Que faut-il retenir de la préparation girondine ? [Avant FCGB-ASSE]

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Samedi, les Girondins entreront dans le grand bain de la saison 2016-2017 face à Saint-Etienne après une dense période de préparation. Les hommes de Jocelyn Gourvennec sont-ils prêts ? Quels joueurs ont tiré leur épingle du jeu pendant la préparation ? Réponse en 10 thématiques.

 

LE COLLECTIF

L’instauration du 4-4-2 à plat

C’est un système très cher à Jocelyn Gourvennec, un des rares entraîneurs à encore l’utiliser en L1, vestige des années 90 où ce système était la norme dans le football professionnel. À Guingamp, Gourvennec l’a notamment utilisé avec succès lors de la période glorieuse de l’EAG menant à la victoire en Coupe de France en 2014 avec le duo Mandanne-Yatabaré devenu Mandanne-Beauvue la saison suivante. Du premier match amical à Pau début juillet jusqu’au match face à Osasuna samedi 6 août, le nouvel entraîneur des Girondins n’a pas bougé d’un iota. Même au cours des premiers matchs, les Girondins n’ont pas dérogé à cette ligne tactique. Une régularité qui a permis aux joueurs de travailler le système et de commencer à se l’approprier. 

Un bon niveau physique

Les Girondins n’ont jamais paru vraiment émoussés pendant leurs matchs amicaux. Depuis le premier match face à Pau, les joueurs ont donné l’impression de courir de mieux en mieux et de tenir de mieux en mieux le ballon. La lourde défaite face à Angers le 30 juillet (0-3) était plutôt due à un collectif qui a moins bien fonctionné dans l’utilisation du ballon. La première mi-temps du match face à Osasuna était dans la lignée du match à Lorient avec une intensité plus élevée dans le jeu. Individuellement, quelques pépins sont, ou ont été à déplorer (Sertic, Ounas, Ménez, Rolan), mais la moitié de ces blessures sont dues à des adversaires ayant dépassé les limites (N'Dong à Lorient, et l'engagement d'Osasuna ayant mené à un carton rouge).

Des prestations contrastées

Le collectif girondin est en reconstruction sous l’impulsion d’un nouveau staff. Ce qui explique les prestations hétérogènes de l’équipe. Les Girondins ont été cohérents sur des mi-temps, à l’exception du match face à Lorient davantage maîtrisé dans la globalité. Face à Milan, Bordeaux a trouvé plus de liant en deuxième mi-temps. Contre Bilbao ou Osasuna, la première mi-temps était de meilleure facture. Face à Angers, l’équipe n’a pas su porter le danger. Les périodes de verve et de manque d’inspiration se sont mêlées, mais de bonnes choses dans le contenu, de manière épisodique, ont été aperçues sur cinq des six matchs.

Une bonne vie de groupe

Tout au long de cette période de préparation, il s’est dégagé une ambiance positive de l’équipe bordelaise. Les blessés ont presque toujours assisté aux matchs de leurs partenaires. Nicolas Maurice-Belay, blessé de longue durée, a toujours été présent à l’instar de Pablo. On a vu également Plasil, Ounas, et Carrasso, lorsqu’ils n’étaient pas prêts, être présents auprès de leurs coéquipiers. Jérémy Ménez a imité ses collègues en assistant au match face à Osasuna samedi. Les joueurs ont des attitudes positives les uns envers les autres, et Jocelyn Gourvennec a tenu tout au long de la période de préparation à ce que les joueurs remplacés assistent à la suite des matchs avant de prendre la douche. Une volonté de cohésion qui ne relève pas du détail.

L’équipe pour le début de saison

Même si Frédéric Guilbert ne semble pas avoir les faveurs de Jocelyn Gourvennec dans l’axe de la défense, il devrait débuter la saison dans cette position si Sertic demeure blessé. Dans le cas contraire, le coach bordelais a associé Pallois et Sertic à chaque match et devrait faire confiance à cette charnière. Jérôme Prior sera en balance avec Cédric Carrasso, et la hiérarchie ne semble plus tenir qu’à un fil si l’on se fie au dernier match face à Osasuna où « Carrass » n’a pas eu de temps de jeu. Maxime Poundjé semble avoir pris le pas sur Diego Contento à gauche, et Youssouf Sabaly devrait débuter à droite. Toulalan et Plasil devraient être titulaires à la récupération, Vada suppléant simplement Toulalan face à Saint-Etienne pour cause de suspension (nb : un petit doute planerait sur Valentin Vada au moment de la rédaction de ce papier, à confirmer ou infirmer cette semaine). Si Ménez et Rolan sont aptes à jouer, Jocelyn Gourvennec devrait placer Thomas Touré à gauche et Malcom à droite derrière les deux premiers nommés. Sinon, Malcom pourrait être associé à Ménez ou Laborde en attaque, et Abdou Traoré prendrait le poste de milieu droit.  
         

