Faiblesse tactique, joueurs perdus, Paulo Sousa est dans le dur

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La défaite face à Lyon soulève des interrogations. Si l'OL est supérieur individuellement, et aussi dans le jeu, la prestation de l'équipe bordelaise et de certains joueurs est notable. Manque d'implication, message du coach qui ne passe plus auprès de certains, projet de jeu pas adapté à l'effectif, les pistes sont nombreuses pour essayer de comprendre ce qui cloche à Bordeaux.
BORDEAUX DOMINÉ TACTIQUEMENT
C'est une habitude depuis le mois de décembre, les Girondins de Bordeaux sont dominés tactiquement par leurs adversaires à Marseille, face à Strasbourg, Brest, et maintenant face à Lyon. Dans chacune de ses rencontres, l'équipe est apparue pendant la totalité du match ou au moins une mi-temps perdue, désorganisée et incapable de trouver une solution face à l'organisation adverse.
Jamais Paulo Sousa n'a réussi à conduire et à donner la clé à ses joueurs pour réagir et contrer les plans adverses. L'équipe donne l'impression de ne pas progresser dans tous les secteurs du jeu (organisation, détermination, qualité technique), pire, elle régresse dans les intentions et la détermination affichée. L'entraîneur bordelais a perdu la bataille tactique. Bordeaux est devenu prévisible et ne surprend plus ses adversaires.
PAULO SOUSA COINCÉ DANS SES PRINCIPES ?
Habile communicant, Paulo Sousa commence aussi à inquiéter une partie des supporters qui pointent du doigt après cette 4e défaite consécutive, son manque de résultat et son entêtement à ne pas adapter son système de jeu à ses joueurs. Comme quoi, il ne suffit pas de dire les choses et de bien les expliquer en conférence de presse pour qu'elles arrivent. Mettant en cause l'investissement de ses joueurs et la culture du jemenfoutiste aux Girondins de Bordeaux pour expliquer la défaite face à Lyon, Paulo Sousa a reconnu la faiblesse de son équipe et la supériorité de l'OL. Pour autant, il ne remet pas en cause son "projet de jeu", et son "organisation", ainsi que sa "philosophie". Nous avions vu un 433 oxygénant face au Mans, il ne l'a pas reconduit contre Lyon.
DES CADRES ENCORE DERRIÈRE LUI
L'entraîneur des Girondins de Bordeaux peut encore s'appuyer sur ses cadres, Benoît Costil en tête, accompagné de Nicolas de Préville et Laurent Koscielny. Ils jouent le rôle de relais face à un groupe de joueur dont une partie semble ailleurs, pas concerné et paumé. L'investissement individuel de certains joueurs est sur courant alternatif. Le message semble avoir toujours autant de mal à passer après 10 mois de travail. De nombreux joueurs ne donnent pas l'impression de trouver leur place dans cette organisation de jeu depuis le début de sa mise en place. C'est le cas d'Otavio face à Lyon qui est une nouvelle fois apparu perdu au milieu du terrain, incapable de se placer correctement pendant toute la rencontre. Pablo et Mexer qui découvrent la défense à trois ne progressent pas. Si l'un est dans son match, c'est l'autre qui passe à côté. Que dire des pistons gauches et droits qui n'apportent rien à l'efficacité du jeu bordelais. Loris Benito titularisé à chaque rencontre malgré des prestations décevantes n'est pas décisif (1 but/0 passe déc.). À droite, c'est pareil ni Kalu, Kamano, Kwateng, ou encore Sabaly apportent du positif au collectif. Le message donne l'impression de ne plus passer auprès de nombreux joueurs, et la confiance s'effrite match à après match chez certains.
La méthode de Paulo Sousa est-elle trop compliquée à assimiler pour la majorité de l'effectif des Girondins de Bordeaux ? Le staff omniprésent, avec des séances vidéo à la mi-temps du match ne surcharge-t-il pas de données, et de messages les joueurs qui au final s'y perdent ? Les deuxièmes mi-temps à Marseille et face à Lyon ou l'équipe s'effondre en quelques minutes permettent de le penser. Perdre 4 matchs consécutivement en Ligue 1 n'est pas anodin.