Du délit de sale gueule à l’opération séduction ?
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AVANT-MATCH, 26e journée de L1/BORDEAUX - EVIAN-THONON-GAILLARD
« Effectivement, il y a hors-jeu de Lucas… Mais Paris pousse tellement… Et puis, Bordeaux n’a rien fait… » lâchaient de concert, les commentateurs de la chaine qatarienne, BeIn Sports, après le but d’Ibrahimovic contre Bordeaux au Parc (0-2), qui fit exploser la muraille bordelaise, assiégée depuis une heure (0-1, 59e). Sur les réseaux sociaux, les supporters parisiens se défendaient en réclamant un penalty, voire un carton rouge, avec la faute d’Henrique sur Ibrahimovic (5e). Je veux bien, mais il aurait fallu que l’accrochage ne commence pas hors de la surface, et que le Brésilien soit le dernier défenseur, c’est mieux pour siffler pénalty et expulser un joueur.
Bref, après la Coupe du Monde en hiver, les Qatariens inventent le but hors-jeu mérité, quelques mois après que Thiago Silva ne se soit pris pour Cris en enlevant volontairement la balle de la tête de Diabaté en pleine surface (à 0-1), sans que, ni arbitre, ni commentateur ne le relève plus que ça. Le bleu foncé bordelais est-il trop éloigné du bleu ciel marseillais pour que cela fasse scandale ? Sûrement.
Le tout enrobé de deux procès d’intention faits à Gillot pour avoir soi-disant fait la tronche à la mi-temps et boycotté la conférence de presse d’après-match, sans aucune vérification de l’info (en réalité, Laurent Blanc a tardé en conférence de presse et Gillot, qui devait rentrer à Bordeaux, a bien eu raison de ne pas attendre). Et je vous passe les flots de moqueries à l’encontre de Cheikh Diabaté, 8e meilleur ratio de L1 (0,44 but/match), devant Cvitanich (Nice), Djordjevic (Nantes) ou encore Kalou (Lille).
Pour répondre (inconsciemment ?) à cet interminable délit de sa gueule à l’encontre des Bordelais, Francis Gillot a décidé, autant que possible, de finir la saison avec une pointe à deux têtes (Diabaté-Hoarau), alignée pour la première fois ce soir face à Evian. Une bonne manière de prouver les bonnes intentions des Marine et Blancs qui peuvent se jeter à corps perdus à l’assaut des treize journées restantes, sans avoir peur de perdre de l’énergie en Europa Ligue, en Coupes de France et de la Ligue (…).
Mais surtout, arrêter ces dominations stériles rageantes comme à Bastia et Reims (0-1), pour les plus récentes. Le Champagne, c'est bien quand il est mauvais qu'il fait le plus mal à la tête. Et les Girondins ont encore fait pschitt contre un Reims loin d’être pétillant. Le passage à l'eau minérale d'Evian devrait leur faire le plus grand bien. Tout semble réuni pour que Bordeaux prenne six points en deux matches face à Evian, ce soir (20h), puis Lorient (mardi) pour raccrocher le wagon européen, et s’éviter une fin de saison sans saveur.
Mais à Bordeaux, la logique footballistique a ses raisons que les Girondins ignorent (...). Contre Evian en mai dernier, la finale de la Coupe de (3-2) avait failli leur filer entre les doigts face à un adversaire diablement opportuniste mais surtout très faible. Le temps d’accorder les violons défensifs et offensifs est bel est bien arrivé…