Carnet d'entraînement

03/11 - 16:57 | Il y a 9 ans

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Jeudi 3 novembre 2016 : À deux jours de la réception de Lorient, les Girondins ont travaillé les enchaînements offensifs sur trois ateliers recouvrant le terrain d’entraînement en totalité.

 

Les chasubles sont de sortie. Équipés de leurs tenues rouges, blanches et jaunes, les joueurs multiplient les foulées sous les ordres d’Eric Bedouet. Sous les premiers froids de saison malgré le soleil, les joueurs sautent par dessus des piquets, effectuent des aller-retour devant l’espace de la presse tandis que les gardiens, à l’opposé, s’échauffent énergiquement sous la houlette de Franck Mantaux. Le terrain est bardé de matériel et on devine trois ateliers organisés sur la longueur du terrain. Les mannequins et les piquets sont disposés sur les trois zones mais avec des densités différentes. L’atelier du centre, avec une cage le long de la ligne de touche, dans l’espace où le public ne peut se situer en raison d’une grande bâche recouvrant le grillage, est le moins chargé en accessoires de travail. Jocelyn Gourvennec et Eric Blahic observent depuis le milieu de terrain, pied sur le ballon pour le premier nommé. « Allez, un rouge, un blanc et un jaune. Faites un triangle » demande Eric Bedouet. Les joueurs prennent les ballons et commencent à se faire des passes. « Déplacez-vous, ne soyez pas statiques » s’agace légèrement le préparateur physique bordelais qui prend en charge ce moment d’entraînement. Également en charge de la condition physique de l’Equipe de France, Eric Bedouet est très attentif et enfonce le clou : « Toujours en mouvement les gars. Il y en a qui sont arrêtés. Le ballon il doit vite voyager. » On change d’attitude, un une-deux est demandé au sein du triangle. « À un moment donné, on décroche, tac tac » précise Kévin Plantet, lui aussi préparateur physique de l’équipe professionnelle, et peu habitué à prendre la parole pendant les séances, se chargeant le plus souvent du travail individuel avec les joueurs. Abdou Traoré manque une passe et pousse un juron. Le joueur à l’initiative du une-deux doit accélérer au moment de la passe et le destinataire effectuer une feinte avant de recevoir le ballon. « Allez, on allonge. Passe claquée. Accélération sur la prise de ball » annonce Eric Bedouet. Après deux minutes passées à échanger des ballons, un coup de sifflet énergique retentit. 

 

« Allez, venez par là » ordonne un Eric Blahic au ton déterminé. L’entraîneur adjoint bordelais positionne trois groupes sur trois ateliers, et passe en revue l’éventail de ce que le staff demande sur chaque exercice. Sur l’atelier du centre du terrain, face aux cages positionnées devant la bâche bleue, un joueur légèrement décalé donne simplement le ballon à son partenaire qui doit éliminer un des quatre mannequins et frapper au but. Cédric Carrasso n’est pas présent, à l’inverse de Paul Bernardoni, Jérôme Prior et du jeune Gaëtan Poussin venu prêter main forte.  À droite, en attaquant face aux vestiaires, l’exercice est plus complexe. Un joueur lance le jeu d’une passe à un partenaire dos au but. Ce dernier prend appui sur une planche grillagée, sert un coéquipier dos aux mannequins représentant les adversaires, qui met en retrait pour un quatrième joueur avant de se retourner et d’appeler en profondeur. Le quatrième joueur est le passeur sur cette phase de jeu. À l’opposé, c’est également un travail de construction qui est au programme. Un lanceur de jeu trouve le latéral, dos tourné aux cages. Ce dernier prend appui sur un partenaire qui le lance dans le couloir. Le premier passeur de l’action plonge pour réceptionner un centre.

