Valentin Vada : Un joueur d’avenir
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Depuis 5 mois dans le groupe professionnel des Girondins de Bordeaux, Valentin a su profiter des nombreuses blessures pour être une des révélations de la fin de l’ère Willy Sagnol. Alors pourquoi le club ferait mieux de ne pas se passer des services de ce jeune joueur de 20 ans et écouter la chroniqueuse Nell du Talk WebGirondins et son maintenant cultissime hastag #VadaNoSeVa (Vada ne t’en vas pas).
Un parcours compliqué
Valentin Vada est né le 6 mars 1996 à Guadalupe dans la province de Santa Fe en Argentine. Il possède la double nationalité argentine et italienne, élément important, on le verra un peu plus tard.
Il est formé au Proyecto Crecer, un centre de formation situé à San Francisco en Argentine, avec lequel les Girondins de Bordeaux ont un partenariat. Elément décisif dans la venue de ce jeune talent en gironde.
En effet, dès l’âge de 10 ans, il effectue un essai concluant au centre du Haillan où il impressionne les éducateurs qui décident de le faire venir dès ses quatorze ans.
C’est finalement à 15 ans qu’il s’engage officiellement avec les Girondins avec ses parents dans les bagages pour l’aider à s’acclimater plus rapidement.
Seul hic, la FIFA. Selon l’article 19 de la FIFA, le transfert d’un mineur d’un continent à un autre est interdit sauf si le joueur est originaire d’un pays de l’UE. Valentin est italo-argentin mais la FIFA refusait la validation de sa licence. Cette affaire rappelle le transfert d’un certain Lionel Messi alors âgé de 13 ans des Newwell’s Old Boys au FC Barcelone mais bizarrement la FIFA n’y avait vu aucun problème : une FIFA à double vitesse. Bref, le 11 janvier 2013 le tribunal administratif du sport donne raison aux Girondins et Vada signe son premier contrat pro le 1 er juillet 2014.
De la CFA à la ligue 1
Après deux ans sans jouer de compétitions officielles du à cet imbroglio juridique, Valentin commence son parcours en CFA dans l’équipe conduite par Patrick Battiston. Tout le monde est d’accord pour dire que c’est un joueur très doué doté d’une grande technique.
Mais il n’y arrive pas, ne s’exprimant qu’individuellement et ne s’inscrivant pas dans un collectif. Souvent remplaçant, il se trouve démotivé et est rapidement en surpoids.
Willy Sagnol parlait alors d’un joueur trop soliste et inefficace : « Il était présenté comme un futur très grand joueur. Il avait fait la préparation avec nous la saison dernière et cela n’avait pas du tout confirmé cela. Parfois, il faut des électrochocs. L’attitude que nous avons adoptée avec lui a été mise en place pour qu’il prenne conscience que le foot, ce n’est pas crier fort ou toucher 200 fois le ballon. Il faut être efficace... »
Le déclic a lieu pour ce jeune talent qui réussit à se refaire un physique et un mental, ce qui lui permet d’intégrer le groupe de Willy Sagnol durant l’été 2015. Vada explique lui-même ce changement : « Je sentais, sur mes derniers matchs avec la CFA, que j'étais prêt à franchir le pallier qui me séparait des pros. J'ai changé beaucoup de choses dans mon état d'esprit. J'ai simplifié mon jeu. Avant, je jouais pour moi. Je ne pensais qu'à moi. Maintenant, je pense au collectif et au bien-être de l'équipe, c'est cela qui fait la différence. »
Autre paramètre qui explique ce renouveau est son repositionnement sur le terrain. Numéro 10 ou attaquant de formation, les entraineurs le font passer en milieu relayeur ce qui a grandement contribué à simplifier son jeu. Il ne joue plus que pour lui mais pour les autres et a maintenant pour qualité première de faire briller ses coéquipiers.
Ce joueur est un véritable mix de la formation argentine et française.
Vada intègre ainsi le groupe pro le 1er décembre 2015 contre Bastia mais c’est en Europa League contre le Rubin Kazan qu’il effectue sa première apparition chez les professionnels qu’il ne quittera plus en s’imposant dans le dispositif de Willy Sagnol.
Aujourd’hui, « el Principito » (le petit prince en espagnol, surnom donné au Proyecto Crecer) est un talent qui ne demande qu’à être exploité en Marine et blanc. Très sollicité, ce serait dommage de ne pas le voire évoluer plus longtemps sous le scapulaire au vu de tout ce qu’a fait le club pour qu’il puisse jouer. A lui, à son agent qui n’est autre que le frère de Gonzalo Higuain, à son entourage et au club de prendre la bonne décision.
Pierre Casanova