Mercato : Quels départs pour Bordeaux ?

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À une semaine du retour sur les terrains d’entraînement du Haillan (mercredi 29 juin), les Girondins n’ont pas encore officiellement entamé leurs mercato et celui-ci pourrait prendre une face différente selon les départs à venir. Examen des cas des possibles partants.

Adam Ounas 

Lancé dans le grand bain du professionnalisme en octobre 2015 par Willy Sagnol, le joueur de 19 ans serait ciblé par Manchester United d’après des informations anglaises convergentes. José Mourinho, qui apprécie faire progresser les joueurs sur le long terme, aimerait rapatrier le jeune bordelais du côté de son nouveau club. Sunderland aurait également un oeil sur Ounas, mais le club de Wahbi Khazri aura bien du mal à concurrencer Manchester United, si l’intérêt s’avère réel. Plus généralement, l’espoir des Girondins est observé très attentivement du côté de l’Angleterre depuis plusieurs mois par les recruteurs qui analysent ses performances. Au niveau contractuel, Bordeaux est en force sur le dossier avec un engagement allant jusqu’en juin 2019. Surtout, Manchester United a prouvé sa propension à mettre beaucoup de moyens pour le recrutement de jeunes possibles prodiges comme ce fut le cas la saison passée avec Anthony Martial. Acheté 80M€, le contrat de Martial valorisait deux saisons monégasques avec un total de 15 buts à 19 ans lui aussi. Ounas, qui est un milieu offensif, avec ses 5 buts et 2 passes décisives pour ses neuf premiers mois en L1, pourrait être lui aussi être extrêmement bien valorisé. Manchester United ayant de très gros moyens, le joueur ayant un contrat encore long, un potentiel largement remarqué outre-manche et une fraîcheur dans l’effectif professionnel bordelais qui l’empêcherait certainement de se mettre son club formateur à dos, un départ à moins de 30M€ serait étonnant. Et permettrait à Bordeaux de peut-être réinvestir une partie de l’argent dans un recrutement un peu plus épais.

Lamine Sané 

Le défenseur central issu de la réserve girondine est annoncé aux quatre coins de l’Europe. Après une saison douloureuse tant physiquement que moralement, avec de nombreuses controverses, le moment semble idoine pour un départ. Alors que la presse l’annonçait en partance pour l’Allemagne, les derniers prétendants en date seraient les Turcs de Kayserispor, les Italiens du Genoa et les Espagnols du Betis Séville. Cette dernière option pourrait tenir la route dans la mesure où les Sévillans seraient tournés vers  la L1 pour renforcer leur axe central avec les noms des Lyonnais Bakary Koné et Lindsay Rose sur la liste en compagnie de Sané. Si le premier nommé rejoindrait plutôt Malaga, Rose serait la priorité juste devant Lamine Sané d’après des informations du journal espagnol AS. Avec un contrat encore en cours pendant un an (juin 2017), et après une saison presque cauchemardesque en 2015-2016, Bordeaux pourrait céder le contrat de Sané pour environ 3M€.

Diego Rolan

Régulièrement cité parmi les possibles partants, Diego Rolan laisse souvent planer le doute sur son engagement futur à Bordeaux. En filigrane, on peut comprendre que l’international uruguayen ira proposer ses talents ailleurs sans le moindre problème si une offre intéressante parvient aux dirigeants girondins. Seul souci, Rolan est à un tournant tant sportivement que contractuellement et sa valeur n’est plus la même qu’il y a un an. À l’époque du mercato 2015, Newcastle et Aston Villa avaient mis les bouchées doubles pour accueillir celui qui avait réalisé une saison de L1 à 15 buts. Les Magpies auraient été recalés après une offre d’environ 18M€ tandis qu’Aston Villa n’avait pu remporter l’adhésion bordelaise avec une proposition estimée à 21M€. Après une saison très décevante et seulement 7 buts en L1 au compteur, Rolan a vu sa cote dégringoler puisque l’Uruguayen serait estimé aujourd’hui à 8M€. Après trois saisons et demi à Bordeaux, le moment est charnière dans la mesure où le contrat de « Dieguito », comme le surnomment ses coéquipiers bordelais, prendra fin en juin 2018. Une nouvelle saison moyenne couplée à un futur contrat lesté d’une nouvelle année et se retrouvant sur le fil du rasoir, pourraient encore faire chuter le prix d’un possible transfert. Si West Bromwich qui a toujours apprécié le joueur, et poursuivra l’aventure en Premier League contrairement à Newcastle et Aston Villa, finit notamment par se positionner, les dirigeants Girondins devraient y réfléchir à deux fois avant de bloquer de nouveau le départ vers d’autres cieux du protégé d’Oscar Tabarez en sélection. 

Les autres cas 

Grégory Sertic est un point d’interrogation majeur. Après sa grave blessure (rupture des ligaments croisés) qui l’a contraint à vivre une saison blanche, le contrat de Sertic a logiquement perdu de la valeur d’autant plus qu’il est très difficile de prévoir le retour en forme de joueurs ayant subi ce type de blessure. Bordeaux n’a pas encore prolongé le contrat de son joueur qui devrait se terminer en juin 2017, sauf prolongation en cours de saison. À l’heure actuelle, il est difficile d’imaginer un club capable d’investir sur un joueur qui représenterait un pari assez risqué. À Grégory Sertic de retenter sa chance sous les ordres de Jocelyn Gourvennec ou de trouver un projet avec un nouveau club pour un nouveau départ dans sa carrière qui a souffert de cette grave blessure au genou. Quoiqu’il en soit, le moment est peut-être le bon là aussi pour une séparation qui conviendrait certainement aux deux parties. 

André Poko n’a semble-t-il jamais été franchement sollicité par d’autres clubs. Mais sa situation s’est clairement dégradée au sein des Girondins avec l’épisode de sa photo sur les réseaux sociaux armé d’une chicha et d’un maillot de l’Olympique de Marseille en fin de saison. Depuis, les ultras bordelais ont clairement affiché leur désir de ne plus revoir le joueur sous le maillot girondin. Au-delà de la pression que sont capables de mettre les supporters du virage sud sur la direction girondine, le contrat de Poko, surtout dans ce contexte, fait réfléchir. Libre dans un an, le Gabonnais va-t-il être poussé dehors par le club au scapulaire qui n’aura sans doute pas l’audace d’offrir une prolongation de contrat à un joueur qui a déçu sur et en dehors du terrain ? Dans ces conditions, un départ semblerait inéluctable, mais avec une valeur estimée à 2,5M€, difficile d’imaginer un club proposer un rachat des droits contractuels dans la mesure où le joueur a écorné son image et sort d’une saison ratée. À sa décharge, le poste d’arrière droit n’est pas le sien et ses prestations au milieu, à défaut d’être réussies techniquement, ont prouvé que le joueur avait un peu de coffre. Un club de L1 de milieu de tableau, voire un promu comme Djion, pourrait essayer de relancer le joueur… Ce qui serait alors une aubaine pour Bordeaux.

Par Florian RODRIGUEZ