Entretien - Robin Maulun : "Je suis plus mature, plus affirmé, plus confiant"

16/07 - 01:14 | Il y a 11 mois
Robin Maulun (26 ans) après 5 saisons aux Pays-Bas, dont deux en Eredivisie, où il s'est épanoui, peut donner une nouvelle orientation à sa carrière. Formé aux Girondins de Bordeaux, il évolue au poste de milieu de terrain. Nous avons échangé avec lui dans cet entretien pour WebGirondins.
Entretien - Robin Maulun : "Je suis plus mature, plus affirmé, plus confiant"

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WebGirondins : Bonjour, Robin, comment vas-tu ?

Robin Maulun : Très bien, très bien. Je suis en vacances en quelque sorte. Là, je suis chez mes parents à côté de Bordeaux. C'est une période de vacances où je profite de ma famille. Je suis toujours dans l'attente d'un nouveau club. Donc c'est un peu une période étrange à vivre. Mais c'est la vie du footballeur.

On prend de tes nouvelles sur WebGirondins. Tu as quitté les Girondins de Bordeaux en 2017, et on se retrouve six ans après avoir vécu une grosse expérience à l'étranger. Comment as-tu traversé ces six dernières années ? Et que retiens-tu ?

Oui, c'est une très bonne période pour moi. Parce que j'ai été joué aux Pays-Bas. Je suis parti jouer en D2 néerlandaise dans un club qui s'appelle le SC Cambuur (NDLR Club de la ville de Leeuwarden au nord d’Amsterdam). Et je suis arrivé là-bas en mode, "je n'y connaissais rien du tout". Je ne savais pas à quoi m'attendre. Et finalement, j'ai beaucoup aimé la mentalité aux Pays-Bas. La mentalité de la vie, des gens là-bas. Et aussi leur approche au niveau du football. Donc cela s'est très bien passé avec le club. À partir de la deuxième année, on est monté en Eredivisie (Première division). Après, j'ai fait mes années en Eredivisie. C'est l’équivalent de la Ligue 1 aux Pays-Bas. Et ça s'est très bien passé aussi. Donc c'est une bonne période pour moi.


"Cette expérience m'a permis de me développer, non seulement sur le terrain, mais aussi en tant qu'homme"



Qu'est-ce qui a changé entre le Robin Maulun de 2017 qui quitte Bordeaux et celui de 2023 ?


Déjà, physiquement, je me sens plus affûté, plus mature dans mon approche physique et aussi dans ma mentalité, par rapport au jeune qui a quitté les Girondins en 2017. C'est vrai qu'à l'époque j'étais un peu un "jeunot" qui sortait du centre de formation. Je ne connaissais pas encore très bien le monde professionnel. Mais c'est vrai que maintenant, avec mon expérience à Cambuur, et le fait de m'être confronté à des équipes comme l'Ajax d’Amsterdam, le Feyenoord , comme Alkmaar, qui sont de grosses équipes, ça fait beaucoup progresser. Cela m'a permis de me développer, non seulement sur le terrain, mais aussi en tant qu'homme, dans ma personnalité au quotidien. Je suis plus mature, plus affirmé, plus confiant. Je suis en pleine possession de mes moyens.

Tu es parti jeune à l’étranger, car aujourd’hui tu n’as que 26 ans. Si tu as une chose à retenir, c'est laquelle ?

Je suis satisfait d'avoir été ouvert à cette expérience. Vraiment, je suis parti là-bas en étant ouvert à ce qui se passait, ouvert à cette nouvelle expérience, et à ce nouveau projet. Je pense que c'est ça qui a fait que j'ai réussi là-bas. Pour moi, ce n'était pas un échec d'aller là-bas, au contraire, c'était vraiment une nouvelle expérience, une expérience qui m'a permis de me développer. C'est ce que je retiens. Après, j'ai eu de la chance, en arrivant là-bas, d’être avec d'autres joueurs qui parlent français. Ils m’ont permis de faciliter mon intégration. Donc ça, c'était sympa, découvrir une nouvelle culture, un nouveau football, ça m'a beaucoup plu.


"J’ai aussi évolué dans mon jeu"



On se souvient d'un Robin Maulun milieu de terrain plutôt porté vers l'avant à Bordeaux, quel est ton poste de prédilection aujourd’hui ? As-tu évolué dans ton jeu ?

Oui, j’ai aussi évolué dans mon jeu aussi. C'est vrai qu'aux Girondins, j'étais de formation numéro 10, qui rechigne un peu à faire les efforts, qui n'aime que donner des passes et marquer des buts. Mais c'est vrai que maintenant, je suis beaucoup plus apte à faire les efforts défensifs, je suis peut-être un peu plus bas sur le terrain aussi. Je pense que je me suis assez développé de ce côté-là, mais je prends toujours plaisir à jouer ce rôle de numéro 8 dans les équipes. Je ne dirais pas numéro 10, mais plus numéro 8.

Tu as toujours une belle qualité de passe

Toujours, je travaille encore. Je n’ai que 26 ans, c'est très jeune dans une carrière. J’ai envie qu’elle dure longtemps.


"Aux Pays-Bas, j'ai l'impression que toutes les équipes jouent pour marquer beaucoup de buts"



Tu sors de deux saisons en première division aux Pays-Bas (NDLR 38 matchs 5 buts et 7 passes décisives), un championnat relevé, avec les équipes que tu as citées qui jouent les Coupes d'Europe régulièrement. Est-ce que tu peux nous expliquer la différence de pratique entre le foot néerlandais et le foot en France ?

