Nicolas Tourriol « En 2010, je faisais bien comprendre que j’étais Girondin »

11/06 - 09:03 | Il y a 9 ans

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Nicolas Tourriol est journaliste et présentateur pour Canal +, et enfant du terroir bordelais. Après une saison riche passée à présenter la Premier League et à effectuer des remplacements à J+1 et sur le plateau des Spécialistes, Nicolas Tourriol évoque son attachement pour les Girondins de Bordeaux, notamment autour de son métier de journaliste à Canal +.

 

WebGirondins : Salut Nicolas. Tu as été l’une des voix de Girondins sur France Bleu Gironde, et je crois savoir que tu es attaché au FCGB. Est-ce que tu fais partie de ceux qui affichent leur préférence pour leur club au sein de leur média ?

Nicolas Tourriol : Salut. Non pas vraiment car s’il est vrai que j’ai grandi avec les Girondins, je suis aujourd’hui assez objectif par rapport au traitement de l’information et je n’affiche pas mes couleurs. Par contre, je ne cache pas que je regarde de suite les résultats des Girondins quand je me renseigne sur les résultats de la soirée de L1. Avec les collègues de Canal, il y en a pour tous les clubs : il y a des Nantais, des Marseillais, des Lyonnais, des Parisiens… Ça chambre pas mal sur le foot, mais j’avoue que je ne suis pas le plus gros chambreur sur ce sujet. On a tous nos équipes, mais je me souviens qu’en 2010, quand les Girondins étaient en pleine bourre et qu’ils avaient atteint le quart de Finale de la Ligue des Champions face à Lyon, je faisais bien savoir à tout le monde d’où je venais (rires). 

Comment as-tu vécu la saison des Girondins depuis Canal ? Est-ce que c’était difficile ?

Nicolas Tourriol : J’ai travaillé les deux dernières saisons sur le foot anglais mais j’ai quand même suivi la L1 avec de l’intérêt car j’ai aussi travaillé sur J+1 et les Spécialistes, mais avec du recul par rapport à Bordeaux.  Je ne suis pas celui, parmi les gens de Canal, qui défend le plus le club avec lequel il a grandi. Cela dit, je suis toujours très attentif à ce qu’il se passe au sein des Girondins car j’ai toute ma famille en Gironde. Mon neveu et mes frères sont très supporters. Mais ce n’est pas moi le plus passionné. Je regarde tout de même les résumés et les matchs. Je ne me suis pas trop fait chambrer car je ne m’étale pas trop sur le sujet. Concernant les Girondins et le jeu, je pense qu’il y a eu plusieurs moments de l’arrivée de Sagnol jusqu’à son départ. Au début il y avait des choses prometteuses, et puis c’est retombé petit à petit. Diabaté a été capable de nous marquer pas mal de buts, puis s’est blessé… On a cru que c’était reparti quand il est revenu, qu’il marquait, et puis le mauvais cycle a recommencé. L’irrégularité a fait beaucoup de mal aux Girondins qui auraient pu voir un peu plus haut. On a vu des choses intéressantes avec les percées de Vada et Ounas notamment. On se rend compte que tous les ans il y a des jeunes qui sortent, mais il manque encore un supplément d’âme pour viser le Top 5. J’espère que ça pourra venir avec un entraîneur comme Jocelyn Gourvennec.

Tu es le seul à « défendre » les couleurs girondines au sein de Canal + ou tu peux compter sur quelques soutiens ?

Nicolas Tourriol :  Dans cette « jungle » de « supporters » on est quelques journalistes d’origines bordelaises. Il y a Xavier Giraudon notamment. On fait régulièrement un débriefing des périodes que vivent les Girondins. Toutes les deux semaines on se croise et on en parle, aussi parce qu’on connaît du monde qui travaille dans le club et autour du club. J’ai gardé beaucoup d’amis journalistes à Bordeaux, donc on suit ça de près. De manière générale, on trouve souvent des gens dans la société Canal Plus qui ont grandi avec les Girondins. C’est un club qui est suivi même s’il est plus en difficulté en ce moment. C’est certain que quand on passe des années Ricardo-Laurent Blanc à ce qu’on a vu dernièrement, c’est n’est pas facile. Ricardo avait bien construit les bases de la réussite de Blanc avec des recrues brésiliennes judicieuses. Blanc a bien tiré profit de ce qu’il a trouvé à Bordeaux en bonifiant l’effectif. N’oublions pas que Bordeaux a présenté ce qui se faisait de mieux en France à l’époque du dernier titre en arrêtant l’incroyable série lyonnaise, ça rendait fier ceux qui sont ici et sont originaires de Bordeaux.

