Carnet d’entraînement : Menacer Paris

20/04 - 17:36 | Il y a 7 ans
Carnet d’entraînement : Menacer Paris

© Iconsport

Vendredi 20 avril 2018 - Le Haillan : Les Girondins, qui recevront le champion parisien dimanche soir, n’ont pas changé leurs habitudes sous Gustavo Poyet en insistant sur les frappes aux but lors du dernier entraînement ouvert au public de la semaine. En faisant feux de tout bois devant les cages les joueurs bordelais se sont préparés à exploiter la moindre occasion.

Les jets de deux tuyaux d’arrosage automatique fouettent l’air et apportent un bruit de frottement qui vient légèrement troubler la douce ambiance du Haillan vendredi matin. Face aux spectateurs arrivant sur le parking qui leur est dédié, le terrain en contre-bas est déjà prêt. Le soleil sincère, le ciel bleu, et ces arrosages puissants laissent vagabonder les pensées et mènent aisément à des souvenirs de préparation de grands matchs nationaux ou européens au printemps, quand les pelouses devaient fuser pour accélérer le travail, faire monter les joueurs en pression. La pelouse du jour attend ses joueurs et à en juger la quantité de matériel étalé sur le terrain avec la panoplie habituelle composée de filets de tennis-ballon, coupelles, mannequins et piquets, ce sont les professionnels des Girondins qui sont attendus. À défaut de joueurs, un camion vient casser l’ambiance studieuse en s’engouffrant via le parking vers les chemin sinueux menant au chantier exigu du futur centre de vie des équipes réservistes. C’est dans cette direction que les quelques personnes déjà présentes se tournent en apercevant au loin des hommes en bleu marine et blanc s’avancer par groupes. Les joueurs arrivent et sont suivis de spectateurs qui ne savaient plus trop où se placer pour assister à l’entraînement. Depuis que Gustavo Poyet est devenu l’homme fort du vestiaire girondin, le terrain principal n’a plus les faveurs du groupe lors des veilles de huis-clos.

 

Eric Bedouet, Gaëtan Laborde et Valentin Vada sont les premiers à pénétrer sur le terrain. Le jeune joueur argentin des Girondins fait signe à des familiers qui se rapprochent de lui et viennent l’embrasser le long de la main-courante. L’ambiance est estivale, décontractée, avec un léger vent agréable. Petit à petit les abords du terrain se garnissent, les enfants en vacances sont là pour observer les joueurs. Ces derniers ont investi le terrain et commencent à échanger des passes, attirés par le ballon en attendant les consignes. La visibilité est parfaite pour les fans et la proximité physique avec les joueurs ne pourrait être meilleure. Diego Contento glisse sur un ballon et provoque l’hilarité de Jaroslav Plasil. Paolo Grilo arrive sur le terrain, son fidèle trépied sous le bras pour pouvoir y fixer sa petite caméra lui permettant de revoir le travail de ses gardiens. Les joueurs sont invités à rejoindre Eric Bedouet dont le coeur des activités visibles se concentre désormais sur les dix premières minutes de séance. Près de l’entrée du terrain, dans le sens de la largeur et sur une quinzaine de mètres, les joueurs commencent leurs aller et retour. Eric Bedouet fait des signes de moulinets avec les bras que les joueurs reproduisent instantanément. Chez les gardiens, présents à quelques mètres, les ballons claquent. Rouyard, Mandanda et Poussin, en ligne, tapent des ballons pour les gants de Costil, chacun leur tour, sans attendre. Et puis les positions s’inversent. Les joueurs de champ poursuivent l’échauffement : des petits appuis et de plus grands appuis, un sur la jambe gauche puis la jambe droite et une accélération sur la fin. Les gardiens sont passés à deux contre un, obligeant le portier dans le rôle du preneur de ballon à se déplacer en pas chassés à gauche et à droite.

Les joueurs sont amenés à former deux groupes de toros, au plus près des spectateurs, à portée de main, au sens premier du terme. Les cercles contiennent deux joueurs en leur sein et les joueurs extérieurs y sont très rapprochés les uns des autres, rendant les mouvements plus intenses et le pressing plus dense. Gustavo Poyet, l’air fermé, se promène sur le terrain puis se rapproche de son groupe. Les crampons raclent le sol et les supporters sont très attentifs aux mouvements des ballons qu’ils pourraient malencontreusement recevoir au visage sur un raté technique d’un joueur. « Une touche, une touche » tonne Igor Lewczuk après une embrouille entre joueurs pour la validité du premier jeu. Laborde laisse traîner le pied en interceptant le ballon devant Poundjé, Paul Baysse tacle vigoureusement au milieu. Les joueurs plaisantent parfois, mais se font pas de cadeaux. Les échanges sont de temps en temps spectaculaires. Maxime Poundjé réalise un numéro d’équilibriste dont il a le secret en allant chercher un ballon improbable en l’air, mais la munition est ensuite gâchée. « Non » se lamente Martin Braithwaite, d’un air un peu amusé, en se tenant la tête entre les mains. Jaroslav Plasil tente l’interception sur Gaëtan Laborde qui retire son pied au dernier moment. L’attaquant bordelais ne bronche pas, mais son visage trahit un agacement latent. Martin Braithwaite s’arrache pour toucher du pied un ballon aérien. Le jeu s’anime sérieusement et dans le groupe d’à-côté, c’est Pablo qui exulte et serre les poings après avoir réussi l’interception. Jules Koundé s’engage pleinement mais ses genoux restent plantés dans le sol au moment de tacler et le ballon lui passe sous le nez. Tout le monde rigole, y compris le jeune défenseur bordelais, même si l’action aurait pu lui coûter physiquement.