Je dirais qu'il y a une différence peut-être de mentalité dans l'approche du match. C'est-à-dire que j'ai l'impression qu'en France on joue pour ne pas prendre de but, alors que par mon expérience aux Pays-Bas, j'ai l'impression que toutes les équipes jouent pour marquer beaucoup de buts. Aux Pays-Bas, il va y avoir beaucoup de matchs qui se finissent en 4-3, 5-2, 3-2, avec de gros scores. Tandis qu’en France, j'ai l'impression que c'est plus des scores 1-0, 2-1, c'est un peu plus serré et un peu plus fermé. Après, ce sont deux mentalités différentes. Il n'y en a pas une qui est meilleure que l'autre, mais c'est vrai que moi, je me suis bien épanoui dans cette idée-là. En plus, j'ai eu la chance d'être dans un club où les entraîneurs que j'ai eus prônent le jeu offensif. C'est pour ça que ça m'a permis de bien me développer aussi.


"On donnait tous notre vie pour gagner le week-end et pour faire monter le club en première division"



Avec notre œil bordelais, on remarque que tu as connu la montée de deuxième division vers la première division avec le SC Cambuur. Nous, à Bordeaux, tu sais que le club essaye de remonter en première division. Quelle est la recette ?

Il n'y a pas de recette magique. De mon expérience, c'est vraiment qu'on a eu un groupe soudé, que ce soit les joueurs, mais aussi avec le staff. On a réussi à former un groupe qui était vraiment soudé sans avoir vraiment d'ego qui ressortait plus particulièrement dans l'équipe. C'est-à-dire qu'il ne va pas y avoir un mec qui fait la star. C’est tout le monde au même niveau, et on travaille ensemble vers le même projet. Donc ça, je pense que c'est la qualité qui nous a permis de monter en première division. Toutes les personnes qui étaient incluses dans ce projet-là, tout le monde était accroché au club et vraiment, on donnait tous notre vie pour gagner le week-end et pour faire monter le club en première division. Cela nous a pris émotionnellement de vouloir faire monter l'équipe tous ensemble.

Ce que tu veux dire c'est que dans le club, que ce soit le sportif, les administratifs, tout le monde était soudé derrière l'objectif ?

Voilà, exactement. J'ai suivi les Girondins aussi la saison dernière. C'est un peu le sentiment que j'ai, l'impression qui est apparue dans l'équipe. C'est-à-dire qu'ils ont réussi à créer quelque chose. Certes, les dernières journées, ça ne s'est pas bien passé. C'est ce truc-là qu'il faut encore plus créer. Et ça, c'est avec tout le monde. Que ça soit avec les supporters, que ça soit avec le staff, que ça soit avec les joueurs. C'est vraiment tout le monde qui est dans le même bateau. Il faut tous tirer vers l'avant.

Tu as été formé aux Girondins, tu es natif de Pessac, tu es de la région. Quel est ton regard aujourd'hui sur le club ?

Ah, mon regard, c'est un peu, comme tout le monde, de la déception sur la descente en Ligue 2 et aussi la direction que prenait le club ces dernières années. Mais c'est vrai qu’avec ce qui s'est passé l'année dernière et là, j'ai l'impression qu'il y a quand même une nouvelle dynamique qui s'est installée. En tant que joueur de foot et joueur de la région et supporter en quelque sorte aussi, c'est vrai que ça fait plaisir. C'est une nouvelle dynamique qui s'installe et il y a un projet qui a l'air de se mettre en place.

Tu avais fait un match avec l'équipe pro des Girondins de Bordeaux en 2015 face au Rubin Kazan en Coupe d’Europe au Matmut Atlantique (2-2). Tu avais joué toute la rencontre. Quel souvenir en gardes-tu ?

C'était mes débuts avec l'équipe professionnelle. C'était en plus au Matmut, qui était un nouveau stade. C'était en Coupe d'Europe, donc beaucoup de fierté. Après, sur le match, je ne me rappelle pas trop comment ça s'est passé. C'était quand même une satisfaction d'avoir fait mes débuts avec l'équipe professionnelle sur la Coupe d'Europe en plus.

Tu es libre de contrats. Quelles sont tes envies pour poursuivre ta carrière ? Est-ce que tu souhaites continuer aux Pays-Bas ? Est-ce que tu aimerais revenir en France ?

C'est vraiment le projet footballistique qui prime. C'est vrai que moi, que ce soit en France ou que ce soit aux Pays-Bas, j'ai déjà bougé une fois, donc je suis prêt aussi à aller jouer dans d'autres pays. Ça va être plus le projet qu'il y a derrière, afin de pouvoir exprimer toutes mes qualités. C'est la seule chose que j'attends en fait.

As-tu des sollicitations ?

Oui, j'ai eu des contacts, des intérêts de club, certaines propositions, mais je ne prends pas la première offre qui arrive. J’essaie d’aller dans une direction où je pourrais m'épanouir et exploiter tout mon potentiel.

Je te pose la question, un retour aux Girondins, est-ce que c'est quelque chose qui te ferait envie ?

Un jour, oui, pourquoi pas. Je suis un mec de la région attaché aux Girondins, donc c'est vrai que c'est quelque chose en tant que jeune de la région qui reste dans la tête. Après le football, on sait comment c’est, et seul le temps nous dira si c'est possible ou non.

Pour conclure, est-ce qu'il y a une question que tu aurais aimé que je te pose, ou as-tu un mot pour les supporters des Girondins ?

Concernant les Girondins, comme je l'ai déjà dit, tout le monde est dans le même bateau, que ce soit les joueurs, les supporters. Il a une nouvelle dynamique qui est en train de se créer, donc ce n'est pas le moment de lâcher, tous derrière le club.

N.P

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