Carnet d’entraînement : Avancer ensemble

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Jeudi 26 octobre 2017 - Le Haillan : Avec un groupe presque complet, le staff technique a pu faire travailler le placement avec et sans ballon à ses joueurs. Dans des conditions d’entraînement idéales, la cohésion d’équipe a été le leitmotiv de la séance du jour.
Deux rangées de mannequins se font face au milieu d’un terrain délimité par deux cages espacées d’une quarantaine de mètres. Une armée de jardiniers longe le grillage après avoir préparé la pelouse. Tout est prêt pour une mise en place au milieu d’un terrain rendu luisant par les derniers rayons de soleil du mois d’octobre. Au bord du terrain, les spectateurs sont plus nombreux que d’habitude, avec un contingent d’enfants profitant des vacances scolaires. Tous guettent les joueurs qui entrent sur le terrain. Certains professionnels jonglent. Très vite, à l’entrée des vestiaires, Jocelyn Gourvennec réunit son groupe et délivre les dernières consignes. Les joueurs écoutent religieusement, en demi-cercle autour de leur entraîneur. Certains s’emparent ensuite de chasubles blanches et d’autres de chasubles bleus distribués par le coach bordelais. Dans une chorégraphie bien huilée, les joueurs se dirigent vers le côté du terrain où le grillage est recouvert d’une bâche protectrice et font leurs aller-retour d’échauffement dans le sens de la largeur du terrain. Cette phase d’échauffement préliminaire d’ordinaire assez longue ne s’éternise pas. Pendant que les gardiens se préparent du côté de l’espace réservé à la presse et que Jules Koundé passe en footing avec David Das Neves dans le dos du public, les joueurs sont invités par Kévin Plantet à se positionner au centre du terrain.
Les jardiniers préparent la pelouse du terrain d'entraînement des joueurs #Girondins pic.twitter.com/Rw0zFERnt3
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Le groupe occupe tout l’espace et chaque joueur se positionne au niveau d’un mannequin. Des carrés de travail fictifs sont représentés avec des joueurs qui vont travailler en se faisant face. Un premier joueur débute en conduite de balle pour trouver son coéquipier de face, lequel part dans la diagonale pour trouver le coéquipier présent au niveau du deuxième mannequin. Le parcours se déroule ensuite en sens inverse. Youssouf Sabaly participe au jeu, doté d’une chasuble blanche. « La prise de balle elle se fait derrière le mannequin » corrige Eric Blahic à plusieurs reprises. Kévin Plantet dynamise lui aussi l’échauffement en délivrant ses consignes de façon affirmée : « Mettez du rythme avec le ballon dans la diagonale. » Eric Blahic serre les dents et fait monter ses joueurs en pression : « Ça ne doit jamais s’arrêter. » « Allez on enchaîne très vite, très vite. » Kévin Plantet, à l’opposé, pousse sa voix : « Allez, rythmé ! » L’exercice évolue et un troisième joueur vient se proposer au début du circuit pour un jeu en triangle au niveau du mannequin afin de lancer son coéquipier pour une course balle au pied dans la diagonale. « Ce n’est pas une passe ça Vuka » reproche Eric Blahic à Vukasin Jovanovic. L’entraîneur adjoint des Girondins insiste : « Ça joue sur les talons. » Sur le jeu en triangle, le joueur en retrait doit toujours trouver le bon espace lors de sa passe pour favoriser la continuité du jeu. Ni trop sur son coéquipier ni trop loin. « Vous ne pouvez pas perdre le ballon alors que vous n’avez pas d’adversaire » s’agace Eric Blahic. Sur le jeu en diagonale, les joueurs doivent accélérer puis feinter. Eric Blahic et le préparateur physique Kévin Plantet augmentent la pression verbale.
Début d'entraînement dans le calme #Girondins pic.twitter.com/iHSa5QQzux
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Le staff sonne la fin de l’exercice préparatoire laissant quelques instants aux joueurs pour aller boire devant les vestiaires. Très rapidement, ces derniers se placent sur le terrain, à des endroits prédéfinis. Les gardiens ont rejoint le groupe. Costil prend une cage tandis que Prior occupe le but opposé. Une équipe se place face au jeu tandis que l’autre se positionne de façon statique à divers endroits du terrain, au niveau des mannequins et sur les ailes. Jocelyn Gourvennec délivre ses dernières consignes. Face à l’équipe blanche, après une passe à la main de Prior, l’entraîneur girondin joue soit avec Over Mandanda à sa droite ou Gaëtan Poussin à sa gauche. Les gardiens prêtent main forte, tout comme Kévin Plantet placé entre les lignes en position offensive. L’idée est de faire jouer le bloc girondin qui doit attaquer sans opposition à la récupération du ballon et faire mouche rapidement sur des enchaînements travaillés depuis le début de saison. Les blancs qui sont dirigés par Costil sont composés d’une défense Sabaly, Lewczuk, Toulalan, Pellenard, d’un milieu Lerager, Youssouf, Plasil, Cafu, Malcom et de Mendy seul en pointe, Lukas Lerager étant placé en sentinelle devant la défense et les autres milieux sur une même ligne. Les bleus font une opposition passive. « Ensemble, ensemble » demande Jocelyn Gourvennec dès le premier enchaînement. Le bloc équipe bouge, les joueurs se suivent, sont proches les uns des autres, ne se livrent pas et respectent une même ligne. « Vas-y Cafu » crie Eric Blahic lorsque son joueur brésilien tente un pressing sentant que son équipe le suit. « Restez actifs » crie Jocelyn Gourvennec. Youssouf Sabaly centre mais Zeydou Youssouf manque sa remise ce qui a le don d’agacer son entraîneur.
Après quelques enchaînements, les bleus prennent la place des blancs. Gajic, Jovanovic, Verdon, Contento sont en défense. Otavio prend une place de sentinelle, avec un milieu à plat composé de Kamano à droite, Sankharé et Vada en alternance avec Pereira dans l’axe, Poundjé à gauche, et De Préville seul en pointe. « Vuka » s’emporte Jocelyn Gourvennec. « On ne peut pas rester à cinq mètres derrière ok ? » Le coach girondin enrage sur la première action des bleus qui ont pourtant marqué. Sur l’action suivante, Vada et Pereira négocient mal le dernier geste ce qui ravive la colère de Jocelyn Gourvennec. Une colère froide ce coup-ci : « Les gars, vous n’avez pas envie de marquer ? Valé tu n’as pas envie de marquer ? Maté tu n’as pas envie de marquer ? » Jocelyn Gourvennec s’adresse à ses deux joueurs et le silence est plombant. Seul Malcom, en langue brésilienne, vient casser ce silence, traduisant les propos de Gourvennec à son coéquipier Pereira. Les bleus attaquent de nouveau, et l’objectif est de faire bloc. Jovanovic est en retard, loin derrière ses coéquipiers défensifs. Eric Blahic l’interpelle calmement et lui fait signe de remonter. Lorsque le ballon est capté par le gardien, Eric Blahic intime l’ordre à ses joueurs de se replacer rapidement. « Pas plus Milan, ça suffit » indique Jocelyn Gourvennec à Gajic qui vient contrarier Gaëtan Poussin dans le couloir droit, côté spectateurs. Poussin, Mandanda, Gourvennec et Plantet n’ont pas pour but de priver les joueurs de ballon, mais de les faire jouer. Sankharé finit face au but et les blancs reprennent possession du jeu. Sur un débordement de Sabaly et un centre, Malcom marque du pied gauche face à Prior. « Pas besoin de 36 passes à la récupération » remarque Jocelyn Gourvennec après cette action fluide née d’un jeu en triangle.
Sabaly et Malcom en discussion sur la tactique et le positionnement #girondins pic.twitter.com/UMjQ72Tmj0
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Les coachs insistent sur des mouvements d’aspiration, avec des redoublements de passes, un appui trouvé avec l’attaquant et un jeu rapide sur les ailes avant la conclusion. Mendy est trouvé en fixation, remet pour Plasil, lequel trouve Malcom lancé entre deux mannequins. Le jeune brésilien frappe au dessus de la barre, mais l’on retrouve une ébauche des mouvements travaillés lors des entraînements offensifs cette saison. « Jouez de face » s’époumone Eric Blahic qui demande encore de se replacer rapidement sur le deuxième ballon une fois l’action avortée. Malcom trouvé à l’intérieur du jeu par Plasil décale Sabaly côté droit pour un centre que Mendy pousse au fond des filets, sûr de lui, dans une autre variante offensive travaillée les semaines précédentes. Avec un sérieux apparent, les joueurs tentent de placer les mouvements connus en commun à l’image de De Préville qui redouble dans l’axe avec Sankharé pour une passe dans l’axe pour Pereira qui remet sur la même ligne à De Préville qui finit du plat du pied, imparable. Jocelyn Gourvennec arrête la séance quelques instants et prend son temps pour expliquer à ses joueurs la nécessité de garder le bloc adverse étiré en changeant parfois le jeu. Un nouvel arrêt est décrété par l’entraîneur girondin qui en profite pour demander à Jovanovic de cacher son jeu en feintant lorsque Vada lui adresse un ballon en retrait avant de rejouer avec lui.
Après quelques phases pour conclure la séance, Jocelyn Gourvennec siffle et met fin à ce travail de positionnement. Un travail méticuleux sur les enchaînements, les attitudes. Les joueurs se regroupent rapidement autour du coach, en rangs serrés, donnant une image de solidarité à l’image de Sabaly main sur l’épaule de Malcom. Très proches les un des autres, les joueurs écoutent le discours collectif du coach, puis chacun termine à sa guise. Les Sud-Américains rejoignent l’entrée des vestiaires pour une « Brésilienne », jeu où le ballon ne doit jamais toucher le sol. Lewczuk, Plasil et Gajic jouent long. Pellenard, Sankharé et Lerager sont pris en charge par Eric Blahic. Le coach adjoint donne un ballon à Pellenard qui doit passer à Sankharé au centre du terrain. Ce dernier allonge pour Lerager dans sa diagonale. « C’est ton contrôle qui va t’aider » indique Eric Blahic à Younousse Sankharé. Après quelques minutes d’exercice, le trio se dissout et Eric Blahic conseille Maxime Poundjé qui s’exerce aux passes longues. Pendant que Pellenard ramène les derniers mannequins encore sur la pelouse, Cafu travaille l’explosivité avec Eric Bedouet. Attaché au niveau de la taille à un très grand élastique relié au grillage près du centre professionnel, le joueur brésilien lutte pour accélérer. Quelques minutes plus tôt, Mendy était à sa place. Individuellement comme collectivement, les joueurs semblent avoir conscience du travail permanent à accomplir pour ne pas retomber dans le marasme qui avait accompagné la fin d’année 2016 des Girondins.
Par Florian RODRIGUEZ au Haillan
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