Vladimir Petkovic : une erreur de casting ?

12/01 - 16:34 | Il y a 4 ans
Après 6 mois à la tête des Girondins de Bordeaux, bien difficile de vanter le travail de l’actuel entraîneur des Marine et Blanc. La tâche est colossale et le défi immense.
Vladimir Petkovic : une erreur de casting ?

© Iconsport

Vendredi 7 janvier aux alentours de 22h45, Bordeaux vient de s’incliner pour la 9e fois en 20 journées de Ligue 1 contre l’OM au Matmut.

Conséquence au classement, les Marine et Blanc occupent une triste 17e place avec 1 point d’avance sur le 19e, le FC Metz. Autre répercussion fâcheuse, la série d’invincibilité à domicile contre le rival olympien n’est plus. Pointé du doigt par les supporters au même tire que les joueurs, Vladimir Petkovic, semble impuissant de semaine après semaine. Et si le tandem Admar Lopes-Gerard Lopez s'était trompé cet été avec le coach helvète ?

Une transition de sélectionneur à entraîneur difficile à assumer


7, c’est le nombre d’années que l’entraîneur helvète a passé à la tête de l'équipe suisse. Son rôle était semblable à tout sélectionneur qui se respecte, à savoir constituer un groupe de 23 joueurs performants afin d’aller le plus loin possible dans les compétitions internationales. Tâche qu’il a parfaitement réussi en hissant la Suisse jusqu’en quart de finale de l’Euro 2020.

Forcé de constater que 6 mois après son arrivée à Bordeaux, sa mue de sélectionneur à entraîneur semble avoir du mal à se concrétiser. Avec un groupe constitué de joueurs en fin d’apprentissage et d'autres pas nécessairement voulu par le coach âgé de 58 ans, il ne paraît pas trouver les clés pour faire exceller le club au scapulaire. Un manque d’adaptation certain à un groupe qui à l’instant T, paraît avoir moins de talent que la sélection suisse.

De plus, le coach bordelais a dû apprendre à créer une alchimie avec un staff déjà en place ainsi que des hommes choisis par le duo Admar Lopes-Gérard Lopes (Monteiro, Calado). Seul Antonio Maricone venu dans ses bagages connaissait sa méthode de travail. En outre, en coulisse, les rapports entre l'entraîneur et André Monteiro son analyste de la performance semblent être glacials. C'est une perte de temps et d'énergie préjudiciable pour un technicien qui est déjà en manque de repère.

À la recherche du système tactique idéal


Avec 9 schémas tactiques différents en 20 rencontres de championnat, Vladimir Petkovic ne ménage pas sa peine pour trouver la formation idoine afin que les Girondins de Bordeaux soient performants.

Parti avec son système préférentiel en 3-5-2 qui avait tant fonctionné avec la Suisse, l’entraîneur bordelais a dû se résigner à le ranger au placard après la sévère défaite contre l’AS Monaco (3-0), le 3 octobre dernier.

Un lourd revers en terre monégasque qui venait s’ajouter à celui de Nice (4-0) ou encore au match nul contre Montpellier (3-3) ou Bordeaux n’avait pas brillé défensivement. Les nombreuses blessures et la faiblesse de ceux déjà présents au poste de défenseur central n’aidant pas à constituer la base d’un système à 3 derrière.

Depuis, les Marine et Blanc alternent entre 4-4-2 modulable en 4-4-1-1, 4-3-3 et 4-2-3-1 sans réel succès. Bordeaux n’ayant empoché les 3 points qu'à deux reprises quand elle évolue avec une défense à 4 contre Reims et Troyes sans être transcendante sur le terrain qui plus est.

Succès à l'énergie

Au-delà du système tactique, il est difficile d’identifier un réel style de jeu établi par Vladimir Petkovic après un peu moins de 6 mois à la tête de cette équipe. Souvent à l’énergie et à l’envie, les bordelais peinent à maîtriser réellement une rencontre et semblent miser intégralement sur les exploits individuels des hommes en forme comme Adli (1 but, 6 passes décisives) ou l’efficacité du duo Hwang-Elis (6 et 7 buts en championnat).

De plus, hormis l'attaquant hondurien, les recrues arrivées cet été comme Fransergio (0 buts, 0 passe décisive en 16 matchs) peinent à exprimer leur talent depuis le début de saison. Ça n'aide pas.

Un manque de maîtrise qui peut expliquer le faible nombre de 17 points récoltés en 20 journées. Bordeaux avance à un rythme de relégable.

Une communication trop sobre


Insister sur le positif et l’optimisme, voici les deux clés de la communication que nous livre chaque semaine, l’entraîneur helvète. Une posture louable pour un coach qui ne veut pas accabler son groupe mais qui ne semble pas avoir de réel impact sur les joueurs. Une tendance qui s’inscrit malheureusement dans un contexte bordelais ou les exigences des joueurs envers eux-mêmes semble baisser de saison en saison.

De Francis Gillot à l’actuel entraîneur des Girondins, tous ont été confrontés à un moment donné aux limites mentales et d’attitude sur le terrain de leur groupe. Pourtant certains (Poyet, Sousa) ont tenté de stopper cette triste attitude mais sans grand succès. Vladimir Petkovic n'apparaît pas lui aussi en capacité de résoudre ce problème. Le bourbier bordelais n'a pas trouvé son maître.

Du temps, l'entraîneur suisse n'en a presque plus. Hier, la direction bordelaise l'a conforté dans ses fonctions malgré les mauvais résultats. Toute fois, un ultimatum lui aurait été fixé.

M.M et N.P


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