Jean Harisson Marcelin, à la recherche d’un second souffle aux Girondins

14/07 - 06:00 | Il y a 2 ans
Portrait - Arrivé en provenance de Monaco où il n’a pas joué, le jeune défenseur doit encore se développer pour devenir un élément fiable des Marine et Blanc.
Jean Harisson Marcelin, à la recherche d’un second souffle aux Girondins

© Iconsport

Après Yohan Cassubie, Gaëtan Weissbeck et Zan Vipotnik, les Girondins accueillent un quatrième nouveau joueur cet été avec Jean Marcelin. Le défenseur central de 23 ans débarque de l’AS Monaco où il n’a pas pu s’exprimer. Recruté pour 10 millions d’euros à l’AJ Auxerre, il n’a jamais eu sa chance sur le Rocher où on a accepté de le libérer après trois ans sans opportunité concrète à Louis II. Prêté à deux reprises au Cercle Bruges, l’international U20 français arrive au Haillan avec l’ambition d’enfin trouver la stabilité qui lui manque sur son début de carrière.

Révélé à Auxerre avec Jean-Marc Furlan

 

Natif de l’île de La Réunion, il se fait repérer à l’âge de 11 ans dans son club de la Jeanne d’Arc par l’AJ Auxerre, et fait le grand pas vers la métropole. En Bourgogne, Marcelin se fait un nom en 2019 avec une dizaine d'apparitions en Ligue 2 où il se distingue à seulement 19 ans. Jean-Marc Furlan en fait un titulaire indiscutable sur la première partie de saison. Devenu entre-temps international français chez les jeunes, il joue notamment l’Euro U19 avant de connaître trois sélections avec les U20. Le club de la Principauté récupère le joueur à l’hiver 2020 alors qu’il n’a sans doute pas encore fini de se développer dans l’Yonne.

Joint par WebGirondins, Damien du site La Diagonale, spécialiste de l’ASM, estime que les planètes n’ont jamais su s’aligner pour Marcelin. “C’était un coup à 10 millions d’euros sur un profil prometteur, comme a pu l’être un Arthur Zagré aussi (en provenance du PSG, NDLR.) Il arrive dans un contexte où Monaco signe Tchouaméni et Fofana, et assume totalement son statut de club tremplin et qui recherche des plus-values.”

Dans ce projet où certains ont parfaitement su s’acclimater, le longiligne défenseur (1m97) ne dispute pas une seule minute avec l’équipe première monégasque. “Il a été prêté en 2020-2021 au Cercle et je crois que sa saison n'était pas mauvaise du tout. Il est resté à Monaco l’année suivante, car le club voulait voir sa progression, mais il a eu une saison blanche, il a joué quelques matchs à peine avec la N2, et il a surtout subi de longues blessures. Là, il sort d’un nouveau prêt en Belgique, sans y avoir été considéré comme un titulaire”, poursuit Damien.

“Il sait être très agressif sur l’homme”

 

Justement ses passages au Cercle Bruges permettent d’avoir un échantillon récent et détaillé de ce que peut apporter Marcelin aux Girondins. En deux saisons en Belgique, il a été titulaire à 35 reprises avec le club filial de l’AS Monaco où de nombreux jeunes ont été envoyés en prêt par le club du Rocher. Sacha Talovieri, journaliste belge, nous a confirmé que Jean Marcelin a montré un certain potentiel en Jupiler League. “C’est un joueur qui a de l’allure, il dégage beaucoup de classe et d’élégance, c’est un défenseur calme sur la relance, il a cette capacité à participer au jeu collectif, mais aussi à être très agressif sur l’homme.” Au cours de ses deux années en Belgique, l’ancien joueur de l’AJA a ainsi récolté 13 cartons jaunes, preuve de son impact parfois rugueux.

Cependant le Réunionnais doit avant tout progresser au niveau de sa régularité, d’après notre confrère belge. “Son principal problème, c’est son inconstance : il peut être très bon dans une équipe énergique pour remonter le ballon sur plusieurs mètres, mais en même temps il a des errances et de la déconcentration. Il n’est pas encore tout à fait mature, il peut perdre le ballon de manière incompréhensible sur certaines relances, il a des absences et peut sortir du match à tout instant. C’est dommage, car techniquement, c’est un joueur très facile, il a tout du bon prospect.”

À 23 ans, Jean Marcelin arrive donc en Gironde avec l’intention de se relancer et de trouver enfin la continuité qui le fuit depuis quelques années. En tant que doublure de Gregersen et de Barbet, le jeune Réunionnais devra sans doute encore prendre son mal en patience, mais avec la possibilité d’évoluer dans une défense à trois et une saison qui s’annonce de nouveau dense pour les Bordelais, nul doute que David Guion lui donnera sa chance.

Adrien Mathieu

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