Girondins. Nathanael Baï : "On m'a dit qu'on ne comptait pas sur moi"

15/07 - 16:58 | Il y a 6 heures
L'ancien défenseur latéral des Girondins de Bordeaux Nathanael Baï (26 ans) révèle les coulisses de son départ : "Bruno Irlès m'avait dit oui, on te garde". Le joueur formé au club (génération 1999) explique sa déception après avoir été écarté malgré une saison réussie. Il s'est engagé avec l'US Saint-Malo en National 2. Un témoignage exclusif qui met en lumière la gestion du mercato bordelais.
Girondins. Nathanael Baï : "On m'a dit qu'on ne comptait pas sur moi"

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WebGirondins le Talk : Pourquoi as-tu quitté les Girondins de Bordeaux cet été ?

Nathanael Baï : Ce n'était pas ma volonté de partir. Si j'avais pu rester 10 ans au club, je l'aurai fait. Toute la saison le coach m’a dit : "Oui, on te garde, je suis content de ta saison. Ne t'inquiète pas pour l'année prochaine". Le club n'a pas donné de nouvelles jusqu'à juin. Saint-Malo m'a fait une proposition. Comme ma priorité était de rester aux Girondins, j'ai appelé le directeur sportif John Williams mi-juin. C'est un choix du staff. On m'a fait comprendre qu'il changeait de formation et que je n'étais pas leur priorité.

Qui a pris cette décision ?

Je ne pense pas que ce soit qu'une décision de John Williams, car ils travaillent tous ensemble (Irlès, Williams et Prso). Je suis très déçu, car c'est un club que j'aime, une ville que j'aime. J'aurai aimé rester. Si on ne veut plus de moi, je dois aller voir ailleurs.

"J'ai appelé d'autres joueurs pour savoir si c'était moi le problème"

Avez-vous échangé avec vos coéquipiers à Bordeaux sur ce sujet ?

Oui, j'en ai parlé à Louveau, Grillot, Diabaté, Yambéré, Trichard pour savoir si c'était moi le problème ou si c’était pareil pour tout le monde. Finalement, ils n'ont pas appelé tout le monde. Je pensais rester au club, et, comme Saint-Malo m'a fait une bonne proposition par respect pour Bordeaux, j'ai appelé les Girondins avant de me décider.

Quelle est la raison donnée par John Williams ?

John Williams m'a dit que Bordeaux n'arrivait pas à trouver d'ailier pour rester à 4 défenseurs. Ils ont donc changé de formation et je n'étais pas le premier choix.

Es-tu capable de jouer en position de piston dans une défense à trois ?

Oui, sans problème. C'est leur vision des choses. Ils ont sans doute d'autres profils plus intéressants pour eux. C'est compréhensible.

"Les derniers mots de Bruno Irlès sont : “Ne t'inquiète pas, je suis content de toi, la saison prochaine, je te garde"."

Que retiens-tu de ta saison bordelaise ?

J’ai beaucoup appris, je pense avoir fait une bonne saison, même si j’avais pu mieux faire dans certains domaines. J’ai appris de certains joueurs plus expérimentés, j’ai appris sur le plan de jeu du coach que je n'avais jamais connu. J’ai appris à gérer la pression des supporters au stade, car je n’ai jamais connu autant de supporters et de gens qui aiment le club. Beaucoup de personnes qu'on ne voit pas veulent notre bien : kinés, docteurs, administratifs, les supporters, c'est un ensemble. Nous, on s'occupe juste de la partie terrain, mais tout le mode œuvre pour que nous soyons performants.

Est-ce que tu t'attendais à être titulaire en National 2 ?

Non, mais je me fixe des objectifs à court et long terme. Je me suis dit que je n’avais rien à perdre. Au pire, je jouais en N3. je ne voulais pas avoir de regrets et plaire à l'entraîneur. J’ai tout donné, j'y suis allé. La concurrence ne m'inquiète pas, car les statuts, ce sont des lignes sur un papier, ce qui compte c'est de plaire au coach et le terrain.

L'entraîneur Bruno Irlès vous a-t-il rappelé depuis ?

Non. Ces derniers mots sont “Ne t'inquiète pas, je suis content de toi, la saison prochaine, je te garde”. Depuis je n'ai pas eu de nouvelle.

As-tu envisagé d'arrêter le football ?

Oui. Je tournais en rond en National 3, et cela ne se passait pas bien. Je jouais 15 matchs par saison. Je me suis dit que le foot n’était peut-être pas fait pour moi. Avoir un métier comme tout le monde était peut-être la solution, avec moins de stress et de pression.

As-tu réfléchi quand les Girondins te contactent ?

Non. Dans la situation du club, jouer en National 3 aux Girondins, c'était bénéfique. J'aime ce club. Je suis rentré à 14 ans en préformation et j'ai fait 3 ans au centre de formation.

Tu as côtoyé de grands joueurs à l’Académie

Oui, Jules Koundé, Aurélien Tchouameni, Zaydou Youssouf. Je suis encore en contact avec eux. Tout comme Yassine Benrahou, Till Cissokho, avec qui j’ai joué. J'ai eu Jean-Luc Dogon comme éducateur.

Comment avez-vous vécu les 5 défaites d’affilée la saison dernière ?

Franchement, on ne s’y attendait pas. On ne savait pas comment gérer que ce soit les joueurs ou le coach. On n'avait rien changé à notre façon de travailler, chaque erreur nous a coûté cher. Nous devions être plus vigilants. On a fini par discuter entre nous (après la défaite face à Blois à domicile, NDLR), cela a libéré des mots, et on a sorti la tête de l’eau.

Pourquoi avez-vous choisi Saint-Malo et l’équipe de Gwen Corbin cette saison ?

C’est une équipe qui joue bien au ballon, dans les déplacements, on sent une force collective. Tout le monde est ensemble. Il n’y a pas de joueurs à l'écart ou qui se prennent pour quelqu'un d’autre. On travaille correctement avec une bonne cohésion.

"La vraie force des Girondins ce sont ses supporters"

Comment te projettes-tu pour la suite de ta carrière ?

Je me projette toujours. Pour l’instant, je me concentre sur la saison à venir pour gommer les défauts et améliorer mes qualités. On verra par la suite. J'aimerais continuer et aller plus haut si c’est possible. Il y a des étapes à suivre.

Saint-Malo joue avec une défense à trois avec des pistons

Oui, ils jouent avec des pistons et cela ne les a pas freinés de m'engager. C’est prévu que je joue en position de piston et aussi dans une défense à 4.

As-tu un mot pour les supporters bordelais ?

Restez comme vous êtes. Vous êtes les meilleurs. Continuez à supporter le club, car c’est vous la vraie force.

Nicolas Pietrelli et le Talk (L.Crocis, Jonathan d’Agostino, Conan et le chat)


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