Benjamin Gufflet : “Le Club Scapulaire reste ouvert à une entrée au capital”

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Deux des 8 membres fondateurs de cette association loi 1901, dont le président du Club Scapulaire et entrepreneur bordelais Benjamin Gufflet et le vice-président Arnaud de Carli, chef d’entreprise, ont répondu à nos questions.

Le Club Scapulaire est un regroupement d'entrepreneurs locaux qui a vocation, comme il se décrit sur son site internet, de fédérer l’ensemble de la communauté « Girondins » autour d’une identité forte et d’un projet pérenne, ambitieux et moderne pour le FC Girondins de Bordeaux, nommé « Le Label Girondins ».

WG : Benjamin, comment se sont passées les discussions entre le Club Scapulaire et le club depuis l’été dernier ?

Benjamin Gufflet : Il faut revenir au point de départ. Je me suis dis le 22 avril 2021 (jour du retrait annoncé de King Street) qu’il fallait agir, j’ai fédéré des amis entrepreneurs et je me suis rapproché du premier candidat au rachat du club Bruno Fievet dont j'ai apprécié le côté humain, passionné et local, puis de Pascal Rigo, de Didier Quillot et enfin de Gérard Lopez avec qui j'ai été mis en relation par une connaissance commune.

Finalement, il ne restait plus que Gérard Lopez en course pour racheter les Girondins de Bordeaux. Nous nous sommes rencontrés à Bordeaux avec Gérard. Et avec beaucoup d'humilité nous lui avons amené notre passion et l'ancrage local qui nous lie. Nous avons des partenaires historiques dans nos rangs, des partenaires déçus qui sont revenus et de nouvelles entreprises qui nous ont rejoints.

Nous avons concrétisé officiellement nos discussions avec le club le 23 juillet au Château du Haillan avec les avocats et on a décalé notre entrée au capital à fin novembre. En effet, nous n'avions pas assez de temps pour réunir une telle somme d'argent (NDLR Environ 2,5 M€). Du 23 juillet au 30 novembre, malgré un contexte économique compliqué lié au Covid, nous avons récolté le maximum de fonds et on a réussi à réunir environ 850 000€.

Finalement, les conditions de départ n’étaient plus réunies et d’un commun accord nos avons réfléchi à une autre formule.

Donc fin novembre vous n'entrez pas au capital du club, c’est bien ça ?

Nous nous sommes dit, apprenons à mieux nous connaître. Prenons le temps. On va travailler différemment. Le club nous a donc proposé de créer ce comité directeur. Il s'appelle le « Comité Directeur Club Scapulaire - Football Club des Girondins de Bordeaux ». Nous sommes 10 membres du club scapulaire à y siéger, et nous sommes accompagnés de Thomas Jacquemier, DG exécutif du FCGB qui fait un énorme travail. Le premier comité a eu lieu en février, et le second aura lieu fin mars.

On se réunit ainsi mensuellement. Nous avons trouvé cette proposition de la part du club très intéressante avec 6 premiers axes de travail (Voir communiqué de presse). Nous sommes plutôt à l'aise sur ses missions de par notre réseau et nos savoir-faire.

"Nous voulons apporter du lien et du liant"

Aujourd’hui, par rapport à la levée de fond que vous avez fait au départ , allez-vous injecter de l’argent dans le club ?

Non pas pour le moment. Nous avons fait quelque chose de plus léger mais néanmoins très vertueux et positif pour le club. Nous nous sommes constitués en association loi 1901. La première AG aura lieu courant avril. Il n’y a aucune entrée au capital pour le moment. C’est un apport de compétences de façon bénévole. Mais indirectement, certains membres du Club Scapulaire, qui ne le sont pas encore, ont l'envie de devenir sponsor.

D’ailleurs, nous travaillons aussi sur le fonds de dotation Coeur Marine et Blanc que l'on voit sur les maillots. C'est un produit de défiscalisation permettant de participer à la RSE et de faire des donations. Nous travaillons donc sur l’extra sportif et l’extra financier. Et cela nous convient très bien de fonctionner comme ça. C’est l’ADN même du Club Scapulaire.

Que souhaitez-vous apporter au FCGB avec le Club Scapulaire ?

Nous avons envie que les Girondins de Bordeaux redeviennent ce club phare de L1 car le club a malheureusement perdu du terrain ces dernières années. Nous voulons apporter du lien et du liant tout simplement.

Nous travaillons sur 6 commissions sur des thèmes différents et nous nous réunissons chaque mois pour faire le point. Il y a des actions sur l’image du club, sur les relations avec les autres clubs pros de Bordeaux, il y a des actions sur les châteaux, etc.. Et nous sommes en relation étroites avec les pouvoirs publics, le maire de Bordeaux et le Président de Bordeaux Métropole qui nous soutiennent beaucoup.

Nous avons un rôle consultatif, et j’espère que toutes les actions que nous allons porter et délivrer, mais je n'ai pas trop de doutes là-dessus, vont pour la plupart être retenues. J'espère qu'elles vont permettre de faire avancer le club rapidement et sereinement.

Nous avons vu une commission sur la formation des féminines, quelle est votre mission ?

Tout ce qui peut permettre au club d’accélérer le développement de la section féminine, nous travaillons dessus.

Philippe Lassalle Saint Jean (Maison Meneau) et Frédéric Coupau (Actea Groupe Immo) travaillent notamment sur cette commission consacrée à la section féminine. Ce sont des grands fans de l’équipe féminine et ils sont partenaires, donc déjà très impliqués.

"Nous allons distribuer des kits de supporters aux commerçants de Bordeaux"

L’accessibilité au stade est aussi l’une de vos missions, qu’entendez-vous proposer ?

