L'enjeu d'une préparation d'avant-saison pour les joueurs des Girondins

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Mickael Gomis s'occupe depuis plusieurs années de la préparation physique individuelle de joueur de football professionnel.

WebGirondins : quel est l'enjeu d'une préparation d'avant-saison pour les joueurs de foot autant individuellement que collectivement ?

Mickael Gomis : L'enjeu pour un joueur c'est déjà de se préparer au mieux pour la saison. Le but, c'est de se conditionner sur la saison, d'entamer le travail qui va amener les joueurs vers un état de forme. L’idée est d'emmener le joueur vers un état de forme final qui est le plus optimal possible. Il s'agit aussi de prévenir les blessures.

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"Le préparateur physique va s'adapter au projet de jeu du coach"

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Pourquoi certains joueurs se préparent-ils individuellement pendant leurs vacances et avant de reprendre avec leur club ?

Car les joueurs, ils veulent être prêts pour la reprise. Il y en a qui ont besoin de ça déjà pour démarrer leur nouvelle saison. Il y a ceux qui n'ont pas trop joué sur la saison précédente, ils ont envie de se préparer le plus rapidement possible, pour se montrer. Dès les premiers matchs amicaux, ils veulent être pris, ils veulent montrer aux coachs qu'ils sont prêts. Un joueur, il s'entraîne pour quelle raison ? Pour jouer. Donc le but c'est d'atteindre un objectif individuel.

Donc, au-delà d'être prêt physiquement, c'est aussi pour atteindre un objectif individuel.

Exactement. Il peut y avoir deux cas différents. Il y a des joueurs qui ont vraiment besoin de ça, qui ont besoin de ces nouvelles saisons, de nouveaux objectifs. Ils ne veulent pas arriver au club en méforme. Ainsi, ils ont besoin de se préparer individuellement, mentalement même, de se remettre dedans.

Et il y en a qui la saison précédente n'ont pas eu beaucoup de temps de jeu. Du coup, ils veulent être prêts le plus rapidement possible pour démarrer leur nouvelle saison avec leur nouveau club et se montrer le plus rapidement possible.

Aujourd'hui, est-ce que tous les joueurs professionnels font appel à un préparateur individuel ?

Je pense qu'aujourd'hui, il y a tellement de concurrence que 50% de l'effectif s'entraîne avec un préparateur individuel pendant la présaison. Pendant la saison, je dirais moins. Mais pendant la présaison, pour moi, il y a 50% d'un effectif professionnel qui va s'entraîner avec un préparateur physique individuel.

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"Amener les joueurs vers leur meilleur état de forme et le faire durer le plus longtemps possible"

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Sur quels éléments le préparateur physique du club doit-il axer son travail pendant cette période ?

Je ne travaille pas au club, donc je ne peux pas te le dire. Mais souvent, ça va être par rapport à la vision du coach, au projet de jeu que le coach va mettre en place. Ça ne dépend que de ça.

C'est-à-dire ? Est-ce que tu peux préciser ?

Par exemple, le préparateur physique va s'adapter si le coach veut jouer avec des joueurs qui ont un volume conséquent de courses, des répétitions de courses, ou un gros volume de jeu. La préparation sera axée sur le volume, sur la répétition d'efforts, sur la répétition de sprint. Le préparateur physique va axer sa préparation physique par rapport au projet de jeu du coach.

On pourrait penser que l'on prépare les joueurs physiquement de la même façon dans tous les clubs. Or, ce n'est pas le cas.

Ce n’est pas du tout le cas. C'est vraiment adapté à la vision du coach, si c'est un coach qui est offensif, un coach qui est défensif, ça va dépendre du système de jeu. C'est le coach qui donne l'orientation pour la préparation physique. C'est selon ce qu'il veut mettre en place, suivant la vision du coach, le projet de jeu, que la préparation physique sera axée.

Par exemple, si un coach axe son jeu sur la transition rapide vers l'avant, qu'est-ce qui est travaillé ?

Tu axes ta préparation sur la répétition des efforts, sur le jeu vers l'avant et la répétition des efforts. La projection vers l'avant, du coup de répétition des efforts.

On a vu les joueurs des Girondins mercredi faire un test WMA. Qu'est-ce que c'est ?

