Evian a de la bouteille

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Premier relégable en L1 (18eme), l’ETG gère sereinement sa situation. Avec un seul point de retard sur la limite de la zone rouge, Evian s’appuie sur une équipe expérimentée du haut de ses 27 ans de moyenne d’âge avec à sa tête le doyen de L1, Cédric Barbosa (38 ans).

La forme de l’équipe

Les Hauts-Savoyards traînent comme des boulets leurs mauvaises séries. Capables de tenir le PSG en échec à domicile lors de la 3eme journée (0-0), les joueurs de l’ETG ont parallèlement attendu la 7eme journée pour réussir à récolter une première victoire face à Lens (2-1), après cinq revers et un nul. De septembre à décembre, les hommes de Pascal Dupraz ont été réglés comme du papier à musique en alternant des séries de trois victoires de rang, succédées par trois défaites consécutives qui ont plombé leurs bons résultats. Le mois de janvier n’a pas recommencé sur de meilleures bases avec seulement une victoire en championnat sur cinq rencontres. Ce constat est à adoucir au regard des deux dernières prestations qui se sont soldées par une victoire face à Toulouse 1-0 et une défaite sur le même score à Marseille à la fin d’un match où les anciens finalistes de la Coupe de France auraient pu ramener un point sans rougir. Sans craquer ni s'affoler, en récoltant des points quand il le faut, les Evianais restent en course pour le maintien avec seulement deux points de retard sur le quatorzième (Toulouse).

Les joueurs, l’effectif

Evian a injecté du sang frais pendant le mercato d’hiver. Un recrutement judicieux avec l’arrivée de Dany Nounkeu, solide défenseur camerounais passé par Toulouse et ayant réussi une belle carrière en Turquie (à Galatasaray notamment), avant de terminer à Grenade en Espagne. Mathieu Duhamel, arrivé de Caen dans le cadre de la mutation de Nicolas Benezet au Stade Malherbe, apportera du poids à l’attaque de l’ETG avec ses 6 buts en championnat. Un front de l’attaque où le meilleur buteur, spécialiste du poste est Nsikulu avec deux réalisations. Toujours dans ce compartiment du jeu, Nicolas Blandi, Argentin prêté par San Lorenzo, sera un nouveau pari, tout comme l’était le milieu Daniel Wass à son arrivée en 2011 en provenance de Benfica. L’international danois, meilleur buteur du club avec 8 buts (accompagnés de 3 passes décisives) est l’un des joueurs majeurs de l’équipe avec Cédric Barbosa, 38 ans, dont les statistiques sont encore très correctes (4 buts, 1 passe décisive). Performant, l’ancien rennais, à l’image de Jérôme Leroy à Châteauroux, fait encore beaucoup de bien à son équipe. Le fringuant ancien pourra compter sur le jeune Gilles Sunu (23 ans) en cette deuxième partie de saison. Transfuge de Lorient, l’ancien joueur d’Arsenal est très intéressant par son activité au centre du terrain, dans un style apprécié par le bouillonnant Pascal Dupraz. Un style différent, plus engagé, est aussi bien représenté par le Costaricien Yeltsin Tejedaquart de finaliste de la dernière Coupe du Monde avec son pays. Le poste de gardien a de son côté des difficultés à trouver son titulaire puisque Benjamin Leroy et Jesper Hansen se partagent le gâteau sans convaincre.

Les statistiques

L’ETG, très jeune club au niveau de la L1 française, n’a reçu Bordeaux qu’à trois reprises. L’historique marque une tendance aux matchs nuls entre les deux équipes sur le terrain d’Annecy avec ce résultat à deux reprises, contre une victoire bordelaise en août 2012 (3-2, buts d’Obraniak, Gouffran et Saivet pour Bordeaux ; Wass et Khalifa pour Evian).

Lorsque l’ETG concède l’ouverture du score à domicile, le résultat se solde systématiquement par une défaite. Les Girondins de leur côté ne sont pas en reste avec quatre défaites, un nul et une seule victoire après l’ouverture du score adverse hors de leurs bases.

2,5, c’est la moyenne des tirs cadrés par Evian à domicile. En comparaison, les Girondins cadrent 3,2 fois lors de leurs matchs en déplacement.
Le latéral Kassim Abdallah, meilleur passeur du club haut-savoyard, sera à surveiller avec 3 passes décisives au compteur dont 2 à domicile.
Malgré sa 18eme position, le club entraîné par Pascal Dupraz est la 13eme attaque de L1 avec 24 buts inscrits. En comparaison, les Girondins occupent la 6eme place avec 28 buts.

L’analyse du jeu : l’exemple de Marseille-ETG

L’ETG a réalisé un match solide face à Marseille, n’hésitant pas à jouer quelques coups à fond. Au moins un pénalty aurait pu être sifflé en première mi-temps, ce qui aurait changé la face d’un match remporté par l’OM grâce à… Un pénalty en 2eme période.

Les Hauts-Savoyards ont été impressionnant défensivement, avec une tendance à se regrouper énormément dans la surface de réparation, abandonnant les ailes à plusieurs reprises pour se concentrer sur la réception des centres. Sabaly à gauche ou Abdallah à droite ont eu fort à faire, se retrouvant parfois en infériorité face aux joueurs marseillais. Si ce schéma pourrait être plus souple à domicile face à Bordeaux, il est à souligner que les Marseillais se sont souvent cassés les dents sur le milieu composé de Koné et Sorlin, souvent aidés par Barbosa ou Wass qui est souvent redescendu. Dans une telle configuration, les centres rasants de Mariano ou les frappes de loin (Chantôme ?) pourraient être des atouts face à ce surnombre défensif à double tranchant (ballons déviés ou mal renvoyés).

Il est également ressorti du match à Marseille une solidarité entre les joueurs qui s’encourageaient et n’hésitaient pas à compenser les absences de postes, ou à presser ensemble. Offensivement, Daniel Wass et Cédric Barbosa se cherchent beaucoup, et bénéficient de plusieurs années en commun au niveau du jeu pour produire quelques séquences intéressantes. Les Girondins devront s’attendre à un match âpre et intense.

En résumé :

Les + de l’ETG

Une énorme densité défensive, notamment dans la surface lorsque la pression adverse est forte. Des joueurs très proches les uns des autres dans ces phases et beaucoup de calme dans la gestion de ces moments chauds.

Des joueurs offensifs qui ont du flair, comme Daniel Wass ou de l’expérience comme Cédric Barbosa.

Les - de l’ETG

Un manque d’impact offensif, lié en partie à l’absence d’un attaquant de pointe qui puisse représenter un danger constant pour l’adversaire. Le jeune costaricien Ramirez, titulaire à Marseille a souffert de la comparaison avec les défenseurs centraux adverses. L'arrivée de Mathieu Duhamel, buteur aguerri, pourrait changer la donne.

Une absence de joueurs sur les ailes pour couvrir les défenseurs latéraux. Si Barbosa avait une position de base excentrée face à l’OM, la plupart de son match s’est déroulé dans l’axe du terrain. Le départ de Benezet, aligné à gauche au Vélodrome peut aussi poser un souci à Pascal Dupraz qui alignera peut-être Gilles Sunu sur un côté pour compenser.