Carnet d’entraînement : Frappe sur frappe

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Jeudi 18 août 2016 : Les Girondins ont écumé leur terrain d’entraînement à la recherche de sensations devant le but, devant un public présent en masse et ravi d’approcher les joueurs en fin de séance.

Le parking visiteur du Haillan, en plein hiver, abrite une dizaine de voitures, parfois quinze tout au plus. Ce jeudi 18 août, à 16H30, une trentaine de véhicules sont déjà stationnés. Au bord du terrain, les places sont chères pour être au plus près du grillage, la faute à des bâches cachant la visibilité sur le terrain sur les trois quart de l’espace. Sous un ciel voilé et un vent qui rend les 29 degrés annoncés très supportables, l’arrosage automatique fait son travail sur le terrain d’entraînement des professionnels. Petit à petit, la masse des spectateurs augmente et le coude à coude est inévitable en attendant les joueurs. Paul Bernardoni, est seul sur le terrain, à travailler autour de petits plots. Ses coéquipiers font leur apparition à 17H10, Cédric Carrasso en tête. Eric Blahic porte un sac de ballons qu’il délivre pour les joueurs qui se mettent rapidement à faire des passes après des jongleries. Les jambes dégourdies, le groupe part pour plusieurs tours de terrain. Jérôme Prior fait partie du contingent tandis que Carrasso et Bernardoni travaillent le spécifique avec leur mentor Franck Mantaux. Grégory Sertic qui était absent face à Saint-Etienne exhibe un genou fortement strappé. Après plusieurs foulées autour du terrain, Kévin Plantet, le préparateur physique arrivé de Guingamp, regroupe ses hommes au centre de la pelouse pour des étirements debout et quelques mouvements pour terminer l’échauffement. Comme ce fut souvent le cas l’an dernier, les joueurs enchaînent par un travail de passes libres. «Allez un peu plus vite maintenant» demande Eric Blahic. Deux groupes finissent par se créer. L’un d’eux part effectuer un tennis-ballon à l’opposé des vestiaires, tandis que l’autre se dirige vers un atelier de frappes au but. Dans le premier groupe, Nicolas Pallois déclenche les premières clameurs en marquant un point au tennis-ballon grâce à un ciseau. 

Le travail face au but est décomposé en trois séquences : un départ côté gauche, un départ face au but, et un départ à droite, les joueurs tournant au fur et à mesure pour se confronter à chaque endroit. À gauche, après un appui sur un muret, les joueurs doivent passer entre deux mannequins avant de frapper. À droite, le travail est le même, mais un grand pont doit être réalisé sur l’un des deux mannequins. Au centre, c’est une remise sur un petit muret, dos au but, avec une nécessité de se retourner pour enchaîner. Jocelyn Gourvennec observe de près. «Allez on enchaîne, on enchaîne» demande Eric Blahic. «Vas-y, vas-y» exhorte l’entraîneur adjoint devant un Jérémy Ménez un peu hésitant après avoir trop poussé son ballon. Diego Rolan, d’une lourde frappe du pied gauche en lucarne, inaugure l’exercice en trompant Carrasso. Kamano et Thelin imitent leur coéquipier uruguayen qui remet ça en lucarne, mais du pied droit cette fois-ci. Jocelyn Gourvennec, qui distille les conseils au compte-gouttes demande aux joueurs de «changer de rythme sur la prise de balle». Mauro Arambarri qui participe à cette séance place une frappe sèche que Carrasso repousse d’une main ferme. «Vite, vite, mettez de la vitesse» incite Gourvennec.
Ménez, manque son appui après une remise sur la petite plateforme, et donne un coup de pied dans le ballon contre un mannequin, de rage. Pendant que les joueurs mettent du coeur à l’ouvrage, Sabaly et Toulalan passent en léger footing avec Kévin Plantet. Jérémy Ménez, de son côté, trouve l’arrête de Bernardoni d’une belle frappe enroulée. L’ancien joueur du Milan AC fait un petit signe amical à des spectateurs qui l’avaient interpellé. Très pointilleux, Jocelyn Gourvennec et Eric Blahic prennent un temps pour recadrer les joueurs en leur demandant plus de précision.

Diego Rolan place un extérieur du droit qui passe à côté et Kamano décroche une frappe qui passe largement au dessus. La justesse du début de séance diminue mais Isaac Kiese-Thelin trouve le poteau avant de parvenir à mettre le ballon au fond des filets sur le retour du ballon, suivi de près par Mauro Arambarri qui trouve la lucarne et se montre efficace devant le but. En forme depuis le début des amicaux, Malcom effectue son enchaînement avant de placer une frappe à mi-hauteur, rectiligne, qui trompe Carrasso. Les joueurs sont impliqués à l’image d’Adam Ounas qui tape le poteau et enrage après cet échec. Diego Contento, à l’image d’Arambarri, excelle dans l’exercice de frappes depuis le début de la séance, et trouve les filets, dans l’axe, grâce à une frappe du gauche qui termine en pleine lucarne. Thelin profite de l’occasion pour chambrer son coéquipier allemand. «Allez Rolan, mets-la au dessus» s’amuse un supporter en plaisantant avec ses amis. L’Uruguayen s’exécute et son ballon passe bel et bien au dessus des vestiaires pour terminer sa course à l’opposé, sur le terrain synthétique. Thelin, lui, a plus de réussite avec une belle lucarne. Tout ses coéquipiers, sans exception, applaudissent leur partenaire suédois. Sur une consigne d’Eric Blahic, les joueurs qui en ont fini avec cette étape d’entraînement, déblayent un peu le terrain en enlevant quelques accessoires.

Pendant que les joueurs du tennis-ballon reviennent de leur séance allégée, et que Prior, Plasil et Sertic échangent quelques passes simples, les joueurs qui travaillaient devant le but poursuivent avec des reprises de centres. L’attaquant trouve son ailier qui doit centrer dans la foulée. Touré adresse un centre que Ménez ne peut reprendre. Les deux joueurs discutent pour s’ajuster pendant que leurs coéquipiers enchaînent, puis se tapent dans la main. Thelin, en position de centreur trouve Malcom qui amortit parfaitement de la poitrine et fouette son ballon, mélange de force et de finesse, pour trouver la lucarne de Bernardoni. Sur le centre suivant, Thomas Touré trouve parfaitement Jérémy Ménez qui marque d’une frappe croisée. Un «bien joué Jérém» fuse. «Trois buts et on arrête» décrète Eric Blahic. Ménez marque de nouveau sur un remake de l’action précédente avec Touré à la baguette. Le dernier but est pour Malcom, de la tête, après un centre lobé d’Ounas qui avait battu Carrasso. Les trois coups de sifflet retentissent. Quelques joueurs restent sur le terrain pour frapper des coups-francs et des pénaltys devant un Bernardoni bosseur.

Jocelyn Gourvennec, en bon ancien meneur de jeu, observe les coups-francs de très près, pendant qu’un petit groupe s’étire au sol sous la houlette d’Eric Bedouet. Il n’y a plus grand monde autour du terrain d’entraînement, la foule est partie se masser le long des barrières où les joueurs arrivent directement pour signer les autographes et prendre des photos. Dix minutes plus tard, on aperçoit Eric Blahic, sur le terrain des U19 en discussion avec Jean-Luc Dogon. Consciencieux, le staff bordelais a les yeux partout.

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan