Carnet d’entraînement : De la minutie avant Paris

28/09 - 20:12 | Il y a 8 ans
Carnet d’entraînement : De la minutie avant Paris

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Jeudi 28 septembre 2017 - Le Haillan : Avant d’aller défier le PSG, les Girondins ont effectué une avant-dernière séance d’entraînement où les joueurs offensifs ont peaufiné leurs relations techniques sous les ordres d’un Jocelyn Gourvennec minutieux qui a souvent interrompu les actions pour corriger ses joueurs.

« Soyez dynamiques et touchez-moi le ballon », « ouais bien joué », « variez les angles de passes. » Le ton résonne. Eric Blahic, à l’opposé du grillage devant lequel se massent les spectateurs, donne le rythme pour l’échauffement de ses joueurs. Ces derniers, parallèles à leur vestiaires, sont répartis en deux colonnes qui se font face. À coups de conduites de balles, les premiers rejoignent leurs partenaires et dédoublent avant de prendre leur place à l’opposé. Le léger soleil qui perce à travers les nuages et le très modeste contingent de supporters présent donnent une impression de douceur, laissant la pression d’un futur choc face à Paris loin derrière les portes du centre sportif du Haillan. Mais sur le terrain, le rythme augmente. Disposés au niveau de quatre plots - deux de chaque côté, avec deux autres plots au centre du jeu - les joueurs doivent porter le ballon, taper ce dernier de façon dynamique sur place entre pied gauche et pied droit au milieu du circuit, avant de repartir en conduite de balle pour servir le partenaire situé face à eux. Dans la diagonale opposée, au fond du terrain, les gardiens travaillent les interceptions aériennes, gênés par une bâche verte située à deux mètres du but. À leur gauche, Plasil, Lewczuk ou encore Jovanovic se dégourdissent les jambes sur un tennis-ballon. 

Sur l’atelier censé préparer les joueurs offensifs à la séance à venir, un premier joueur allonge le jeu. Son partenaire situé sur le plot en face remet à un autre joueur placé au milieu. Ce dernier effectue un contrôle orienté, et repart à l’opposé en conduite de balle et prend la place du premier pourvoyeur de ballon avant de relancer le circuit par une passe longue. Jocelyn Gourvennec, en retrait au milieu du terrain replace quelques mannequins sur la future surface de jeu, déplace une planche, et jette quelques regards sur les divers exercices. « Franck. » Jocelyn Gourvennec effectue un signe de la main à Franck Chaumin, l’entraîneur des gardiens, qui envoie Over Mandanda et Gaëtan Poussin vers les cages situées devant les vestiaires, signe que le coeur de l’entraînement va commencer. Face aux vestiaires, les joueurs endossent les chasubles distribués par Eric Blahic et se placent entre les mannequins. Un jeu en duos se précise, à l’instar de ce qui avait été réalisé les semaines précédentes. Mendy et Cafú vont travailler ensemble. Les deux joueurs se donnent une accolade d’encouragement. Eric Blahic délivre les consignes et précise : « On prend notre temps. Par contre il faut que ça marche. » On retrouve un schéma connu, avec quelques variantes. Deux joueurs face au jeu : Pereira et Poundjé, avec deux planches face à eux. Au milieu de mannequins, des duos dos au but qui vont à tour de rôle attaquer. Sur les ailes des paires de centreurs, et face aux gardiens des mannequins gonflables pour jouer les défenseurs centraux adverses.

Alternativement, le jeu débute par une initiative de Pereira ou Poundjé. L’un des deux joueurs tape sur la planche, son coéquipier récupère le ballon et sert l’un des deux attaquants qui décroche dos au but. Servi dans l’axe, ce dernier remet en retrait avant de plonger dans la profondeur en compagnie de son binôme. L’un des deux est servi et peut conclure ou servir son partenaire. Jocelyn Gourvennec insiste, il veut deux solutions distinctes et des appels de balle variés. « Alex, informe-toi avant, tu regardes trop tard. » L’entraîneur des Girondins corrige Alexandre Mendy sur l’une des premières phases d’attaque. Sur la deuxième phase, Poundjé ou Pereira tapent une planche pour eux-mêmes avant d’allonger en diagonale pour l’aile opposée où les deux joueurs de couloir combinent pour centrer pour le binôme offensif. Ces derniers après leur premier mouvement d’attaque font le contre-effort en redescendant pour venir plonger de nouveau dans la surface et récolter les fruits du centre. Sur l’une de ces actions, Contento sert Laborde qui marque d’une reprise entre les jambes de Mandanda. Jocelyn Gourvennec arrête le jeu et se met au milieu des mannequins en montrant la course à faire après la remise en retrait. Le coach bordelais fait reprendre le jeu mais s’agace après Cafú : « Non, tu as regardé ou pas ? » Le désir de l’entraîneur est que ses deux joueurs offensifs prennent chacun un côté au moment de l’attaque et ne se marchent pas sur les pieds sur leurs appels de balle. « Ça va venir » motive Jocelyn Gourvennec. « Voilà, super, il choisit » se satisfait l’ex-entraîneur guingampais qui insiste pour que le joueur qui décroche dicte le mouvement en choisissant le côté de son appel. Sur une action en profondeur, côté droit, Malcom enroule du gauche. Mandanda la touche mais ne peut empêcher le ballon de finir sa course dans la lucarne. « Sur les côtés il faut varier » crie Eric Blahic qui s’est positionné sur l’aile droite. Du côté de Franck Chaumin, Costil et Prior travaillent les coups-francs, toujours protégés par la bâche qui leur cache le départ du ballon. Dans le dos des spectateurs concentrés sur l’entraînement, Younousse Sankharé et Kévin Plantet passent à un rythme de footing élevé. « Fuyez le marquage » demande Jocelyn Gourvennec qui pousse Vada à conclure son mouvement offensif : « Finis Valé, voilà c’est au fond. » Le jeune argentin marque d’un tir sous la barre. Mendy marque lui aussi d’une demi-volée au premier poteau tandis que Laborde frappe deux fois hors du cadre sur les deux mouvements offensifs. Mendy, lancé dans la profondeur fait le choix de joueur sur sa gauche pour Cafú qui marque d’un tir croisé. « Hors-jeu ou pas ? » interroge Eric Blahic. «  Je ne crois pas » lui rétorque Jocelyn Gourvennec. « Finis, finis » s’époumone Eric Blahic. Vada écoute son coach et marque d’un contre-pied. Sur l’action du centre, c’est son binôme Gaëtan Laborde qui trouve les filets d’une volée. 

