Carnet d’entraînement : Travail de routine avant Nantes

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Vendredi 13 octobre 2017 - Le Haillan : Comme ils ont pris l’habitude de le faire cette saison, les Girondins ont travaillé les mouvements face au but à deux jours de leur match de championnat. Avant de recevoir Nantes dimanche pour essayer d’oublier la déroute à Paris, De Préville, Kamano, Cafu, Malcom ou encore Mendy ont aiguisé leurs crampons avec réussite.
Dimanche après-midi à 15h, les Girondins devraient avoir à coeur de faire oublier leur lourde défaite à Paris (6-2) face au FC Nantes qui les précède au classement (4eme). Loin de l’effervescence connue dans les années 80,90 ou 2000 avant des Bordeaux-Nantes de haut de tableau, qui plus est après une humiliation girondine récente et le désir de se venger du mauvais sort, le centre d’entraînement du Haillan est de nouveau d’un calme rare. La rosée qui recouvre la pelouse et lui donne une parure blanchâtre, le soleil qui s’y reflète, et les spectateurs qui se comptent sur les doigts d’une main, tout concourt à la plus grande des sérénité. Les joueurs pénètrent sur la pelouse peu après Eric Blahic. Une quinzaine au maximum. Très vite un groupe de quatre composé de Laborde, Pellenard, Otavio et Plasil part s’adonner à un tennis ballon au fond du terrain. Jovanovic accompagne Kévin Plantet à l’opposé de ses camarades voués au petit match avec ballon et filets, et gagne un espace où du matériel pour du travail individuel jonche le sol. Il ne reste plus qu’une poignée de joueurs pour le gros de l’entraînement, un petit contingent composé essentiellement des joueurs offensifs qui effectue un seul tour de terrain et rejoint Eric Blahic près de la salle de musculation pour peaufiner l’échauffement. Des odeurs de baume du tigre flottent dans l’air, laissant deviner une application soigneuse de la part des joueurs pour préparer leurs muscles à l’effort.
Deux par deux, les joueurs effectuent des aller et retour dans le sens de la largeur du terrain sur quelques mètres. Toute la panoplie de l’échauffement traditionnel y est : ouverture et fermeture des bras, idem pour les jambes. On varie ensuite avec des piquets enjambés dans le sens de la longueur cette fois, quelques pas chassés latéraux, et une accélération dans le sens initial du circuit à la fin du parcours. Aux abords du terrain, un supporter aux allures de Claudio Ranieri, le coach nantais, observe l’entraînement. Petit à petit, le nombre d’observateurs augmente. On pourrait presque compter les spectateurs sur les doigts des deux mains ce coup-ci. Sur le terrain, les joueurs terminent par quelques petits appuis avant de jouer des redoublements de passes avec Eric Blahic, et de repartir en arrière en sprints courts. « Allez, on va là-bas » indique Eric Blahic en se tournant vers le centre du terrain. Les joueurs prennent un ballon pour deux et effectuent des passes courtes en contrôle-passe. Des nuées de gouttes s’échappent de la pelouse, la rosée valsant sous l’effet des passes rasantes. Les joueurs finissent par allonger le jeu. François Kamano travaille avec Alexandre Mendy. L’ancien guingampais, musculature saillante au niveau des cuisses et des mollets, se présente comme un attaquant atypique que les défenseurs adverses pourraient avoir du mal à contrôler sur les prochains mois de compétition.
Jocelyn Gourvennec fait son apparition, et avance vers son endroit favori pour observer : dans le dos de ses joueurs, face aux buts sur l’atelier des attaquants. Ces derniers prennent place sur la largeur du terrain face à des mannequins et des planches, à gauche, à droite, et au centre. Eric Blahic trotte, se déplace, montre les mouvements. « Ça doit aller vite » précise l’entraîneur adjoint des Girondins. Le circuit se compose d’un passage sur l’aile gauche et sur l’aile droite et d’un passage au centre. Sur les côtés, les joueurs prennent appui sur des planches et rentrent à l’intérieur en dribblant ou évitant deux mannequins avant de frapper. Au centre, deux appuis sont possibles plutôt excentré à gauche ou à droite, et une dernière alternative existe avec une passe sur un support grillagé légèrement bombé, assez imposant et courbé, qui permet de rendre les retours de ballons aléatoires selon l’endroit frappé. De Préville, plein axe, ouvre le score d’une frappe sèche près du poteau droit de Prior. Le gardien girondin est accompagné d’Over Mandanda pour tenter de préserver les cages. Malcom parti du côté droit enroule pied gauche et marque en lucarne. « Ouais, la même chose, plus vite » insiste Eric Blahic après plusieurs passages. De Préville part du côté gauche et place une lourde frappe à la trajectoire simple qui flirte avec la barre. Les joueurs changent constamment d’endroit pour frapper.
