Girondins : l’hiver comme mal profond ?

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Depuis de nombreuses saisons, le début de l’automne est un vrai mal récurrent pour les Girondins de Bordeaux en termes de résultats sportifs et la saison 2018/2019 ne déroge pas à la règle. Décryptage.
La saison en cours avait pourtant bien commencé pour les Marine et Blanc avec une qualification en poche pour l’Europa League suite aux play-offs de cette dernière. Mais tout a tourné plus ou moins au vinaigre avec l’éviction de Gustavo Poyet, l’arrivée de Ricardo et un rachat américain qui a mis du temps à se finaliser. Sur le plan sportif, Eric Bedouet avait su redresser la barre avec une victoire au caractère contre l’AS Monaco dans les toutes dernières minutes. La direction bordelaise avait profité de la première trêve internationale pour mettre en place son nouveau staff technique avec Ricardo en tant que manager général. Très vite positionnés à une 19e place inquiétante, les Girondins avaient relevé la tête avec une solidité défensive retrouvée et une victoire « chanceuse » contre Lille, comme le souligne l’ancien défenseur brésilien au micro de France 3 Aquitaine, avant de retomber dans ses travers. Car depuis que Ricardo est de nouveau présent à la plaine des sports du Haillan, le bilan comptable est très faible. Bordeaux est 11e avec 16 unités au compteur en ayant inscrit 14 buts tout en encaissant 15 buts. Si l’on se rapproche des bilans des deux dernières saisons sous le giron de Jocelyn Gourvennec, le club au scapulaire avait su grappiller un point supplémentaire en 2017/2018 et même quatre de plus en 2016. Toutefois, le nombre de buts inscrits et encaissés est sensiblement le même (ndlr :17 buts inscrits et 19 encaissés en 2017, 16 buts inscrits et 14 buts encaissés en 2018).
Mais alors quel est le vrai problème des Girondins cette saison ? Déjà, Bordeaux n’innove que trop peu souvent son schéma tactique avec un 4-3-3 confortablement installé qui varie de temps à autre avec un 4-2-3-1 qui est légion en Ligue 1. De plus, comme lors de son passé en Gironde, Ricardo (secondé par Eric Bedouet et Patrick Colleter) a un onze titulaire qu’il ne fait que rarement tourné ce qui impose un schéma tactique frileux. Pour voir un système en 4-4-2 ou 4-2-4, il faut voir les hommes au scapulaire en difficulté. Une possibilité de le mettre en place dès le coup d’envoi ? Les chances sont minces si l’on écoute Eric Bedouet : « Le souci que l’on a, c’est que l’on peut changer de système, mais on va jouer en 4-2-4 avec deux milieux défensifs et quatre attaquants. Il faut trouver une harmonie, un équilibre », expliquait-il après le match nul (0-0) contre le Stade Malherbe Caen.
François Kamano, symbole de l’usure physique ?
Depuis le début de l’exercice, les joueurs offensifs ne cessent d’être alignés et beaucoup semblent être déjà émoussés. En témoigne l’utilisation répétée de François Kamano. Depuis la mi-juillet, l’international guinéen a déjà joué 25 matches si l’on compte ses matches avec la sélection. Alors qu’il avait démarré tambour battant, le jeune attaquant de 22 ans a connu une période de creux en octobre. En marquant contre le Zenit au Stade Matmut Atlantique, il a su mettre fin à une disette d’un mois et son doublé contre le FC Nantes, soit la dernière victoire des Girondins en Ligue 1. Si certains joueurs semblent connaître un véritable coup de mou, la frilosité des joueurs utilisés par le staff technique n’est que plus présente, notamment au sein du milieu de terrain. Contre le Stade Malherbe Caen, Eric Bedouet avait décidé d’aligner un milieu pour le moins défensif avec Otavio, Lukas Lerager et Aurélien Tchouaméni. Si l’on pouvait penser que l’absence de Younousse Sankharé, du fait de sa suspension, aurait pu amener une touche plus technique avec Tomas Basic ou encore Zaydou Youssouf, cela n’a pas été le cas. Ce dernier qui est considéré plus comme un milieu de terrain par Ricardo n’est que rarement utilisé alors qu’il pourrait sans doute apporter une technicité qui est clairement absente dans l’entrejeu des Girondins.
Décembre, le plus compliqué c’est maintenant
Mais le club au scapulaire va connaître un véritable marathon après la trêve internationale avec pas moins de 7 matches à jouer entre le championnat, l’Europa League et les huitièmes de finale de l’Europa League. Bordeaux va devoir sensiblement faire tourner son effectif notamment lors des matches de C3 puisque les Marine et Blanc sont plus ou moins sûrs de ne pas aller plus loin, même si le miracle est encore possible. Car les adversaires vont être de taille avec notamment le Paris Saint-Germain, l’AS Saint-Etienne et l’Olympique de Marseille. Entre ces matches, Bordeaux va également se déplacer quatre fois de suite sur des terrains qui ne seront pas simple comme Dijon (les Marine et Blanc ne se sont jamais imposés au Stade Gaston-Gérard), le SCO d’Angers ou encore à Amiens. En somme, les hommes au scapulaire doivent s’attendre à un mois où le moindre faux pas pourrait avoir une véritable conséquence sur la deuxième partie de saison. Une phase retour où Bordeaux arrive régulièrement à redresser la barre. La suite au prochain épisode, comme on dit le plus souvent.
Florian Sabathier