Carnet d’entraînement : Une franche opposition

21/04 - 18:20 | Il y a 10 ans

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Jeudi 21 avril 2016 : Engagés dans une semaine sans match, Paris étant en lice pour la Finale de Coupe de la Ligue samedi, les Girondins ont profité de la séance d’entraînement de jeudi pour s’affronter au cours d’un petit match.

L’équipe est ponctuelle ce jeudi 21 avril. Dès 10h, le groupe bordelais fait son apparition sur le terrain d’entraînement. La séance du jour se déroule sous un ciel gris, mais sous une température douce et confortable. Pendant que les joueurs débutent leur traditionnel échauffement mené par Eric Bedouet, deux personnes vêtues de survêtements rouges observent la scène le long des vestiaires. Quelques supporters avancent qu’il s’agirait d’observateurs belges. En vue de l’Euro 2016 ? À suivre. Après avoir enchaîné les montées de genoux et les déplacements latéraux, les joueurs, deux par deux, effectuent un travail de passes. Quelques duos formés par affinités se distinguent.

Arambarri travaille avec Rolan, Chantôme avec Debuchy, Contento avec Plasil ou encore Thelin avec Gajic. Le jeu commence par des contrôles-passes simples. Rapidement, Eric Bedouet fait évoluer l’exercice. « Intérieur et extérieur du même pied. Tac, tac » demande le préparateur physique bordelais à ses joueurs. « Allez, plus vite » insiste le bras droit d’Ulrich Ramé. Si Adam Ounas, Jussiê, Pablo et Frédéric Guilbert ne sont pas sur le terrain, Cheick Diabaté, qui n’était pas présent, fait son apparition en retard, précédé d’Ulrich Ramé. Les deux hommes sortent des vestiaires et rejoignent les autres membres de l’équipe. Silencieux, Ramé se dirige vers plusieurs joueurs et leur remet des chasubles. À mesure que l’exercice évolue, les joueurs avancent vers le ballon, le récupèrent, et reviennent sur leur pas, allongeant de plus en plus la distance, pour ensuite adresser des passes longues. « De la précision les gars, on ne doit pas bouger quand le ballon arrive. Accélérez sur la prise de balle ». Eric Bedouet est inusable et ne lâche pas les joueurs. L’ambiance est calme au Haillan. Malgré les vacances, peu de supporters sont présents autour du terrain contrairement à la semaine précédente où l’affluence était au rendez-vous. Diego Rolan profite de la pause pour blaguer avec quelques supporters habitués du Haillan près d’un petit portail donnant accès au terrain. Les coéquipiers de l’Uruguayens s’adressent quelques passes libres, tandis que Paul Bernardoni, qui travaille les ballons en chandelle se fait reprendre par Franck Mantaux après avoir été pris dans son dos. « Allez, attention Paul » marmonne l’entraîneur des gardiens. 

Une opposition grandeur nature

Les joueurs, chasubles sur le dos, sont maintenant partagés en deux équipes, et occupent tout le terrain pour une opposition grandeur nature. Les oranges jouent dans un système avec trois défenseurs centraux et deux latéraux. Prior garde les cages de l’équipe orange tandis que Sané, Chantôme et Pallois occupent l’axe de la défense. Contento prend le couloir gauche et Debuchy le couloir droit, presque au même niveau que Mauro Arambarri chargé du rôle de récupérateur devant la défense avec un Plasil légèrement plus haut. Vada est meneur de jeu, juste derrière deux attaquants que sont Malcom et Rolan. En face, les bleus dans un système à trois attaquants, semblent moins organisés.

Bernardoni dirige une défense composée de Gajic, Yambéré, Poko et Poundjé derrière un milieu fait de Robin Maulun, Thomas Touré et Abdou Traoré. Les trois attaquants ont tous les même profil : Diabaté, Thelin et Crivelli se partagent le devant de la scène. Le jeu débute sous les yeux d’Ulrich Ramé, toujours silencieux, le long de la touche. Mais le coach bordelais ne tarde pas à recadrer ses joueurs. « Diego, écartez-vous. Profondeur Diego » demande Ramé à Rolan. Excentré sur la gauche, Jaroslav Plasil place une frappe lourde et flottante que Bernardoni détourne en corner d’une belle envolée. Sur le corner, c’est Lamine Sané qui met l’ancien gardien troyen à contribution avec une tête qui prend la direction du petit filet gauche du portier bordelais. Mais ce dernier se déploie de nouveau de façon spectaculaire.