L’énergique coup de sifflet de Gustavo Poyet incite les joueurs à cesser les toros. Fernando demande la formation de binômes pour se faire des passes longues. Tout le terrain est investi. Otavio, seul à porter encore des collants sous son short, travaille avec Cafu. Malcom et Vada sont de nouveau ensemble. Les passes sont tranquilles et les ballons se croisent. Après quelques instants, Gustavo Poyet incite ses hommes à le rejoindre au centre du terrain. Tout le monde, gardiens compris, s’est regroupé près de l’entraîneur. Younousse Sankharé, un peu en retrait, écoute tout en se saisissant d’une bouteille d’eau présente dans un charriot. Les noms des joueurs sont égrenés et certains se saisissent d’une chasuble verte, se dirigeant vers un demi-terrain. Une cage amovible a été placée au milieu de la pelouse, permettant la réalisation d’une opposition. « C’est libre » précise Gustavo Poyet. Costil qui s’est positionné dans la cage du fond va évoluer avec Contento, Pellenard, Lewczuk, Otavio, Cafu et Laborde. En face, Poussin dirigera Poundjé, Baysse, Meïté, Vada, Braithwaite et Kamano. Le jeu démarre tandis qu’à l’opposé, Fernando et Mauricio Taricco sont impliqués dans l’atelier de frappes au but. Face à Mandanda et Rouyard qui alternent dans les cages, Sankharé, Malcom, Koundé, Sabaly, Plasil, Lerager et Pablo effectuent un travail de reprises face au but. Au milieu d’un groupe de ballons jaunes, sur la droite, Jaroslav Plasil débute un une-deux avec Mauricio Taricco débouchant sur un centre. Deux joueurs doivent partir de l’arc de cercle, passer entre deux piquets jaunes et fuser dans la surface. Deux mannequins bleus représentent des défenseurs au premier poteau, et dans leur dos, deux autres mannequins représentent deux autres défenseurs. « Allez, allez on marque » encourage Fernando avec sa voix douce et posée.

Pablo trouve les filets d’une tête piquée puissante. De Préville frappe à ras-de-terre en passant sous sa jambe d’appui. Mandanda la dévie mais le ballon rentre. Jules Koundé, lui, monte haut au niveau du deuxième poteau et marque dans le milieu du petit filet opposé. Un but tonique mais peu académique salué d’une tape dans la main de Sankharé qui formait le binôme avec le jeune défenseur bordelais. À l’opposé, Gustavo Poyet se fait entendre : « Changez de côté. » L’opposition dure deux fois quatre minutes. Le match est accroché et Cafu déborde Baysse d’une vive accélération côté droit avant de voir son tir repoussé par la jambe de Costil au premier poteau. Les joueurs en chasubles vertes insistent et finissent par marquer de près par Laborde sur l’action suivante. Les bleus tentent de se refaire. « Max retrait » crie Paul Baysse qui attaque vers les joueurs de l’atelier frappes aux buts, donc côté entrée du terrain. Le ballon de Poundjé arrive vers Baysse, mais l’ancien niçois, pas assez en mouvement, est et surpris par Pellenard qui fuse devant lui et s’empare du ballon pour contrer. Du côté des frappeurs au but, Sankharé reprend un centre du genou et permet à Mandanda de se détendre tel un félin pour sortir le ballon. Les centres viennent désormais du côté gauche où Plasil et Sabaly alternent pour leurs une-deux avec Mauricio Taricco. 