 

« Vous passez sur tous les ateliers » précise Eric Blahic. « Technique et détermination, allez » motive Jocelyn Gourvennec. C’est parti. Eric Blahic se charge de l’atelier proche des vestiaires, Franck Mantaux supervise celui face à la bâche bleue, Kévin Plantet veille sur celui se terminant par un centre et Jocelyn Gourvennec opère en électron libre. Les techniciens ne cessent de reprendre les joueurs. « Ne soyez pas à l’arrêt les gars, la dernière passe devant, vraiment devant » recadre Eric Blahic dans un atelier où la recherche de justesse dans la passe en profondeur est primordiale. « Mettez de la vérité dans vos enchaînements les garçons. » insiste Jocelyn Gourvennec. La majorité du groupe est présente, et seuls Adam Ounas, Pablo, Thomas Touré, Cédric Carrasso et Nicolas Maurice-Belay sont absents. Les mouvements sont trop aléatoires au goût d’Eric Blahic ; « On n’y est pas sur vos remises les gars, regardez le déplacement du partenaire. » Les rouges, dans l’atelier de dribble sur le mannequin et de frappe au but marquent peu. Grégory Sertic frappe au dessus du grillage sous les yeux de Jocelyn Gourvennec, les mains dans le dos. Maxime Poundjé imite rapidement son partenaire. Jérémy Ménez avec une allure très facile place une frappe lente et à ras de terre qui passe à côté du poteau. Les blancs qui sont positionnés sur l’atelier se terminant par un centre et une frappe sont plus à l’aise face aux buts. Valentin Vada marque en plaçant son ballon face à Jérôme Prior. « Bien joué Valé » félicite Kévin Plantet. Un coup de sifflet marque une pause avant de changer d’atelier. Les joueurs ont quelques minutes pour s’étirer et récupérer. Malgré les injonctions du staff, peu de joueurs s’étirent, et la plupart attendent de continuer la séance, mains sur les hanches. Un coup de sifflet lance le retour des hostilités. Les blancs sont passés avec Franck Mantaux. Nicolas Pallois trouve l’espace entre la lucarne et le petit filet d’une frappe directe. Diego Rolan ne tremble pas non plus. Les blancs finissent mieux leurs actions que les rouges.
François Kamano dribble le mannequin d’une feinte de frappe et marque d’une frappe enroulée proche du sol. Igor Lewczuk s’y met à son tour avec une frappe croisée qui ne laisse aucune chance au gardien. Vada marque du plat du pied, encore. Sur l’atelier supervisé par Kévin Plantet, Jocelyn Gourvennec insiste sur la nécessité de bien décrocher pour le latéral. Thelin, en position de centreur après une passe d’Arambarri trouve un Malcom qui s’adapte à la situation, centre de gravité très bas, et place une frappe sèche contrée par Bernardoni qui ne peut empêcher le ballon de finir sa course dans les filets. 

 

