L’impuissance girondine [Joueur par joueur Bordeaux-Monaco]

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Incapables d’augmenter leur niveau de jeu, les Girondins ont logiquement flanché face à un Monaco loin d’être oppressant samedi après-midi (0-2). La défense, à l’image d’Igor Lewczuk et Jérémy Toulalan, souvent prise de vitesse et peu couverte par son milieu de terrain, aura souffert de façon ponctuelle. Suffisant pour s’incliner.

Benoît Costil : Auteur d’un arrêt presque miraculeux à bout portant face à Fabinho en début de match, il a rassuré sa défense à de nombreuses reprises. Il s’incline deux fois en deuxième mi-temps sur des buts rendus possibles par l’abandon des joueurs censés le protéger.

Youssouf Sabaly : Rapidement avide de jeu, il a à l’inverse été en danger face à Lemar . Au four et au moulin, il a tout de même donné l’impression de bien revenir après sa blessure contractée à Paris, mais son implication sur le deuxième but de Monaco fait mal. Passif sur un dribble presque téléphoné de Lemar vers l’intérieur, son manque d’engagement caractérise une deuxième période trop laxiste.

Jérémy Toulalan (cap) : Le capitaine bordelais n’a pas réussi à compenser son manque de vitesse par son habituel sens de l’anticipation. Souvent pris par les feintes et accélérations de Lopes lorsque celui-ci se défaisait de Pellenard, il n’a jamais trouvé la solution pour apporter plus de sérénité et couper les trajectoires adverses. Il donne l’impression d’être perdu sur le premier but monégasque où tout va trop vite pour lui. 

Igor Lewczuk : Loin d’être serein en première période où il a sans cesse hésité entre sortir sur les Monégasques ou défendre en reculant, il a vécu une deuxième période très délicate. En retard comme l’ensemble de ses coéquipiers sur le but de Baldé, il a fait preuve d’une grande passivité sur le but de Lemar en ne sortant pas sur le milieu offensif monégasque.

Théo Pellenard : Trop souvent aspiré par les mouvements de Lopes, il a souvent laissé son couloir vacant et a rarement réussi à contrer le même Lopes lorsque celui-ci entreprenait des dribbles pour pénétrer dans la surface. Un apport offensif presque inexistant et une absence défensive sur le premier but monégasque complètent le bilan du jour.

Lukas Lerager : Placé en premier récupérateur devant la défense, il n’a jamais su se situer sur le terrain. Inefficace à la récupération, il a commis beaucoup de fautes et n’a pas été capable de faire vivre le jeu dès la première relance. L’international danois a semblé perdu et résigné. 

Younousse Sankharé : Très loin des Monégasques au pressing, imprécis dans ses passes, il a traversé son match de façon presque anonyme peinant encore une fois à retrouver la force de percussion axiale balle au pied qui faisait des différences. Remplacé par Alexandre Mendy à la 64eme minute.

Valentin Vada : Le jeune argentin aurait pu être le créateur réclamé par les supporters au sein du milieu de terrain mais son jeu a été pollué par les passes approximatives. Il ne s’est jamais retrouvé en position intéressante pour frapper ou décaler ses partenaires et a très mal négocié les coups de pieds arrêtés trouvant systématiquement les gants de Subasic. Remplacé par Jaroslav Plasil à la 73eme minute.

Malcom : Intéressant sur certains contres grâce à son jeu de corps qui lui a permis de s’orienter vers l’avant, il n’a pas ménagé ses efforts pour essayer de produire du jeu. Mais cela ne l’a pas empêché de connaître un déchet non négligeable et de vouloir trop souvent faire le geste de trop au profit de l’efficacité collective. Battu sur l’engagement par Jorge ce qui entraîne le premier but monégasque.

François Kamano : Un match sans relief pour le milieu offensif gauche bordelais qui n’a rien proposé offensivement en première période si ce n’est une frappe enlevée après une passe en retrait très propre de De Préville. Ses seuls incursions remarquables se sont soldées en deuxième période par des frappes contrées suite à des dribbles vus et revus depuis plusieurs mois. Remplacé par Jonathan Cafú à la 81eme minute.

Nicolas De Préville : L’attaquant bordelais aurait pu ouvrir son compteur à la 12eme minute sur une frappe lourde du pied droit après un enchaînement côté gauche, mais Subasic réalisa un arrêt de classe main opposée. À la 23eme minute c’est une passe en retrait très bien sentie pour Kamano après avoir aspiré la défense monégasque qui aurait pu lui offrir une nouvelle passe décisive. Peu en veine, il a fait preuve d’une bonne assurance technique mais il s’est délité en deuxième mi-temps au fur et à mesure des changements et de l’avancement du score.

Jocelyn Gourvennec : L’entraîneur bordelais voulait changer des choses après la désillusion face à Amiens. Jovanovic et Otávio ont fait les frais de cette volonté de faire bouger les lignes au profit de Lewczuk de retour dans l’axe avec la titularisation de Sabaly et de Vada titularisé au milieu. Des choix qui n’ont pas porté leurs fruits puisque la défense centrale a souvent fait preuve de passivité et que le jeune argentin n’a pas brillé dans l’animation du jeu. Un retour au 4-4-2 a été tenté par le coach girondin dès que l’équipe bordelaise a été menée avec De Préville associé à Mendy, mais cette association n’a duré qu’un temps, Malcom passant dans l’axe et De Préville se décalant sur le côté. Des changements qui n’ont eu aucun effet sur un collectif bordelais manquant cruellement de liant.

Par Florian RODRIGUEZ