Girondins : les raisons de la chute de Bordeaux au classement de N2

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Nous dressons avec des informations que nous avons recueillies un tableau de la situation du club et des cailloux dans la chaussure du FCGB qui l'empêche aujourd'hui d’avancer sur le terrain et au classement. Les éléments contraires sont nombreux et à différents niveaux du club jusqu'au terrain.
Étienne Beugre perturbe l'équilibre du vestiaire
Recruté mi-janvier au salaire mensuel élevé de 10 000€ brut par mois en provenance de Maribor en Slovénie, Étienne Beugré a changé l'ambiance du vestiaire des Girondins. Son salaire rendu public par Sud-Ouest a secoué une partie des joueurs qui ont vu arriver un coéquipier qui gagne plus du double d'argent que tous les autres licenciés du groupe N2. Selon les informations de WebGirondins, le vestiaire bordelais n'a pas compris la politique salariale des Girondins et n'a pas bien perçu cette arrivée.
De plus, si ses débuts ont été facilités par la blessure d'Andy Carroll, ses récentes performances sportives ne plaident pas pour lui : lenteur dans le jeu et le déplacement, technique avec ballon limitée, et peu d'automatismes avec ses partenaires après deux mois au club. Il a été titulaire 7 fois pour un but et deux passes décisives. Il n' plus marqué depuis 5 matchs. Pourquoi a-t-il été recruté ?
Un profil d'attaquant non souhaité par Bruno Irlès
De plus, selon nos informations, Étienne Beugré, de par son profil et ses qualités n’était pas souhaité par l'entraîneur Bruno Irlès. Ce type d'attaquant n'était pas attendu pour renforcer l'équipe et son équilibre. C'est dans un autre secteur de jeu que l'entraîneur aurait aimé un renfort, au milieu. Ainsi, l'entraîneur a dû s'adapter et on l'observe aujourd'hui. Étienne Beugré est titulaire soit sur un côté, soit dans l'axe, soit à deux attaquants. Nous avons l'impression qu'il faut le faire jouer à tout prix, même si cela doit bouleverser une organisation de jeu qui a prouvé son efficacité. Plusieurs joueurs importants s'interrogent sur ce choix sportif.
Trois cadres du vestiaire se sont entretenus avec Bruno Irlès
Cette série de défaites ajoutée au faible turnover sur des postes en souffrances a poussé il y a une dizaine de jours trois joueurs cadres du vestiaire à s'entretenir avec Bruno Irlès. L'échange a porté sur l'organisation de jeu et le faible nombre de changements réalisés par le coach dans la composition de son groupe. Les joueurs estiment que des joueurs qui s'entraînent toute la semaine avec la N2 et jouent en N3 le week-end ont le potentiel pour aider le groupe, en particulier au milieu du terrain. L'entraîneur bordelais n'aurait pas donné une suite favorable. Ces compositions d'équipes en témoignent.
Une communication floue de la direction du club qui ne passe pas auprès d’une partie du vestiaire
Tout d'abord, la sortie médiatique de John Williams sur TV7 le 12 février dernier lorsque les Girondins ont ravi la première place n'a pas été bien accueillie. En effet, le directeur sportif a annoncé avec beaucoup de confiance qu'il pourrait recruter d'autres joueurs du calibre d'Andy Carroll la saison prochaine, tout en espérant fêter la montée à la mairie. De plus, il a laissé planer le doute sur l'avenir d'Andy Carroll à Bordeaux, pourtant sous contrat jusqu'en 2026. Ce triomphalisme et cette projection ont été mal perçus par certains joueurs. Selon nos informations, ce fut aussi le cas lors d'une autre prise de parole d'un membre de la direction dans le vestiaire.
Des joueurs sans visibilité sur l'avenir du club et leur carrière
Aujourd'hui, les joueurs n'ont aucune vision sur leur avenir aux Girondins de Bordeaux, c'est le flou total à cause de la situation du club qui est en redressement judiciaire. De ce fait, nous sommes à la fin du mois de mars et de joueurs commencent à prendre contact avec d'autres clubs pour assurer leur avenir, car le FCGB ne leur donne aucune visibilité. En effet, les footballeurs doivent assurer la continuité de leur carrière et s'activent donc pour trouver un autre club, un plan B si les Girondins font défaut. Dans ces conditions, comment être focus sur la saison en cours quand la visibilité du projet n'excède pas les 3 mois ?
Les récentes déclarations d'Émeric Depussay après le match contre Saumur : "Je pense qu'il y a de la fatigue psychologique plus que physique. On ne sait pas encore où ça va. Ce n'est pas évident", ou de Driss Trichard avant celui de Blois dans Sud Ouest : "Pour ma part, je vis au jour le jour. On ne sait pas ce qu’il peut se passer demain," abondent dans ce sens. Les joueurs ne savent pas où ils vont et ce n'est pas propice à la performance.
Un propriétaire et président absent dont le discours passe moins bien en interne
Aujourd'hui, malgré les mots doux de Gérard Lopez envoyés à son équipe administrative lors de ses récentes prises de paroles publiques dans la presse, les positions du patron du club ne sont pas toujours bien accueillies.
Selon nos informations, elles passent de plus en plus mal au château, et il n’est pas rare d’entendre des critiques. Prenons un exemple de la relation du club avec les médias. La direction bordelaise veut contrôler ce qui se dit sur son propriétaire et n'hésite pas à être interventionniste auprès des médias. Cette attitude ne fait pas l’unanimité en interne.
D’ailleurs, nous avons constaté sur WebGirondins ce changement d’attitude mi-janvier avec la restriction de l’accès média au stade au Matmut Atlantique à seulement certains détenteurs de la carte de presse professionnelle sur la demande du club. Il faut savoir qu'en National 2 ce n’est pas une obligation de mettre en place cette restriction. Au contraire, l’accès au stade est aménagé à un influenceur qui joue le jeu de la direction du club. Ce n'est pas le seul exemple.
Karim Saada : de conseiller de Gérard Lopez à coordinateur sportif du FCGB
Ainsi, la présence de Karim Saada (conseiller de Gérard Lopez récemment nommé au poste de coordinateur sportif au FCGB), toute la semaine dernière au Haillan, témoigne de cette ambiance. C'est la première fois que l'ancien collaborateur de Gérard Lopez au LOSC est autant présent la semaine. Il a suivi les entraînements au bord du terrain.
On peut suggérer que Gérard Lopez qui n'est pas à Bordeaux, souhaite poster au Haillan un homme de confiance avec qui il travaille depuis plusieurs années, ses yeux et ses oreilles.
En définitive, si vous additionnez chaque point, vous obtenez une situation et une atmosphère complexe qui ne sont pas favorables à la performance sportive. Il reste 7 matchs pour sauver une saison qui s'annoncait de toute façon très compliquée.
N.P
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Réédition article du 24 mars 2025