« Cafú vas là-bas » indique énergiquement Jocelyn Gourvennec en montrant le premier poteau d’un mouvement du bras. Sur un centre tendu du Contento, Laborde rate le cadre et s’invective. Jocelyn Gourvennec arrête le jeu le temps de montrer une évolution. Le premier joueur qui décroche fait un appel de balle à vide et sert de leurre. Il se retourne, prend la profondeur, et c’est son coéquipier qui est servi. Charge aux deux joueurs de combiner ensuite pour trouver l’action de but. « Je veux qu’on piège, mais ensuite vous respectez le jeu » indique Jocelyn Gourvennec. Après quelques séquences, l’entraîneur des Girondins arrête la séance et montre de nouveau les mouvements qu’il attend en venant se positionner au milieu de ses joueurs. « Le premier il ne joue pas, il embarque tout le monde, il piège. » Le coach n’hésite pas à arrêter les actions à les refaire jouer lorsque l’attitude n’y est pas. La séance est volontairement hachée. « C’est Cafú qui décide, Alex t’es allé vers lui » regrette Jocelyn Gourvennec qui attend que le joueur sans ballon dicte le côté vers lequel il va prendre la profondeur et que son partenaire s’adapte. Et l’entraîneur breton de poursuivre : « C’est pas compliqué les gars, c’est basique, faites en fonction de l’autre. »

Après quelques beaux gestes dont un but en madjer de De Préville sur un centre de Koundé venu de la droite et une frappe enroulée du pied droit de Cafú en lucarne, l’exercice évolue sur sa version finale. Poundjé en alternance avec Pereira doit taper la planche. Son partenaire récupère et allonge pour l’un des deux attaquants parti dans la profondeur, légèrement décalé, avant de pouvoir remiser en une touche pour son compère d’attaque. Devant la difficulté à bien servir les attaquants, Jocelyn Gourvennec, prend le ballon, tape lui-même contre la planche et sert directement un attaquant, facile. D’un ton pédagogue, l’entraîneur revoit son exigence de départ à la baisse et demande simplement à Poundjé et Pereira de jouer simplement seuls à tour de rôle sur la planche, sur une petite touche pour garder la maîtrise et d’allonger. Les deux joueurs de départ sont plus à l’aise et les séquences peuvent s’enchaîner. « Voilà, là on est précis, super » se satisfait Jocelyn Gourvennec devant une ouverture dosée de Pereira. Les joueurs offensifs semblent fatiguer et ne cadrent plus. Même une frappe de Malcom fuit le cadre. « Allez les gars, 3 minutes ou 3 buts » annonce le coach girondin. Pour terminer, un des deux joueurs décroche, joue avec Poundjé ou Pereira. Les deux passeurs ont le choix de servir le décrocheur ou son coéquipier. Laborde reprend de demi-volée face aux buts et marque. Mendy l’imite et c’est Cafú sur le centre suivant qui reprend un centre parfait de Contento pour marquer à ras-de-terre, d’une frappe croisée, sans trembler. « Bien joué Cafú » apprécie Jocelyn Gourvennec qui siffle la fin de la séance.

Comme à leur habitude, les joueurs transforment rapidement la surface de jeu en deux ateliers improvisés. Côté gauche, Gaëtan Poussin, sur une cage amovible, fait face à Mendy et Laborde qui travaillent des frappes sèches. Côté droit, deux rangées de mannequins permettent à De Préville, Vada, Pereira, Cafú et Malcom de tirer quelques coups-francs côté gauche et côté droit. Avec des réussites diverses, les joueurs enchaînent. Après plusieurs séquences, les joueurs terminent sur des pénaltys. Malcom frappe l’intérieur du poteau de Mandanda, juste en dessous de la lucarne. Mais le ballon décide de finir sa course dans les buts. Le jeune Brésilien exulte et tend ses deux indexes au ciel, comme s’il venait de marquer un but important en match. Peut-être un signe avant le déplacement de samedi au Parc des Princes où un petit coup de pouce du destin ne serait pas de refus pour les Girondins.

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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