraîneur tout au long de la séance. Les voyages européens se gagneront à ce prix.

 

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan.

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