Bordeaux-Sainté : "Puel a toujours la confiance des dirigeants et celle du public"

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Tibo (Evect), comment expliques-tu la mauvaise passe que les Verts traversent actuellement ?
C’est assez compliqué. Il y a eu un très bon début de saison et puis ensuite il y a eu plusieurs facteurs qui ont fait que l’équipe a connu des difficultés. Tout d’abord, il y a eu le départ de Wesley Fofana qui est un jeune joueur pour Leicester et était un des piliers de notre défense. Dans le même temps, il y a eu la blessure du capitaine Mathieu Debuchy qui est un élément très important. On a enchaîné à ce moment-là beaucoup de blessures. On avait une équipe qui était perdue. On a de base une équipe qui a été profondément rajeunie avec des joueurs qui n’avaient aucune expérience à ce niveau-là (en citant la charnière Sow-Tshibuabua avec à peine une saison en réserve). Tout ça fait qu’il y a eu des mauvais résultats qui se sont enchaînés et on sait que ça peut être vite difficile de briser une spirale.
"On ne va pas jouer l’Europe cette saison c’est certain"
Comment tu abordes cette rencontre face aux Girondins ? C'est déjà un match crucial ?
C’est une semaine qui est importante parce qu’on va à Bordeaux, ensuite on reçoit Nîmes. Ce sera un choc de bas de tableau. Il faut qu’on arrive à prendre des points. Si on prend 4 points sur 6 possibles, on aura fait une belle semaine et on pourra passer les fêtes avec un peu plus de sérénité. Il faudrait surtout ne pas perdre ce match face à Bordeaux et pourquoi pas aller le gagner parce qu’il faut que la série prenne fin. Dans le contexte actuel, il faut arriver assez vite à renouer avec le succès et remonter au classement. On ne va pas jouer l’Europe cette saison c’est certain. Mais on a quand même les capacités pour au moins être dans le ventre mou du championnat et passer une saison tranquille sachant que c’est une saison de transition à Sainté avec l’arrivée de Puel.
Peux-tu nous faire un résumé sur le jeu global de l'ASSE cette saison ?
De base, on est quand même une équipe qui arrive à se projeter assez vite vers l’avant, avec un jeu direct. C’est moins le cas maintenant parce qu’on a plus d’expérience et d'anciens. L’équipe du début de saison ne ressemble pas forcément à celle qu’on a actuellement. C’est difficile de dégager un style de jeu. Si on revient 4-5 matchs en arrière, on avait une défense catastrophique. Depuis la victoire contre Marseille, on avait toujours encaissé des buts, même beaucoup.
"On a un souci offensif, car on ne marque pas ou peu"
Quels sont les points forts et les joueurs à surveiller ?
Sur les derniers matchs, on a une assise plutôt bonne avec des latéraux qui reviennent bien. Donc, je parle de Debuchy et Trauco qui a tendance à monter en puissance. On a notamment Neyou qui est un joueur important et c’est l’une des bonnes pioches du dernier mercato. C’est un joueur qui surprend tout le monde parce qu’il arrive de la réserve de Braga (3e division portugaise). Il s’avère que c’est le meilleur joueur du début de saison et c’est le dépositaire du jeu de l’ASSE (...) Par contre, Khazri revient bien depuis quelques matchs. C’est un des éléments offensifs sur lesquels on compte en ce moment parce que c’est sûrement le plus régulier.
Quels sont les points faibles de l'équipe ?
Sur les derniers matchs, on a un souci offensif, car on ne marque pas ou peu (...) On ne trouve pas la bonne formule. Il y a un manque de réalisme qui va avec la situation du club. Il y a un manque de confiance. Il faut que ça tourne et on espère que ce sera mercredi même si on aime bien les Bordelais (rires). On a un Denis Bouanga qui était le fer de lance de notre attaque l’année dernière et qui est en difficulté cette saison. Romain Hamouma, dont tout le monde connaît les qualités techniques mais qui est un intermittent du spectacle.
"Puel bénéficie d’une certaine indulgence et clémence du public"
Est-ce qu'on est proche d'un départ pour Claude Puel ?
Non, la question ne se pose pas, car au-delà de son rôle d’entraîneur, il est aussi manager général de l’ASSE et membre au conseil de surveillance du club avec des hommes qu’il a placés (NDLR il cite Xavier Thuilot). Il a aussi amené Buisine à la cellule de recrutement.
Alors d’une part, quand il est arrivé, nos 2 présidents savaient qu’il y aurait une période difficile surtout financièrement, qu’ils n’auraient pas les moyens pour bâtir une équipe compétitive. Le projet était de s’appuyer sur la formation. La 2e chose est que dans le contexte économique actuel, virer Puel, qui a la mainmise sur le club s’avérerait très compliqué. Il faudrait faire partir aussi Thuilot et dans une moindre mesure Buisine serait aussi concerné. Puel a toujours la confiance des dirigeants et globalement celle du public. Beaucoup apprécient le profil de bâtisseur de Puel. Comme il a ce profil et se projette sur plusieurs saisons, il bénéficie d’une certaine indulgence et clémence du public. À Sainté, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un entraîneur qui avait une vraie vision sur le long terme.
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