Malgré une relative domination des oranges, les bleus ouvrent le score sur corner. Isaac Kiese-Thelin marque de la tête et ses coéquipiers viennent le féliciter, chacun d’une tape sur le crâne. Les bleus mènent au score malgré un jeu manquant de fluidité à l’image de Diabaté oubliant de servir un Gajic effectuant une montée tonitruante. Ulrich Ramé, très à cheval sur le placement de Contento demande à son joueur de « rester haut ».


Les joueurs crient, communiquent beaucoup. Ulrich Ramé saisit son sifflet et rentre sur le terrain de jeu. « Les oranges, on vient d’attaquer, replacez-vous. Regardez, personne n’est replacé. Replacez-vous avant d’avancer ». Le jeu reprend, Diabaté met un coup involontaire à Chantôme qui se tient l’adducteur et fait une pause avant de reprendre le fil du match. Rolan sur une action offensive, et en position axiale, tente de trouver Malcom dans la profondeur, sans succès. « C’est pas grave, ça va venir » encourage Lamine Sané. Sur la relance de l’équipe bleue, Valentin Vada tente un pressing haut et se fait reprendre à la volée par Jaroslav Plasil : « Valé, n’y vas pas, viens avec nous ». Franck Mantaux qui observe la séance sur le bord du terrain, reprend de son côté Bernardoni : « Paul, ne force pas les choses. C’est le jeu qui te guide. Et applique-toi sur le contrôle ». Les joueurs cherchent en permanence à ajuster leurs positions les uns par rapport aux autres. Après un beau changement d’aile de Chantôme pour Debuchy qui ne trouve pas le cadre malgré sa frappe rasante, les bleus doublent la mise grâce à un coup-franc excentré de Thomas Touré qui met fin à la première période.

La tension monte d’un cran

Pendant que les joueurs vont boire, le staff se réunit et échange. Dès les joueurs hydratés, Ramé prend un petit groupe de oranges à part pour recadrer certaines choses. La reprise du match est physique avec un gros tacle de Poko sur Malcom qui était excentré. « C’est ça André, solide » tonne Pierre Espanol au loin. La tension monte d’un cran avec un accrochage verbal entre Crivelli et Touré. Le premier nommé est à l’initiative de cet échange véhément. Pierre Espanol bougonne brièvement pour intimer aux deux joueurs de cesser leurs joutes verbales. Tout rentre dans l’ordre rapidement.

À la mi-temps, Yambéré et Sané, ainsi que Contento et Poundjé ont échangé leurs places dans les deux équipes. Sur une action offensive, Mathieu Debuchy place une frappe contrée. Rapidement, Ulrich Ramé demande à Arambarri, un peu perdu dans le placement, de venir compenser sur le côté de Debuchy. Le positionnement est délicat dans l’équipe des oranges avec ce nouveau système. Toujours côté droit, Ramé incite Malcom à ne pas occuper l’aile et à venir au soutien dans l’axe. À l’instar de certaines phases de match, Malcom et Vada, oublient d’aérer le jeu. « Mathieu est seul là-bas » exprime Pierre Espanol voyant Debuchy disponible et sans marquage dans son couloir. Le ballon est perdu et Espanol enrage. « Valentin, quand tu doubles, regarde à droite, il y a Mathieu qui est seul » insiste Ulrich Ramé pour appuyer son adjoint.

Du côté bleu, Thomas Touré tente un contre, seulement accompagné par Thelin et se fait reprendre. À l’image, une fois encore, de phases de matchs où les Girondins peinent à développer des contre-attaques rapides. Ramé siffle et met fin à l’opposition.

Certains joueurs regagnent les vestiaires tandis que les joueurs offensifs, accompagnés de Poundjé et Gajic restent pour travailler devant le but. Pierre Espanol plante trois mannequins devant les cages de Paul Bernardoni qui est lui aussi resté. Les joueurs enchaînent les contrôles orientés pour se défaire de l’adversaire virtuel représenté par le mannequin et frappent au but, avant que l’exercice ne se corse avec un ballon à reprendre après un centre. Crivelli réussit toutes ses reprises de volée et Paul Bernardoni brille en effectuant de nombreux arrêts spectaculaires. Les joueurs, concentrés, terminent l’entraînement par de bons gestes et beaucoup de volonté. Avec deux semaines complètes pour s’entraîner avant le déplacement à Troyes, les Girondins de Ramé auront peut-être l’occasion de peaufiner sérieusement une nouvelle façon de jouer.

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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