Josuha Guilavogui entre mea culpa et communication

19/05 - 12:07 | Il y a 2 ans
Le capitaine des Girondins de Bordeaux était présent ce matin devant les médias avant le dernier match de la saison à Brest. S’il a fait son mea culpa à la suite de la descente du club en Ligue 2, il a aussi laissé planer le doute sur son avenir. Sous contrat avec Wolfsburg jusqu'en 2023, difficile de l’imaginer rester en Ligue 2 dans un club aux finances exsangues, surtout avec un salaire de plus de 200k€ mensuels.
Josuha Guilavogui entre mea culpa et communication

© Iconsport

“J'ai honte”

Josuha Guilavogui : "Il faut faire ce qu'on sait faire et jouer au football. Laisser une dernière bonne note et ne pas y aller en mode vacances et se faire trucider car la relégation est actée. Je suis professionnel depuis des années et je ne peux pas me dire qu'on est déjà en vacances.

C'est mon plus grand échec sportif. Psychologiquement c'est très très dur à vivre. Je ne pensais pas qu'un jour dans mon CV j’aurais une relégation. Je ne suis pas resté longtemps à l'Atletico et je ne me sens pas champion d'Espagne, par contre je ne suis resté que 4 mois à Bordeaux et je me sens responsable pour cette relégation.

C'est très difficile à vivre quand on est un compétiteur. J'ai honte, je ne me promène pas en ville. J'ai ma part de responsabilité car je suis capitaine de cette équipe. D'un autre côté je me dis que j'ai tout donné en restant fidèle à moi-même. J'ai quitté ma zone de confort pour me mettre en danger. Il va falloir se relever.

Je me mets à la place des gens. Avant d'être un footballeur, je suis un père de famille. Vu le contexte, quand on vous dit que vous avez perdu votre emploi, ce n'est pas facile. Il y a avait des employés qui pleuraient en tribune. Ça fait vraiment mal."

Bordeaux peut-il remonter en Ligue 1 rapidement ?


"Il va falloir bosser très dur pour remonter. Schalke en Allemagne est descendu l'année dernière et est remonté cette saison. Bordeaux par le passé a réussi à le faire. Il y a des motifs d'espoirs et de très bons jeunes à Bordeaux. Pour retrouver cette identité, il va falloir leur faire confiance aussi.
J'échange beaucoup avec Anel, il est dans le même état d'esprit que moi. C'est difficile à accepter et il faut trouver le bon challenge. Chaque joueur est affecté de la même façon. Celui qui n'a pas honte d'être descendu en Ligue 2 n'a rien à faire dans le milieu professionnel."

Sur les écarts de conduite de ses coéquipiers

​​"Je ne peux que parler du terrain. On a eu des matchs pour se sauver quand on analyse. On a mené 13 fois cette saison. Nous les joueurs, on n'a pas su faire le boulot, simplement. Comme l'a dit le coach Arteta "Avant de jouer au football, il faut courir et se battre", je pense qu'on ne l'a pas assez fait.

Je ne peux que parler de moi. Les autres joueurs doivent assumer. Je ne parle pas des autres joueurs. Je viens et je me mets en mode mission en étant intransigeant sur mon extra sportif. Peut-être que certains ne l’ont pas compris, ce sera à eux d'y répondre et de trouver les bonnes réponses
À Wolfsburg j'ai eu 5 entraineurs en une année. Mais quand on additionne tous nos problèmes cela fait une montagne de problèmes. Je n'avais jamais connu ça."


Sur le manque de professionnalisme des joueurs : "Oui, il y a un manque de professionnalisme criant chez nous les joueurs."

Son avenir encore à Bordeaux ?

Josuha Guilavogui sur son avenir : "Très franchement. Je ne me suis jamais projeté sur l'échec de cette mission de maintien. Quand vous avez un sentiment de honte, il faut le corriger et trouver le bon challenge. Il y a énormément de choses à restructurer. Il y a des motifs d'espoirs. Avant de penser à ma petite personne, il y a des gens qui perdent leur boulot. Je ne peux pas parler de mon cas. Il y a beaucoup de choses à régler avant de parler de mon cas. Ce n'est pas à écarter (NDLR De rester à Bordeaux).

Je ne suis pas égoïste. J'ai encore un contrat avec Wolfsburg (NDLR 2023). Ce sont mes boss. J'étais très heureux de venir et aujourd'hui j'ai honte d'avoir été le capitaine qui fait que Bordeaux ne reste pas en Ligue 1."

Josuha Guilavogui : "Si on reste c'est pour être champion de Ligue 2 et ne pas être numéro 2."