Carnet d’entraînement : Le calme avant la tempête ?

18/12 - 19:08 | Par la rédaction | Il y a 10 ans

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Vendredi 18 décembre 2015 au Haillan, les Girondins, avec un effectif plus ample que la semaine dernière avant le match face à Angers, ont effectué un dernier entraînement public très léger. Calme, douceur, jeux de passes et frappes au but ont préparé un match important face à Marseille dimanche soir.

L’entraînement du vendredi initialement prévu à 10h30 était décalé à 11h. À 11h10, les mannequins en guise de footballeurs attendaient leurs alter-égos humains pour une séance qui s’annonçait légère : ni plots, ni piquets, ni coupelles, habituellement en place avant l’arrivée des joueurs, n’étaient de la partie. À part Patrick Guillou, parti récupérer un filet pour préparer un tennis-ballon au bout du terrain d’entraînement, rien à signaler. Jusqu’à 11h25, les 20 à 30 supporters présents, environ le double du nombre habituellement présent un vendredi matin, n’ont rien à se mettre sous la dent. Jusqu’à ce qu’une porte s’ouvre au niveau du quartier général du groupe professionnel et laisse apparaître la silhouette d’Éric Bedouet rapidement suivi des joueurs. Ces derniers arrivent tranquillement, sans stress. Certains jonglent, d’autres se font des passes.
Puis vient le temps de l’échauffement, comme avant un match de championnat : moulinets avant et arrière des bras, changement de jambes d’appuis en se déplaçant et les traditionnelles montées de genoux. Les journalistes sont de sortie : il fait moins froid que les derniers vendredi, le soleil pointe son nez, et dimanche, c’est l’OM. Les joueurs se regroupent autour des huit mannequins disposés sur le terrain. « Max, Adam, je me mets avec vous, on se met rapidement dans le truc » explique Lamine Sané à Maxime Poundjé et Adam Ounas. Les joueurs débutent un travail à trois de redoublement de passes. « Soyez dynamiques dans tout ce que vous faites » demande Éric Bedouet. Thomas Touré est là, et s’entraîne normalement, lui qui a subi la blessure et les entraînements individuels en marge du groupe ces dernières semaines. Cheick Diabaté et Patrick Guillou se cherchent, se chambrent : « arrête de me gueuler dessus Cheick » sourit l’entraîneur adjoint. « Bien joué Pat » rétorque malicieusement Diabaté sur une passe réussie par son coach qui participe à l’atelier. « Frôlez les mannequins, déplacez-vous ensuite » demande Eric Bedouet, vite appuyé par Patrick Guillou : « Écoutez les conseils d’Eric. Ça ne va pas être long, mettez-vous dedans. Il n’y a pas d’adversaire, pas de pression, donc je ne veux pas de déchet ». Les joueurs tournent désormais en petits groupes autour des silhouettes. Consigne est donnée d’utiliser plusieurs surfaces du pied pour éviter l’adversaire fictif et relancer. Tandis que Poundjé, Sané, Ounas et Plasil se concertent sur la façon de bien réaliser l’exercice, Khazri chambre Diego Rolan sur une passe chaloupée : « Hey, Uruguay, c’est normal ». 

« Tu viens de sortir d’une blessure, tu vas te péter »

