Ruben Pardo peut-il être la bonne pioche pour les Girondins ?

05/02 - 08:51 | Il y a 6 ans
Ruben Pardo peut-il être la bonne pioche pour les Girondins ?

© Iconsport

Arrivé dans les dernières heures du mercato hivernal, Ruben Pardo pourrait participer à sa première rencontre sous les couleurs marine et blanche dès ce soir contre le Stade Brestois du fait de l’absence d’Otavio pour cause de suspension. Décryptage d’une des recrues bordelaises avec Maxi Franco Sanchez, correspondant en Espagne pour Foot Mercato.

Alors que Paulo Sousa avait témoigné une certaine lassitude avant de recevoir l’Olympique de Marseille en estimant que le marché des transferts était terminé pour les Girondins, Eduardo Macia avait réussi à négocier l’arrivée de Ruben Pardo sans dépenser la moindre indemnité. A l’heure du bilan, avant d’affronter Brest en championnat, l’entraîneur des Marine et blanc a décrypté les qualités du milieu de terrain basque. L’ancien joueur de la Juventus ou encore du Borussia Dortmund a laissé entendre qu’il pourrait participer à cette rencontre : "Ruben Pardo ? Physiquement, il n'a pas de problème. Au niveau de l'intégration, il ne joue pas depuis plus de six mois. C'est un joueur différent au niveau de la construction, de la mobilité. Il a la connaissance de l'espace. Pour construire, c'est un joueur qui a une excellente culture de jeu. Il a aussi la capacité d'imposer le jeu. Au niveau technique, c'est un bon joueur. Il faut rappeler qu'on n'aura pas Otavio car il est suspendu. C'est un joueur qui peut être utilisé, l'équipe peut avoir déjà besoin de lui déjà pour la rencontre contre Brest". A écouter l’entraîneur bordelais, Ruben Pardo a toutes les qualités requises pour jouer dans son onze. Mais comme il le dit si bien, le nombre de matchs de l’ancien espoir espagnol cette saison se compte sur les doigts d’une seule main. Le joueur formé à la Real Sociedad n’a participé qu’à une seule rencontre. C’était le 19 décembre dernier en Copa Del Rey contre le CF Becerril (équipe de troisième division). Le milieu de terrain de 27 ans avait foulé la pelouse avec le brassard de capitaine et avait même réussi à marquer grâce à une belle passe en retrait venant de la droite. Outre cette rencontre, la première partie de la saison a été une longue traversée du désert pour lui. Seules quelques apparitions sur le banc en championnat sont à noter. Il faut dire que le club basque compte davantage sur des joueurs plus juvéniles à fort potentiel : "Ça fait quelque temps déjà qu’il n’est plus vraiment considéré comme un joueur important à la Real, d’où son prêt au Betis il y a deux ans. Et ce quels que soient les entraîneurs présents sur le banc. Et là avec la concurrence au milieu et ce duo Odegaard-Merino notamment, il n’a pas sa place", nous explique Maxi Franco Sanchez, journaliste pour Foot Mercato.

Maxi Franco Sanchez : "Il me fait plus penser à un Dani Parejo qu'à Fabregas ou Xavi"

Mais pour mieux comprendre la chute de Ruben Pardo dans son club de coeur, il faut remonter à la saison 2015/2016. Il parvient à bien démarrer l’exercice avant d’enchaîner quelques blessures qui l’obligent à sortir peu à peu de l’équipe. La saison suivante, à la mi-septembre, le mauvais sort commence à s’abattre sur lui puisque le natif de Logrono connaît des douleurs au genou avant de souffrir d’une rupture des ligaments croisés. Certains joueurs commencent à prendre sa place et il ne rentre plus dans les choix de l’entraîneur pour Maxi Franco Sanchez : "Il est aussi tombé au mauvais moment, dans une Real Sociedad globalement peu ambitieuse et qui ne proposait rien de bien séduisant dans le jeu. S’il avait commencé à éclore aujourd’hui, dans cette équipe plutôt portée vers l’attaque et avec le jeu qu’on lui connaît, la donne aurait pu être différente. L’étiquette de nouveau Xabi Alonso n’a pas dû être facile à assumer". La saison 2016-2017, le milieu de terrain assez longiligne récupère du temps de jeu en première partie de saison avant d’être au Real Betis où il retrouve quelques couleurs. Mais les deux saisons suivantes, le nom de Ruben Pardo s’écrit désormais en pointillé. Il ne joue que quelques matches par saison avant d’être mis au placard. La Real Sociedad ne compte plus sur lui et c’est sans doute pour cela que le club basque n’a pas réclamé la moindre indemnité sur un joueur qu’il a pourtant formé. En somme, l’ex-espoir de la Rojita arrive avec beaucoup d’incertitudes le concernant et il ne faut pas voir en lui un joueur capable de mener le rythme de son équipe : "Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas vraiment le milieu classique espagnol à la Xavi ou même à la Fabregas pour citer un joueur de Ligue 1 auquel les gens ont l’habitude de penser. Il me fait plus penser à un Dani Parejo par exemple, à savoir un joueur avec une belle conduite de balle et une bonne vision du jeu, capable de casser des lignes avec des passes ou de lancer ses attaquants dans la profondeur. Plus à l’aise dans une équipe au jeu direct a priori, avec du mouvement et des joueurs rapides, et il peut régaler sur les contres", décrypte Maxi Franco Sanchez.

Ruben Pardo a souvent joué dans un rôle de milieu central si ce n’est dans une position plus reculée. Toutefois, il n’est pas là pour gratter des ballons comme est capable de le faire Otavio : "Un rôle plus reculé au milieu ? Il peut, et ça a déjà été le cas, en club comme en sélection. Sur les phases d’attaque a priori il ne devrait pas y avoir de problème, dans les sorties de balle il peut faire le boulot. En revanche défensivement c’est trop léger, il manque de rapidité. Mais cela dépend aussi de la façon de jouer de l’équipe. Si Ruben Pardo est dans une équipe où on cherche à tout prix à avoir la possession et où les milieux défensifs ont moins de boulot, ça le fait ". Outre ses qualités de footballeur, Ruben Pardo a laissé une image très lisse du côté des supporters où il n’a jamais fait de vagues malgré son faible temps de jeu. Il n’a jamais cédé aux sirènes des autres clubs basques par exemple : "Du côté de Saint-Sébastien, il laisse un beau souvenir. Il faut aussi signaler qu’il a refusé à plusieurs reprises de rejoindre l’Athletic, l’ennemi de la Real Sociedad, ce que d’autres joueurs de la Real n’ont pas hésité à faire avant lui", explique le journaliste de Foot Mercato. Bien qu’en manque de compétition, Ruben Pardo a, semble-t-il, laissé de côté ses problèmes physiques. Il est peut-être (déjà) temps pour Paulo Sousa d’utiliser un joueur qui pourrait permettre au jeu des Girondins de trouver plus de clarté. Rappelons que les Marine et Blanc sont l’une des équipes à réaliser le plus de passe en retrait en Ligue 1. Une donne qui pourrait peut être changée avec la présence du milieu de terrain basque dans l’entrejeu. Nous le saurons sans doute bien assez tôt.

Florian Sabathier

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