Viviane Asseyi : “Voir les Girondins comme ça me fait un pincement au cœur”

30/05 - 13:58 | Il y a 2 ans
L’ancienne joueuse des Girondins de Bordeaux et internationale française, Viviane Asseyi était l'invitée de notre émission Le Grand Angle. Elle a notamment évoqué son passage en Nouvelle-Aquitaine, son parcours au Bayern Munich, et l’Équipe de France.  Elle a répondu aux questions des animateurs Patrick Gomez, Antoine Choinard, Philippe Etchemendy et Thibaud Desjardins.
Viviane Asseyi : “Voir les Girondins comme ça me fait un pincement au cœur”

© Iconsport

WG : Viviane d'où vient cette passion pour le foot ?

Viviane Asseyi : Cela m'est venu en juillet 98, je regardais la Coupe du Monde avec ma famille et surtout j'étais auprès de ma mère. Ensuite, dès le lendemain, je lui ai dit, maman achète moi un ballon, je veux faire comme Zidane. Au début, elle a rigolé, après elle a vu que je le prenais vraiment au sérieux et du coup elle m’a acheté un ballon. À partir de là, je ne me suis plus arrêté de jouer.

À quel moment as-tu basculé dans le monde du football professionnel ?

En fait, J'ai joué à Quevilly jusqu'à l'âge de 14 ans parce qu'après, on doit intégrer obligatoirement une équipe féminine. Du coup, j'ai joué pour le FC Rouen, comme c'était le club d'à côté de chez moi. Au même moment, j'ai été intégré à l'INF Clairefontaine. Donc, je pense que c’est à ce moment-là que ça a commencé à basculer. Après, je dirais vraiment dans le monde professionnel, c'est avec Montpellier parce que c'est là où j'ai signé mon premier contrat.


"Le foot c'est une passion et ça restera toujours une passion avant d'être un métier"


 

Est-ce que t’as un modèle de joueur qui t’inspire aujourd’hui ?

J'ai tout de suite été inspirée par Zidane. Je suis quelqu'un qui adore les dribbles. Du coup, tous les joueurs qui dribblent. Après, je suis une grande fan aussi de Cristiano Ronaldo. Mais vraiment le numéro 1 pour moi c’est Zidane, c’est celui qui m'a le plus inspiré.

Quels sont encore tes axes d'amélioration ?

De toute façon, dans le foot il faut toujours travailler. Même si tu penses être au meilleur de ta forme. Je le vois encore plus depuis que je suis arrivé au Bayern. C'est vraiment tout le temps beaucoup de travail. Tu ne peux jamais te reposer. J'ai encore beaucoup à travailler et dans tous les aspects, il faut que je sois encore plus tueuse dans les grands matches, comme dans les plus petits matches. Personnellement, j'ai à cœur de travailler parce que le football pour moi ça a commencé quand j'étais petite et c'est une passion et ça restera toujours une passion avant d'être un métier.

D'où viens ta bonne humeur ?

Déjà, elle vient principalement de ma mère, c’est une personne qui est tout le temps joyeuse. Après, j'ai toujours été comme ça, comme je l'ai dit le foot c'est une passion. Je me rends compte de la chance que j'ai au quotidien, je suis en bonne santé et je me lève pour jouer au foot. Je pense qu'il y a pire dans la vie. Il y en a qui ont une vie terrible et chaque jour. Je me dis que j’ai beaucoup de chance, c'est ce que tu voulais faire et il n’y a pas tout le monde qui peut réaliser ses rêves.

Donc oui, tous les matins, même si des fois c'est difficile parce que quand on sait qu'on va aller courir, faire des 15-15, on est un peu énervé. Mais, après je relativise parce que surtout que la vie est courte et je le vois encore plus, avec tout ce qui arrive au quotidien, donc c'est ça mon essence. C'est pour ça que j'ai la joie de vivre et que j'ai de la chance.


"Le Bayern Munich considère les filles comme les garçons. C'est la même chose. En fait, ils donnent les moyens aux féminines de réussir"



Pour quelle raison as-tu choisi les Girondins en 2018 ?

