Interview - Lassina Diabaté : "À Bordeaux Michel Pavon a toujours été le leader charismatique du vestiaire"

28/09 - 19:32 | Il y a 2 ans
Lassina Diabaté était l’invité du Talk WebGirondins ce lundi soir.
Interview - Lassina Diabaté : "À Bordeaux Michel Pavon a toujours été le leader charismatique du vestiaire"

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Il nous a apporté son regard d'ancien footballeur professionnel et de champion de France avec les Girondins de Bordeaux en 1999. Nous avons évoqué avec lui la position du leader dans le vestiaire de football. Il a répondu aux question des chroniquers du Talk.


"Un leader ne peut pas être sur le banc"



WebGirondins : Que penses-tu du début de saison des Girondins de Bordeaux ?

Lassina Diabaté : Si on nous avait dit de parier sur ce début de saison que nous avons connu, personne n'aurez parié dessus. C'est une belle surprise. Espérons que cette surprise continue et qu'on essaie d'encadrer jeunes pour que les résultats soient de mieux en mieux.

C'est quoi un leader dans un vestiaire et comment il se caractérise ?

Ça ne se décrète pas. Les chefs ont quelque chose en eux. Un leader a de l'aura. Et dans un vestiaire de foot il doit remplir des cases. Déjà, il ne peut pas être sur le banc. Il doit porter l'équipe c'est-à-dire qu'il fait partir des 11 joueurs de départ. C'est très important.

C'est quelqu'un aussi qui doit avoir cette capacité de fédérer et l'intelligence d'écoute. Il doit être observateur et surtout être en phase avec toute l'organisation technique, staff, etc.

Enfin il faut qu'il ait des sergents sur qui compter. Car on s'essouffle tous. C'est très important. Il doit avoir des personnes dans le vestiaire sur qui compter pour porter sa parole. Quand on a tout ses aspects là, on est un très bon leader.


"Le leader se désigne par son charisme et aussi par le soutien de ses copains"


Peut-il y avoir plusieurs leaders dans un vestiaire ?

Il y a toujours une personne qui est reconnue de tous. Sinon, ça fausse la donne. Si on sait qu'untel peut prendre le dessus... non. Un leader il est reconnu de tous, et il a besoin de ses sergents pour l'aider accomplir sa tâche. On reste des humains. C'est très important que 2 à 3 personnes soient là pour épauler le leader.

Quand le leader est en difficulté sportive, est-ce problématique ?

Ça arrive. Quand je dis que le leader a besoin de sergent, à un certain moment il peut être en difficulté sportive. Mais cette difficulté ne doit pas durer car ça peut l'affaiblir. Ce qui est important si c'est passager c'est que les sergents soient là sur le terrain et en dehors pour l’épauler. Je prends mon exemple avec Michel Pavon qui était notre leader (NDLR Dans l'équipe championne de France 1999 à Bordeaux). Il y a des moments où il était en dedans, mais comme cela n'a pas duré les autres ont pu prendre le relai. Si la mauvaise forme de sportive dure, c'est au leader d'être intelligent et de passer le témoin de manière subtile à quelqu'un d'autre. Il peut jouer ce rôle de leader déguisé. Il faut une complicité et une organisation.

Est-ce le coach qui choisi le leader du vestiaire où cela vient naturellement avec les personnalités qui compose le vestiaire ?

Je ne pense pas que le coach le fasse. Mais il peut solliciter un joueur lors d'un entretien individuel pour qu'il porte sa parole. Par contre devant les joueurs, le coach ne peut pas désigner le leader. Le leader se désigne par son charisme et aussi par le soutien de ses copains.

Est-ce facile à mettre en œuvre une organisation de vestiaire avec un leader et des sergents ?

C'est plus facile quand les choses marchent et qu'il y a des résultats. Quand il y a des difficultés c'est plus compliqué. Sur les 4 saisons que j'ai passé à Bordeaux Michel Pavon a toujours été le leader charismatique du vestiaire. Il y a avait autour de lui des personnes comme François Grenet, Lilian Laslandes, le leader technique Johan Micoud, moi même aussi. On a fait en sorte d'encadrer Michel tout en lui donnant cette responsabilité de porter la parole des joueurs devant le coahc, le président. À l'unanimité quand vous être tous d'accord, ça fonctionne beaucoup mieux que lors que certains veulent se porter leader sans l'adhésion du vestiaire.

Est-ce que tu vois des joueurs leaders qui s'affirment aujourd'hui aux Girondins ?

Il y a des codes, des détails. Le leader on le voit avec son attitude le terrain, à l'échauffement, dans le vestiaire, après le match. À qui pensez-vous à Bordeaux aujourd'hui ?

Djino Forté : je pense à Yoann Barbet à l'entrainement, dans la gestion sur et en dehors du terrain, et je pense à Tom Lacoux qui imprègne au-delà du brassard. Il représente ce lien avec l'équipe et le public.

C'est le constat et le charisme d'un leader ce que tu viens d'énumérer. Ils créent une adhésion et fédèrent. Et surtout, ils font de sorte que tout aille bien. Ils ne sont pas centrés sur eux et ils sont humains. C'est ça un leader. Il contribue à la performance des autres.

Écoutez l'extrait complet dans la vidéo ci-dessous :