« Variez, variez, variez » s’époumone Eric Blahic à l’opposé du terrain. Maxime Poundjé seul face au jeune gardien réserviste tente un ballon piqué qui ne passe pas. « Max, fais-moi un crochet pour marquer » conseille l’entraîneur adjoint des Girondins. Chez les jaunes observés par Kévin Plantet, les enchaînements sont de qualité. Un centre de Laborde se termine par une tête piquée tonitruante de Thelin qui trompe Bernardoni, et une combinaison Plasil-Contento se termine par un plat du pied avec rebond de Laborde qui fait mouche. Ça siffle. Jocelyn Gourvennec annonce que la dernière rotation va devoir se faire. Les joueurs jonglent en attendant le signal de leurs coachs et repartent pour leur dernier galop. « Allez on finit bien, on garde la détermination » demande Jocelyn Gourvennec.  « On prend la mesure et ensuite on met de l’intensité » recommande Franck Mantaux aux joueurs qui doivent dribbler puis frapper directement au but. Eric Blahic a désormais les blancs en main et reprend Kamano : « Elle ne va pas assez vite ta passe François. » Cet exercice demande de la justesse qui n’est pas toujours au rendez-vous. « Elle n’est pas assez longue la passe, elle reste dans les panards » se désole Eric Blahic. Avant d’insister : « Les gars, l’attaquant ne doit pas toucher deux fois le ballon dans le mouvement, débrouillez-vous, appuyez vos passes. » Diego Rolan fait une talonnade, se retourne et prend la profondeur avant de tenter un grand pont sur Jérôme Prior. Le geste est trop ample et malgré les incitations à poursuivre d’Eric Blahic, la frappe de l’international uruguayen, trop excentré, ne peut inquiéter le gardien bordelais. Les rouges qui finissent face à Kévin Plantet régalent les quelques spectateurs présents avec un centre au cordeau du pied gauche de Sertic et une volée extrêmement bien équilibrée de Toulalan qui vient claquer le coin droit du filet de Bernardoni. « Bien joué Jé » se satisfait Jocelyn Gourvennec. « François, François, t’es pas en mouvement ». À l’autre bout du terrain, Eric Blahic hurle et ne lâche pas Kamano. Lewczuk trouve Pallois dans le bon timing. « Bien joué Igor » se satisfait Eric Blahic. Mais la frappe du défenseur central bordelais n’inquiète pas Prior. Un cri de rage retentit de la bouche de Nicolas Pallois. 

 

Les trois coups de sifflets retentissent pour marquer la fin de la séance. En deux temps trois mouvements, les joueurs récupèrent le matériel et nettoient le terrain de tout objet encombrant. La mécanique est bien huilée. Toulalan, deux mannequins sous le bras, s’arrête à hauteur de Jocelyn Gourvennec au centre du terrain. Une longue conversation va débuter entre les deux hommes. Pendant que la moitié des joueurs qui ont participé à l’entraînement s’étire, l’autre moitié met en place des mannequins sur roulettes aux couleurs jaunes délavées, et quelques autres mannequins d’appoint pour frapper des coups-francs. Contento, Laborde, Malcom, Arambarri, Romil, Kamano et Vada se positionnent pour tirer. Grégory Sertic les rejoint. Isaac Kiese-Thelin est resté au niveau de l’atelier du milieu du terrain et se place quelques ballons à différents endroits. Seul, l’attaquant suédois enchaîne les frappes dans le but vide sous les yeux de Jocelyn Gourvennec, à peine quitté par Toulalan, et qui jette également un oeil sur les gardiens, au fond du terrain. Bernardoni et Prior, avec Franck Mantaux, ont placé deux cages très proches l’une de l’autre et deux mannequins gonflables, avec un espace au milieu où les gardiens se positionnent. Un des deux gardiens centre, et l’autre capte le ballon des deux mains sous la pression de Franck Mantaux.

Jocelyn Gourvennec, mains dans le dos, s’est rapproché de l’atelier de coups-francs. Sertic marque d’une frappe enroulée au premier poteau. « Je continue coach, je suis compétiteur » plaisante le milieu ou défenseur bordelais. « Reste là-dessus » lui recommande sagement l’entraîneur bordelais. Quatre frappes plus tard, Sertic trouve le poteau et s’arrête sur cet échec. « J’ai fait trois sur six quand même » déclare le joueur formé aux Girondins à son entraîneur tout en regagnant les vestiaires. Petit à petit, tout le monde déserte le terrain, à l’image d’Arambarri qui finit sur une lucarne. « Franck, Franck. » Jocelyn Gourvennec appelle Franck Mantaux et lui désigne sa montre. « Deux minutes encore » demande l’entraîneur des gardiens. Les portiers girondins seront les derniers à quitter le terrain, précédés de très peu par Thelin. Accompagné par Eric Bedouet qui s’est intéressé à son travail, le Suédois enchaîne les frappes, inlassablement, loin des autres attaquants. Des places sont peut-être à prendre en attaque côté bordelais.

 

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan 

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