Tout d’abord, les Girondins ça reste un très grand club pour moi, c’est une chance d'avoir eu l'opportunité de jouer avec ce maillot même si je venais de l’OM. Cela me tenait à cœur parce que comme j'ai dit, quand j'étais petite, je regardais Zidane. Je sais qu'il est passé là-bas et pour moi, ça évoquait vraiment un grand club. Il y a eu aussi l'ambition des féminines qui m'a plu. Je savais qu'il y avait un bon projet et ça m'a plu, l'environnement, la ville et surtout l'état d'esprit du club quand je suis arrivé. En réalité, la raison pour laquelle je suis venu, c’est tout ça.

Comment perçois-tu l'évolution des Girondins depuis ton départ ?

Honnêtement, ça me fait mal au cœur de voir que le club est dans cette situation, ça fait bizarre. En effet, ça me fait un pincement au cœur parce que je me suis dit qu'il n’y a pas longtemps encore, j'étais dans ce club et ça allait bien. Donc non, voir le club comme ça me fait quelque chose. Après, j'espère vraiment de tout mon cœur que ça va changer et que tout le monde va être de nouveau réuni et vivre de belles années.

Qu’est-ce qui t’a convaincu dans le projet du Bayern de Munich ?

Ça n'a pas été un choix facile parce que franchement j'étais vraiment beaucoup attaché ici. Je savais qu'on avait une bonne équipe et qu'on restait sur ce goût amer. La saison s'était arrêté d'un coup (NDLR À cause du Covid), ça n’a pas été facile mais après je me suis dit, comme ça reste une grande institution. On ne sait pas de quoi demain c’est fait. Après, c'était pour passer un palier pour retrouver la Ligue des champions aussi directement, et vivre un peu ce que ça fait de jouer les premières places.

C’est quoi la différence de fonctionnement entre les Girondins et le Bayern ?

C'est vraiment un très grand club, à peine tu y mets les pieds... Tu dois le vivre en fait, tu comprends qu'ils ont un mode de vie de champion. En réalité, c'est que déjà il considère les filles comme les garçons. C'est la même chose. En fait, ils donnent les moyens aux féminines de réussir. C'est une autre mentalité. C'est une autre mentalité parce que c'est vraiment jouer pour gagner, tout ce que tu fais, tu dois te donner à fond, c'est ça la différence.

Après chacun sa qualité, chacun ses défauts, la mentalité, c'est l'esprit d’équipe, le collectif. Là-bas, il n’y a pas d'individualité. Réellement, c'est vraiment tout pour le collectif et il te le rentre dans ton cerveau. Donc oui, c'est comme ça que tout le monde est meilleur, parce que tout le monde a envie de gagner.

Que représente pour toi le maillot de l’Équipe de France ?

Il représente beaucoup de choses, parce que non seulement ça fait un moment j'ai la chance de porter ce maillot. En fait, ça représente un objectif. Finalement, c'est depuis que j'ai vu France-Brésil, ça m'a donné l'envie de jouer au football. Donc, vraiment ce maillot Bleu, c'est beaucoup d'attaches et je suis vraiment fier à chaque fois que je porte ce maillot. De plus, quand je rentre et que je vois ma famille, mes amis, tous mes proches, c'est vraiment un bonheur.

Est-ce que tu penses que cette année vous pouvez gagner l’Euro ?

On ne peut pas prédire l'avenir, mais bien évidemment ça reste l'objectif collectif. Je pense qu’on est encore plus déterminé que jamais. Après, c'est bien beau d'avoir des ambitions, mais c'est arrivé sur le terrain que cela se joue.

De toute façon, il n’y a pas de secret, il faut arriver sur le terrain, il faut tout donner. On sait qu'il y a un très bel effectif. Je pense que je le vois même dans mon équipe à Munich, tout le monde me disait, vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez d'avoir autant de bonnes joueuses dans votre équipe.

Le replay de l'émission :