LES JOUEURS

Ils ont été en forme

Thomas Touré et Jérémy Toulalan ont été les deux joueurs les plus réguliers dans la catégorie des bonnes performances. Touré a souvent tenté d’animer le jeu, délivrant de très bons ballons aux attaquants et prenant son nouveau rôle de milieu offensif à coeur. Toulalan, quant à lui, a été très propre, rassurant, et excellent dans le jeu de transition, n’hésitant jamais à se projeter offensivement. Jérôme Prior pourrait compléter le duo en ayant un ratio d’arrêts largement favorable sur l’ensemble des amicaux par rapport à deux petites erreurs sur les matchs face à Milan et Angers.

Encourageant, à confirmer

Malcom a la plupart du temps convaincu, mais quelques mi-temps où le Brésilien a été transparent viennent nuancer le bilan favorable. Ses meilleures performances ont été réalisées autant en tant que milieu droit pour repiquer sur son pied gauche (deuxième mi-temps face à Milan) qu’en tant qu’attaquant face à Bilbao en première mi-temps où ses percussions ont fait mouche sur les deux buts de Crivelli. Jaroslav Plasil n’a disputé que trois rencontres mais a déjà du jus malgré ses 34 ans et son Euro 2016 dans les jambes. Gaëtan Laborde n’a pas toujours été dans le bon tempo, mais son envie de bien faire et ses deux passes décisives face à Lorient peuvent en faire un attaquant de complément qui peut avoir une carte à jouer.

Ils ont été en difficulté

Diego Contento n’a pas rassuré sur ce poste d’arrière gauche qui pose question. Maxime Poundjé a connu lui aussi des difficultés, surtout défensives, mais son apport offensif fut largement supérieur et de bonne facture. Un marquage souvent très élastique et une absence d’apport offensif ternissent les matchs amicaux de Contento, mais le joueur allemand aura peut-être l’occasion de se remettre en ordre de marche car la concurrence semble ouverte avec Poundjé. En attaque, Isaac Kiese-Thelin n’a presque jamais tiré au but malgré un temps de jeu plus qu’honnête. Son impact sur le jeu de l’équipe n’a pas non plus existé. L’attaquant suédois part de loin dans la hiérarchie des attaquants. Pourtant, deux places sont à prendre cette saison.

Les recrues

Jérémy Ménez, la tête de gondole du recrutement girondin, n’a pas eu le temps de se tester dans le collectif après le geste brutal de Didier N’Dong face à Lorient qui lui a occasionné une oreille ébréchée. François Kamano, de son côté, a eu des morceaux de matchs à se mettre sous les crampons (15 minutes face à Angers, 20 minutes face à Lorient et autant face à Osasuna). Mais l’ancien bastiais a été timide et n’a pas eu l’opportunité de se mettre en valeur. Youssouf Sabaly, lui, n’a eu qu’une mi-temps et demi dans les jambes avec Bordeaux, à l’occasion du match face à Osasuna. Une première honnête pour l’ancien joueur du PSG. Enfin, Jérémy Toulalan a de suite justifié le bien qu’inspirait sa signature aux Girondins.

En résumé 

Globalement, les Girondins semblent prêts à attaquer leur saison sous de bons auspices. Les joueurs n’ont pas tiré la langue de manière inquiétante, et ont semblé se sentir de mieux en mieux physiquement. Le jeu a été séduisant par séquences. Et Jocelyn Gourvennec a déjà commencé à huiler son 4-4-2 en mettant en place ses joueurs référence, jouant habilement entre la nécessité de donner du temps de jeu à tout le monde et d’installer de futurs titulaires. Seules les blessures de joueurs majeurs comme Ménez et Rolan qui n’ont jamais été associés, ou la défaite sans inspiration face à Angers (0-3) peuvent faire douter avant l’ouverture du championnat. Quoiqu’il en soit, les Girondins ont sérieusement préparé leur saison et le match face à Saint-Etienne sera le premier juge de paix d’un nouveau championnat encourageant grâce à un recrutement intéressant.

Par Florian RODRIGUEZ