Entretien. Lamine Sané : “Je vois les Girondins monter en National”

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Plus de 238 matchs sous les couleurs des Marines et Blancs, ce samedi, Lamine Sané retrouvera les Girondins de Bordeaux dans le cadre de la 19ᵉ journée de championnat. L’ancien capitaine du club au scapulaire est désormais lancé dans sa reconversion en tant qu’entraineur adjoint du côté de Bourges. Pour l’occasion, l’international sénégalais croisera son ancien coéquipier Cédric Yambéré.
WebGirondins : Comment se déroule la préparation cette semaine ?
Lamine Sané : On a préparé ce match comme un match normal, même si on reçoit le leader qui est sur une bonne série. On est outsider, on n’a rien à perdre.
Quelles sont les forces que vous avez identifiées chez les Girondins ?
On sait qu’offensivement, ils se sont renforcés avec l’arrivée d’Ikia Dimi notamment. C’est une équipe assez complète avec Yambéré derrière qui tient la baraque. Ça va être un match difficile qui va demander d’être concentré tout du long.
Comment jugez-vous votre saison jusqu’à là ?
Ça a été une saison plutôt compliquée, moi, je suis arrivée à la trêve. On sent qu’il y a du potentiel dans cette équipe qui a eu un peu de mal à décoller. Ça fait un mois et demi qu’avec le nouveau coach Romain Revelli, on bosse dur. Ça a payé le week-end dernier (victoire 3-1 à Châteaubriant). Maintenant, on va voir si on peut confirmer et sortir de la spirale négative.
“Le chemin est long, honnêtement, je ne veux pas griller les étapes, prendre de l’expérience”
Comment s’est déroulée votre arrivée à Bourges ?
C’est le club qui m’a contacté. Avant de venir, j’étais avec les U17 du Sénégal avec qui on s’est qualifiés pour la CAN. Puis j’ai eu l’appel de Bourges qui était intéressé.
On voit un gros développement du football africain aussi chez les jeunes.
Oui, bien sûr, il y a eu une très grosse évolution de la part de la fédération notamment. On voit de plus en plus de jeunes qui ont accès à des centres de formation qui peuvent se montrer, venir jouer en Europe. Notamment lors du tournoi U17 où il y a désormais énormément de recruteurs de gros clubs. Il y a de la qualité en Afrique.
Vous avez pour ambition de devenir sélectionneur un jour ?
Le chemin est long, honnêtement, je ne veux pas griller les étapes, prendre de l’expérience. Être responsable d’une équipe, ce n’est pas évident. Pour l’instant, je continue à passer les diplômes, je prends de l’expérience et on verra la suite.
“Cédric Yambéré est un bon joueur et un bon capitaine. C’est un leader dans l’âme qui aime pousser ses partenaires, se surpasser lui-même”
Comment se passe le tandem avec Romain Revelli ? Est-ce que vous vous connaissiez avant ?
Je ne le connaissais pas du tout avant. C’est un coach qui a été adjoint de Christophe Galtier en Ligue 1. Donc, il a une expérience professionnelle. On s’entend super bien, on est très complémentaires, il met en place ses idées. De mon côté, j'essaie également de les véhiculer le maximum possible. Je suis un adjoint, donc je suis un peu plus proche des joueurs et ça fonctionne très bien jusqu’à présent.
Devenir entraineur, c’était une vocation ou c’est venu plus tard ?
Pour être honnête au départ, je ne voulais pas du tout. J’en avais parlé une fois avec Willy Sagnol. Il m’avait demandé un jour « Qu’est-ce que tu comptes faire après ta carrière ? » Je lui ai répondu que je ne savais pas du tout. Il m’a dit qu’il me voyait bien être coach. À ce moment-là, j’étais capitaine, pédagogue. Il voyait un entraineur en moi, donc je me suis lancé et j’y ai pris goût.
Vous suivez toujours les Girondins ?
Ouais, je les suis toujours. C’est une équipe de la poule, leader qui plus est.
Ce sont les favoris pour la montée ?
Ils sont bien partis, ils sont sur une bonne série. Tant que mathématiquement, ils peuvent se faire rattraper, on ne sait jamais. Mais je les vois monter en National.
Vous avez connu la National 2 à l’époque en réserve à Bordeaux. Quelles sont les différences majeures de ce championnat aujourd’hui ?
À l’époque, c'était la CFA, c’était assez dur de jouer à ce niveau-là. Les jeunes sont prêts plus tôt, niveau qualité, je pense que c’est un peu plus avancé que nous à l’époque.
Vous avez joué avec Cédric Yambéré. Quel type de joueur c’était ?
Courageux, vaillant, qui pouvait faire du dépassement de fonction à l’image de son but contre Marseille. C’est un bon joueur et un bon capitaine. C’est un leader dans l’âme qui aime pousser ses partenaires, se surpasser lui-même. Les Girondins ne se sont pas trompés en lui donnant le brassard.
Nathan Hanini
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