Arnaud De Carli : L’un des points importants est l’accessibilité au stade qui se discute avec les pouvoirs publics, Bordeaux Métropole et la préfecture. En l'occurrence on a nos entrées, et on peut aider le club à avancer sur ces points.

 

L'accès au stade ça reste un sujet chaud pour le club ?

Arnaud De Carli : Très clairement oui. Cela nous a été signalé à plusieurs reprises par Gérard Lopez et le club. Il y a des gens qui ne viennent pas car cela prend trop de temps pour venir et pour sortir du stade. Par exemple, le flux piéton et le flux de voiture ne peuvent pas se mélanger depuis les attentats de Nice. Donc l’avenue qui mène au stade est coupée. Par conséquent, il n'y a plus que deux chemins d'accès qui mènent au stade.

L’une des solutions serait de créer une passerelle qui part du côté du parc des Expositions à l’arrivée du tram et qui passe au-dessus de la route pour permettre aux piétons et aux supporters d'arriver sur le parvis. Ainsi l'avenue resterait ouverte aux voitures. Nous avons exposé ce point à Bordeaux Métropole et à la préfecture qui ont été attentifs pour avancer concrètement. Avec l'arrivée de la Coupe du Monde de rugby ça devrait aider (NDLR 2023).

Un autre point que nous faisons avancer c'est de mettre en service un arrêt de tram qui ne sert à rien derrière le Matmut. Nous allons voir avec Keolis pour répartir ce flux de voyageurs sur ce deuxième arrêt. Ce sont par exemple deux points sur lesquels nous travaillons.

Donc c’est vous Arnaud comme représentant du Club Scapulaire qui discutait avec les pouvoirs publics pour avancer ces aménagements ?

Arnaud De Carli : Disons que je viens en complément des discussions déjà initiées par les Dirigeants bordelais et les collectivités locales. C’est le but. Nous avons la compétence et le réseau pour aider le club à avancer. Car je connais bien les gens en place. On s’apprécie beaucoup.

Nous travaillons aussi pour valoriser le club au sein de la ville en impliquant la CCI. Nous allons distribuer des kits de supporters aux commerçants de Bordeaux pour essayer de mobiliser le plus de monde sur les derniers matchs de championnat.

“On s’est donné 6 mois pour faire un bilan en juin avec le club”

Peut-on dire que le club vous délègue des missions qu’il ne peut pas assurer au niveau local ?

Benjamin Gufflet : Non, je pense que le club a largement les compétences et le staff pour le faire. Après, le club a compris qu’on était un super catalyseur et un facilitateur. Donc on va faire gagner du temps au club.

Aujourd’hui le club est aussi focalisé par le sportif et c’est normal, c’est l'urgence. Donc tous ces sujets transversaux ont besoin de toutes les forces vives. C'est l'union sacrée qu’il faut mettre en place autour du club. Il faut récréer un cercle vertueux et les dirigeants du club l’ont bien compris.

Le club scapulaire pourrait-il jouer un rôle plus important dans le futur du club ?

On l’espère ! Qui, mieux que les entrepreneurs locaux présents à la CCI, dans de nombreux clubs d’entreprises et les institutions pour se mettre au service des Girondins de Bordeaux ?

C'est un sujet qui nous tient à cœur. Ce qu’on souhaite surtout c’est que le club Scapulaire perdure dans le temps et à travers ses membres et les équipes dirigeantes. Et qu’il devienne un modèle vertueux. L’idée nous semble bonne, pertinente et validée car nous sommes approchés par d'autres clubs locaux et régionaux.

Si ce modèle peut aider, faire accélérer les choses, tant mieux. On s’est donné 6 mois pour faire un bilan en juin avec le club et nous sommes toujours ouverts pour une entrée au capital.

"Un autre point essentiel serait à court ou moyen terme d’intégrer des joueurs locaux"

Dernière question sur le sportif, Êtes-vous confiant pour la fin de saison du club ? (NDLR Question posée avant le match Bordeaux-Troyes)

Arnaud De Carli : Je suis depuis le début optimiste. Premièrement le mercato d’hiver a été performant, on a comblé nos lacunes. Le retour de Mensah sur le côté gauche apporte énormément. De ce que je sais, Grégory Coupet apporte beaucoup en termes d’état d’esprit, il est positif et serein. Ce que nous n’avions pas au sein de l’encadrement.

En outre, David Guion va poser une base défensive que nous n’avions pas. Je vois plusieurs équipes en qualité intrinsèque inférieure à nous dont Lorient, Troyes et peut-être Angers. Ça ne sera pas facile mais on va se maintenir.

Benjamin Gufflet : La réalité c’est que reprendre un club l'été juste avant le début de la saison c’est très compliqué. Ça ne se prépare pas en trois semaines. Je sens que le club repart sur des bases plus solides. L’arrivée notamment de David Guion et de Grégory Coupet que j’ai croisé apporte un gros plus. Je vois donc la fin de saison positivement. C’est très bien aussi ce que fait le club sur 4 actions : l’ouverture des entraînements au public, les navettes de transport vers le stade depuis différents endroits de la région, l'accueil du bus des joueurs au stade, et les places à 9€.

Un autre point essentiel serait à court ou moyen terme d’intégrer des joueurs locaux comme le talentueux Tom Lacoux par exemple. Les Girondins de Bordeaux ont prouvé et gagné des titres grâce à la formation. Oui, on va se maintenir. J’ai confiance aux dirigeants, au staff et à cette équipe.

Enfin il faut ajouter l’appui extraordinaire et inconditionnel des Ultras et des supporters. Ils sont exceptionnels car le club est en fin de classement et l’ambiance est toujours incroyable à domicile comme à l’extérieur, on l’a vu dernièrement contre Monaco et à Clermont.

N.P