Dans son style caractéristique, Gustavo Poyet siffle énergiquement. Les joueurs se dirigent vers le chariot contenant les packs d’eau et prennent leur temps pour s’hydrater. Le temps printanier s’étire, jusqu’à ce que l’entraîneur bordelais donne le top départ après avoir regardé quelques instants ses notes. Plasil, Koundé, Lerager, Pablo et De Préville rejoignent Cafu pour faire équipe et participer à l’opposition face au groupe Meïté, Vada, Braithwaite. Du côté des frappes au but, on débute sur le côté gauche avec des centres de Contento et Poundjé. Sur sa première demi-volée après avoir amorti de la poitrine, Laborde manque le cadre en envoyant le ballon à côté. Contento place un bon centre au milieu de la surface, Kamano se détend bien et marque de la tête dans le petit filet opposé. Le match, lui, se poursuit sur un bon rythme. Vada trouve le poteau face à Costil et le ballon revient au point de pénalty. S’en suivent trois frappes détournées par le gardien bordelais, farouchement accroché à l’envie de ne rien céder avant d’encaisser un but sur un ultime ballon cafouillé devant la défense. Koundé ne manque pas la cible pour son équipe en marquant d’une bonne frappe croisée du droit qui trompe Poussin. Paulo Grilo, en bord de jeu, observe le comportement de Benoît Costil. Cafu, en jambe, déboule de nouveau et offre une situation de frappe à Lerager. Costil plonge dans les pieds du milieu girondin avant de se relever et de plonger deux nouvelles fois sur des tirs venus tous azimuts. Lukas Lerager s’arrache et marque d’un poteau rentrant. Chez les joueurs qui frappent au but, les centres viennent maintenant de la droite et Contento place une volée en l’air qui prend la lucarne. Un coup de sifflet sonne la fin du match. « Les gars au milieu » exige Gustavo Poyet qui rameute également les gardiens avec un « ouais Over » à destination de Mandanda. Les briefing est très court alors que tout le monde est réuni au milieu de terrain. Vada, Poundjé, Koundé, Sankharé, Pablo, Baysse et Kamano sont libérés et peuvent regagner le centre de vie des professionnels. Tout en regagnant la sortie avec ses coéquipiers, Valentin Vada répond avec le sourire à une personne l’interpellant : « Tu veux mon maillot ? Mais je reste comment moi après ? Torse nu ? » Une petite vague de supporters se dirige vers l’entrée du terrain et s’agglutine autour des premiers joueurs quittant la séance.

Pendant que les joueurs restants se regroupent près de l’arc de cercle de la surface de réparation, Plasil et Lewczuk allongent quelques ballons dans la moitié de terrain qui était jusque là consacrée à l’opposition. Gustavo Poyet ramasse quelques coupelles non loin du duo tchéco-polonais. À quelques mètres, Benoît Costil échange avec Paulo Grilo. Face aux buts, le schéma est le même, mais Fernando se charge des une-deux avec les joueurs et un seul joueur doit fuser dans la surface. Pellenard donne les centres depuis le côté droit. Gainé au maximum, Malcom saute et marque d’une tête croisée et piquée imparable. Nicolas De Préville, très friand de ciseaux lors de ces exercices, se couche et claque un ballon qui part dans le coin droit du but. Souhalio Meïté pique une tête puissante mais Over Mandanda se détend et claque le ballon sur la barre, dans une gestuelle impressionnante ressemblant à s’y méprendre à celle de son frère ainé, Steve Mandanda. Après plusieurs tentatives ratées, Gaëtan Poussin qui alterne avec Mandanda et Rouyard et observe depuis le côté du but assène, taquin, un « là vous ne parlez plus » à destination des attaquants. Benoît Costil qui s’étire près de la ligne de sortie de but profite du turn-over pour donner quelques conseils à Davy Rouyard qui a quitté la cage. Gaëtan Poussin sort une frappe entraînant un « bien joué » rageur de la part de Mandanda. 

Les joueurs danois des Girondins connaissent des fortunes diverses. Lerager place une volée aux allures de drop de rugby qui passe au dessus des filets de protection du terrain et termine sa course sur le synthétique adjacent. Martin Braithwaite, de son côté, reprend de demi-volée du plat du pied droit et trouve les filets gauches du gardien. Pendant que les joueurs prennent plaisir face aux buts, Otavio et Cafu enchaînent les longueurs de terrain en accélérant avec Mauricio Taricco. La barre tremble suite à une reprise de De Préville. Laborde frappe de peu au dessus et Lerager, pas en réussite, croise trop sa frappe qui fuit le cadre. Nicolas De Préville, en très grande décontraction, s’amuse à reprendre un ballon d’un tir mi-extérieur mi-talon, et ne trouve pas le cadre. Jules Koundé plonge de façon enthousiaste mais peu académique et sa tête s’envole. Les actions ont parfois des allures de jeu entre amis. Fernando semble lui aussi percevoir ce relâchement et monte très légèrement le ton et insiste : « Allez on marque. » Gustavo Poyet qui en a fini avec son tour de terrain visant à ramasser les coupelles, se rapproche pour observer les actions. Braithwaite reprend un ballon de volée en sautant. Mandanda la repousse et l’ancien toulousain marque en deux temps. « De la tête » fait remarquer Fernando qui insiste alors qu’il joue des une-deux depuis la gauche : « Marquez les garçons. »