Ça est un indicateur de performance pour les joueurs, c'est pour évaluer le volume maximal aérobic du joueur. C'est pour avoir des données, car cela permet d'avoir une donnée sur le volume maximal aérobic du joueur et ensuite de faire un travail sur toute la saison.

Après, le préparateur individualise le travail au cours de la saison ?

C'est vraiment une planification. Par exemple, on va dire sur toi, tu as une WMA de 20. On va chercher à la développer le plus haut possible. Sur tes cycles de travail, tes cycles aérobiques, par rapport à cette WMA, on va planifier un travail individuel.

Plus tu es bon en WMA, plus tu as une capacité à reproduire les efforts, c'est ça ?

Exactement.

Les joueurs seront-ils à 100% de leurs capacités le week-end du 5 août lors de la reprise du championnat ?

Non, ils ne seront pas à 100% le 5 août. Parce que le but de cette préparation, ça va être d'amener les joueurs vers leur meilleur état de forme. Et le but, c'est de le faire durer le plus longtemps possible. Parce qu'une saison, ça dure beaucoup de temps. Après, au bout de 7 semaines de préparation, il y aura déjà de gros effets.

Est-ce que les préparateurs physiques des clubs planifient leur préparation pour que l'équipe soit au top de sa forme à une date précise ?

Non, il n'y a pas de pic de forme. Il faut juste leur faire atteindre leur meilleur état et le faire perdurer. Parce que la saison est longue. Donc il faut que leur état de forme soit constant. Il est nécessaire aussi de prévenir le risque des blessures.

Justement, quels sont les risques pour le corps et les précautions que doivent prendre les préparateurs physiques lors d'une préparation de début de saison ?

Ils prennent des précautions. Il y a beaucoup d'indicateurs. Il y a beaucoup de data. Il y a beaucoup d'indicateurs de forme. Est-ce que les joueurs sont fatigués ? Quelle est leur hygiène de vie ? Comment mangent-ils ? À quelle heure dorment-ils ? C'est vraiment global. Après, chaque staff, travaille différemment. Mais ils ont tous des logiciels. Il y a des indicateurs de performance. On appelle ça le RPE.

Comment font les clubs pour vérifier ces indicateurs avec les joueurs ?

Ça dépend des clubs. La plupart des clubs ont un logiciel. Ils ont des questions à poser : s'ils ont bien dormi, s'ils ont bien mangé, s'ils sont un peu fatigués, s'ils ont des douleurs musculaires. Ils ont vraiment un suivi. De plus, il y a aussi les données GPS. Ça ne ment pas. Les données GPS, ça ne ment pas.

Ils s'en servent beaucoup ?

Je ne dis pas que c'est indispensable, mais c'est quand même important.

J'ai l'impression que le métier de préparateur physique intègre beaucoup d'analyses de chiffrées.

Je suis totalement d'accord avec toi. Tout le monde ne l'utilise pas. Par exemple, pour mes joueurs individuels, je les utilise. Les données GPS, je les utilise presque tout le temps. Mais je ne vais pas me baser sur ça tout le temps.

Certains préparateurs physiques disent « il faut faire du coffre, il faut emmagasiner, il faut courir, courir, courir ». Est-ce que c'est qu'il faut multiplier les courses, et faire du foncier pour avoir une bonne préparation physique ?

Le joueur sur le terrain, il répète ses efforts. Ça veut dire qu'il faut quand même qu'il ait du coffre. S'il n'a pas de coffre, il ne peut pas répéter ses efforts. Bien sûr, c'est vrai qu'il y a la préparation physique intégrée qui commence à prendre beaucoup de place. Mais il faut quand même avoir un minimum de foncier. Moi, je te répondrais oui. Il faut quand même avoir un volume conséquent pour pouvoir répéter des efforts.

Que signifie la préparation physique intégrée ?

C'est intégré avec le ballon. Par exemple, au lieu de faire un 15-15, tu vas faire un exercice qui correspond à un 15-15, mais tu vas intégrer le ballon. Du coup, le joueur va prendre plus de plaisir, et il va le faire plus à fond. Il va plus se la donner. Mêle si le résultat est le même à la fin.

N.P