Après quelques temps de travail, Eric Blahic siffle. Le bras droit de Jocelyn Gourvennec donne une nouvelle consigne : « Trouvez autre chose au dernier moment. Vous allez casser le rythme, et au dernier moment vous accélérez. » L’idée est de tromper la vigilance du défenseur représenté par le mannequin. « Faites plus de feintes devant les mannequins » ponctue Eric Blahic avant de donner le signal pour le retour au jeu. Dans l’axe du terrain, lorsque le joueur tape trop fort sur le support grillagé, le ballon a tendance à prendre de la hauteur ce qui contraint à s’adapter et à partir vers le but avec une balle difficile à maîtriser. Milan Gajic qui revient petit à petit au jeu après sa blessure se rapproche de Kévin Plantet et Jovanovic pour travailler son retour. Si Vada marque d’une frappe sous la barre et que Kamano enroule depuis la gauche et fait mouche, Jérôme Prior et Over Mandanda ne déméritent pas en sortant quelques ballons et sont souvent proches des réaliser des exploits sur de superbes frappes en direction de leurs lucarnes. « Quand ça revient vite après avoir tapé la planche, organisez-vous » demande Eric Blahic. On assiste à un remake du début de séance avec un De Préville qui marque d’un tir vif dans l’axe, et un Malcom qui place une pépite enroulée et puissante du gauche que Prior touche du bout des gants mais qui finit dans les filets. « On a rouvert la boutique » se réjouit Eric Blahic devant ces deux beaux buts. Cafu, à droite, trouve le dessus de la barre. Un « Ouh » collectif s’échappe après cette frappe instantanée.
« Allez, tout en finesse » demande Jocelyn Gourvennec au moment des enchaînements face aux mannequins. Alors que les joueurs de tennis-ballon en ont fini avec leur match, Pereira part dans l’axe mais sa frappe à mi-hauteur est sortie par Prior. Nicolas De Préville, à droite, fait mouche du pied gauche d’une frappe sous la lucarne au premier poteau. Les trois coups de sifflets de fin retentissent. « Les gars, retour au calme » précise Eric Blahic qui termine sa phrase par un « bien joué. » Les joueurs tirent des mannequins sur rails qu’ils placent à gauche et à droite. Malcom se charge seul de l’un de ces ces murs imposants, preuve de son appétit pour l’exercice. Un bruit terne et triste, en sourdine, retentit. Valentin Vada, pas encore chaud, vient de taper le mur. Pendant que les joueurs ajustent la mire, Kévin Plantet travaille toujours avec Gajic et Jovanovic. Le préparateur physique des Girondins donne un ballon à Gajic qui déborde. Simultanément Jovanovic recule en contrôlant Kévin Plantet qui fait office d’attaquant plongeant dans l’axe pour appeler le ballon. Milan Gajic termine par un centre que Jovanovic dégage de la tête ou du pied. Au niveau des coups-francs, Malcom, sur un seul pas d’élan, manque le cadre depuis la gauche. À l’inverse, Vada marque sous la barre. « Valé » crie Eric Blahic, levant les bras en croix vers le ciel, chambreur. Quelques instants plus tard, Vada apostrophe son entraîneur qui se rapproche de lui, sur le même ton : « Eric, t’as vu ? ». Et d’insister : « Tu ne m’as rien dit là ! » Le jeune argentin taquine son entraîneur qui est toujours attentif devant les erreurs techniques de son joueur.
La lulu de Matheus Pereira ce matin à l'entraînement #Girondins pic.twitter.com/uEX2PpN11s
— Web Girondins (@webgirondins) 13 octobre 2017
Pereira qui avait marqué du gauche sur son précédent coup-franc s’essaye du droit, mais Mandanda s’envole comme un chat et sort le ballon de sa lucarne. « Deux minutes » décrète Jocelyn Gourvennec qui cadre ses joueurs pour ne pas éterniser la séance. D’un enroulé du droit, Cafu trouve la lucarne. « Dernière frappe chacun » précise maintenant Jocelyn Gourvennec. De Préville frappe depuis la gauche. La barre est touchée, le ballon semble rentrer, mais la goal-line technology ne peut prêter main forte aux protagonistes. Après un dernier but de Malcom, quelques pénaltys sont tirés. Kamano marque en lucarne, mais Malcom ne fait pas mouche cette fois-ci et Mandanda, main très ferme, sort le pénalty légèrement frappé dans l’axe du but. Sur le terrain, seuls De Préville et Mendy demeurent. Les deux attaquants décident de frapper au but à mi-distance, à un endroit qui serait considéré comme la limite de la surface de réparation. De Préville marque en premier d’une très grosse flottante qui ne laisse aucune chance à Mandanda qui est resté avec les deux buteurs. La deuxième frappe de l’ancien lillois est aussi fulgurante que la première, et même si Mandanda la touche, le ballon finit au fond des filets. Le néo attaquant bordelais exulte sobrement, bras en l’air, comme pour s’encourager pour dimanche. Mendy de son côté adresse une frappe que l’on sent lourde, gorgée de puissance, mais Mandanda la sort du cadre. « Alex, reste là-dessus, c’est cadré » encourage sagement Eric Blahic. Désormais seul, De Préville prend de la distance et marque de nouveau, d’une frappe fusant au premier poteau. Et l’attaquant bordelais de terminer par un pénalty dans la lucarne droite. Il faudra maintenant attendre dimanche pour que l’ancien buteur du LOSC et de Reims puisse avoir l’occasion de montrer à un public plus fourni l’étendue de ses capacités de buteur, pas encore prouvées en match officiel avec les Girondins.
Par Florian RODRIGUEZ au Haillan