Gaëtan Laborde marque au deuxième poteau, d’un tir direct, et serre le poing discrètement en se replaçant. Le temps magnifique se prête au football et la séance s’étire même si l’intensité n’est plus au rendez-vous. Malcom et Plasil centrent depuis la gauche à tour de rôle. Mandanda sort un ballon d’une grosse manchette saluée par l’ensemble des joueurs. Le jeune gardien bordelais enchaîne en se couchant très rapidement sur une demi-volée en force de Braithwaite. À l’entrée de la surface de réparation, Jules Koundé enchaîne avec un ballon amorti de la poitrine et une volée puissante sous la barre. « Bien joué Jules » félicite avec son accent chantant un Malcom épaté par cette frappe comme la majorité de ses coéquipiers. En retrait, à quelques mètres de là,  Gustavo Poyet observe, assis sur un ballon, et discute avec Eric Bedouet debout à côté de lui. « Chacun un but » informe Fernando, qui insiste sur sa volonté de voir des actions réussies , tout en tapant dans ses mains : « Allez on marque maintenant. »

De Préville s’exécute d’un ciseau. « C’est bon Nico » tranche Fernando qui ne souhaite pas que son attaquant s’éternise. « Fernando, tirs, tirs » avertit Gustavo Poyet de sa position stratégique. Rapidement, les mannequins sont écartés et les joueurs se regroupent face à Mauricio Taricco. L’entraîneur adjoint bordelais a pour rôle de jouer des une-deux, dos au but, pour des frappes instantanées à la limite de la surface de réparation. Meïté et Plasil ont décidé de terminer sur un tennis-ballon près des spectateurs. Les premiers ballons ont tendance à trouver le filet. Au centre du terrain, Malcom a rejoint Gustavo Poyet et s’est lui aussi posé sur un ballon. Le jeune joueur girondin est face à son entraîneur proche. Les deux hommes discutent. La scène est spéciale et on croirait voir un fils écouter son père. Le jeune joueur brésilien semble relâché, et accueillir chaque mot avec le plus grand intérêt. Une scène de tranquillité qui tranche avec une frappe très forte de Jules Koundé à quelques mètres de là. Mais le défenseur bordelais trouve un Mandanda en forme sur sa route et le jeune gardien girondin sort le ballon qui s’envole d’une manchette et le fait retomber devant lui. Lerager trouve la barre. « Bon arrêt Mandanda » commente Paulo Grilo, sourire aux lèvres. Les frappes sont lointaines et deviennent de plus en plus délicates, pourtant Braithwaite contrôle et tir à mi-hauteur. Le ballon part en diagonale et fait vibrer les filets, laissant Mandanda impassible. 

Meïté et Plasil continuent de se faire plaisir sur le tennis-ballon. « Il était lourd ce point » commente Souhalio Meïté. « 11-8 » rappelle Plasil. Une tête de Meïté finit dans le filet ce dernier s’invective avec le sourire : « Ah non Sou ! » Le joueur prêté par Monaco touche le filet de nouveau sur le point suivant. « Ah, il est en train de craquer. À l’usure » se marre Jaroslav Plasil, déclenchant quelques rires chez les supporters encore présents. Chez les tireurs, Mauricio Taricco qui effectuait depuis quelques temps des passes depuis la ligne de sortie de buts s’est rapproché. De Préville cherche la lucarne mais Rouyard fuse dans les airs. « Bien joué Davy » encourage Paulo Grilo. Le temps de la dernière frappe arrive. Lukas Lerager a l’opportunité de marquer et ne se prive pas pour enrouler son ballon qui trouve le dessous de la barre. Un « ouais » collectif et des rires surgissent. Malcom lève les bras au ciel. L’international danois qui n’avait pas connu beaucoup de réussite dans l’exercice achève de la meilleure des manières la séance du jour. Tandis que Gustavo Poyet se dirige vers la sortie et crée une effervescence auprès du public, rejoint rapidement par ses joueurs pour des autographes et photos, Meïté et Plasil rangent les filets de tennis-ballon. Comme à leur habitude, Braithwaite, De Préville et Lerager terminent la séance en auto-gestion en tapant de loin. La matinée girondine prend fin dans un schéma habituel. Un schéma qui fonctionne de façon aléatoire depuis plusieurs semaines, qu’il fasse un temps exécrable ou magnifique, quelque soit l’opposition à venir. La réponse du weekend à la suite de la dernière séance collective est à retrouver dimanche face à des Parisiens presque imprenables… En tout cas les Girondins ont frappé au but avec des fortunes diverses. Pourtant, c’est d’une efficacité redoutable dont aura besoin Bordeaux pour exister face à des joueurs pratiquant un football quasi-inaccessible. 

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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