 Est-ce cela t’est déjà arrivé de profiter de la présence d’anciens Girondins ou de joueurs actuels pour parler avec eux lors de leurs passages chez Canal ?

Nicolas Tourriol : Vu que j’ai travaillé principalement sur la Premier League ça m’est peu arrivé. J’ai croisé Christophe Dugarry aux Spécialistes surtout. Mais j’ai en tête une anecdote avec Rio Mavuba lors d’une émission où l’on parlait de sa carrière en plateau. J’ai fait allusion à son premier but en championnat avec Bordeaux, sur le terrain de Montpellier en 2003/2004. Je l’avais côtoyé professionnellement lorsque j’étais à France Bleu Gironde, mais il ne se souvenait pas forcément de moi, je n’avais pas parlé de ça avec lui, et il m’a pourtant sorti avec humour : « Toi t’es Bordelais ». C’était l’époque où Michel Pavon lui avait donné sa chance avec Francia et Chamakh. C’était amusant car je me souvenais très bien de ce match des Girondins à Montpellier.
 

"Gourvennec J’aime beaucoup ses méthodes, son style de jeu"
 

Est-ce que tu te sers parfois de ta position pour récupérer quelques informations transfert sur les Girondins pour tes amis ou pour toi-même ?

Nicolas Tourriol : Oui ça m’arrive, mais je fais attention car je peux me faire facilement chambrer. On a des informations, des bruits, des choses qu’on ne sort pas forcément à l’antenne car on n’est pas encore sûr, surtout quand ce sont simplement des contacts établis… C’est surtout là que j’en parle à mes potes. À une époque, celle de Ricardo, les Girondins étaient sur Ludovic Delporte, et j’avais dit à mes amis que c’était quasiment fait. Au final, il n’est jamais venu, et je peux te dire que peut-être huit ans après, ils m’en parlent encore (rires). À chaque fois je m’en souviens, donc je garde les trucs pour moi pour ne pas me faire tacler par mes amis ! Quand Zidane était dans les petits papiers de Bordeaux, je me suis forcément renseigné car j’entendais différents sons de cloches. Je savais que certains membres du club étaient partis le rencontrer à Madrid, je savais qu’ils étaient en train de discuter… Mais je n’aurais jamais pu affirmer qu’un accord était dans les clous car c’est trop compliqué d’avoir la certitude tant que les deux camps ne sont pas tombés d’accord, tout va très vite en matière de transferts.

Un mot sur Jocelyn Gourvennec. Qu’est-ce que le nouveau coach bordelais t’inspire ?

Nicolas Tourriol : J’aime beaucoup l’entraîneur. J’aime beaucoup ses méthodes, son style de jeu. J’ai une forte admiration pour ce qu’il a réalisé à Guingamp. Il a amené le club en Europa League en remontant la pente du National jusqu’au retour en L1 où il a réussi à maintenir le club. C’est quelqu’un qui arrive à faire prendre une autre dimension à ses joueurs. Prenons le cas de Beauvue : c’est un joueur qu’on avait tous croisé sur les terrains de Troyes ou de Bastia mais ce n’était pas le joueur qu’il est devenu avec Gourvennec. C’est un entraîneur qui sait augmenter les compétences de ses joueurs. Tactiquement, il est solide. Je me souviens de sa victoire sur le PSG lors de la saison 2014-2015. Il avait principalement décidé de bloquer la relance de Thiago Silva, et c’était intéressant de voir Beauvue ou Mandanne constamment presser le défenseur brésilien car l’entraîneur avait analysé que tout partait de la relance de Thiago Silva. C’est un homme capable de coups, et pour l’avoir côtoyé pour Jour de Foot, c’est aussi un homme charmant.

Pour terminer, on est d’accord qu’un Euro avec un seul bordelais (Plasil), cela n’a pas beaucoup d’intérêt…

Nicolas Tourriol : C’est vrai (rires). Bon on ne va pas être trop difficiles, à peu de choses près Debuchy aurait intégré l’Équipe de France après sa demi-saison à Bordeaux. S’il ne s’était pas blessé, Didier Deschamps l’aurait sélectionné. C’est vrai qu’en y repensant on a eu en 2000 un Champion d’Europe avec Ulrich Ramé. Parfois les temps changent, il ne faut pas désespérer… Peut-être que pour la prochaine Coupe du Monde en 2018, on aura plus de chance.

Par Florian RODRIGUEZ

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