Les joueurs tournent, répètent les gestes. Si l’ambiance est calme, voire feutrée, une certaine mauvaise humeur transparaît chez plusieurs joueurs. Cédric Yambéré est agacé et marmonne : « il faut qu’il reste tranquille lui » en parlant de l’un de ses coéquipiers. Le défenseur central vient ensuite se confier à Gaëtan Laborde. Thomas Touré est également sur les nerfs et râle dans son coin. Patrick Guillou le saisit par l’épaule et discute avec lui. Frédéric Guilbert met un coup de poing à l’un des mannequins en passant. Deux actions plus tard, Patrick Guillou mi-chambreur mi-sérieux reproche à Jaroslav Plasil de ne pas avoir respecté les bonnes surfaces de pied demandées. L’international tchèque rit jaune et n’est visiblement pas d’accord avec son coach, pointant son index contre sa tempe à plusieurs reprises. L’exercice n’a pas été long, et les joueurs n’ont pas mis beaucoup d’intensité dans le travail.
Deux groupes se forment : Guilbert, Plasil, Traoré et Vada s’éloignent pour effectuer un tennis-ballon tandis que les autres joueurs se répartissent entre centreurs et frappeurs pour affronter Cédric Carrasso et Jérôme Prior. Le gardien titulaire des Girondins tente d’innover en plaçant des cartons au sol devant son remplaçant, comme pour l’inciter à travailler sur des appuis difficiles mais se ravise. Les centres commencent et Diego Rolan d’une forte reprise au sol et Thomas Touré d’une forte tête en lucarne inaugurent cette fin d’entraînement. L’atmosphère est calme, à peine troublée par un « Oh oui, c’est beau ça » à l’accent tchèque lancé par Plasil à l’autre bout du terrain, visiblement heureux de son coup au tennis-ballon. Thomas Touré poursuit devant le but en concrétisant ses frappes. Cheick Diabaté, de son côté, est égal à lui-même : capable de placer une tête hors cadre sans aucun esthétisme et de placer de belles frappes cadrées. Pour preuve, après un but en taclant de Lamine Sané, visiblement ravi d’avoir marqué, Diabaté termine l’entraînement par un amorti de la poitrine suivi d’une frappe imparable au deuxième poteau. La séance s’achève. Certains rentrent aux vestiaires, d’autres ne savent pas quoi faire et errent en attendant de trouver une activité. Lamine Sané met fin aux hésitations en proposant une séance de penalties. Le capitaine girondin est le premier à s’élancer mais Cédric Carrasso se détend avec la main ferme. « Je le mets en confiance, c’est pour ça » se justifie Sané en riant. André Poko, tireur suivant, trouve sèchement la lucarne tandis que Touré se heurte à Carrasso. « Là ça devient sérieux » s’exclame le portier bordelais devant Diego Rolan qui le trompe d’un tir à contre-pied. Sané, lui aussi, réussit à prendre le gardien girondin à contre-pied et exulte. Tandis que Wahbi Khazri travaille l’explosivité avec Sandy Guichard dans une variante d’un atelier qu’il avait réalisé un vendredi il y a trois semaines, attaché par un élastique à une palette en acier, Vada et Guilbert rient à gorge déployée. Comme deux enfants à l’entraînement, les deux joueurs joyeux reviennent du tennis-ballon en faisant la course. Signe d’une certaine insouciance. Insouciance et amusement aussi pour Sané qui termine au poste de gardien de but face à Thelin et Touré. « Carrasso » crie le capitaine sénégalais des girondins à chaque arrêt réalisé face à ses coéquipiers. Alors que Thomas Touré souhaite prendre le large pour frapper fort devant Sané, Eric Bedouet, qui observe la scène s’agace : « qu’est-ce que tu fais ? Tu vas pas tirer de là-bas ! Tu viens de sortir d’une blessure, tu vas te péter ».

Si les tirs se poursuivent quelques instants, le préparateur physique des Girondins revient sur Touré : « Bon Thomas tu arrêtes un peu », comme pour inciter fermement son joueur à mettre un terme. Agacé, Touré est raccompagné aux vestiaires par Patrick Guillou qui le prend de nouveau par les épaules. Il ne reste plus qu’Isaac Kiese-Thelin sur le terrain, le dernier à rentrer aux vestiaires, comme d’habitude. Irréprochable dans son attitude, l’international suédois continue de manger son pain noir. Comme si de rien n’était, à l’image d’une séance banale et allégée, sans la présence de Willy Sagnol que le public n’aura pas eu le plaisir de voir pour un deuxième vendredi de rang avant un nouveau match décisif dimanche.

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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