Carnet d’entraînement : Du léger avant Angers
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Vendredi 11 décembre 2015 au Haillan, le froid et la grisaille étaient présents pour accompagner les rares joueurs présents à l’entraînement à deux jours du match face au dauphin angevin. Des passes à une touche de balle et des frappes au but ont permis à Plasil, Diabaté et consorts de faire de l’entretien.
Une infirmerie pleine, des jeunes sur le pont la veille pour un match d’Europa League qui comptait pour du beurre, et les Girondins se sont retrouvés dégarnis pour leur dernier entraînement public avant d’aller affronter un mieux classé : Angers, 2eme du championnat. Dès 10h40, les premières têtes sortent des vestiaires pour se diriger vers le local technique où sont stockés les vélos. Il s’agit des titulaires de la veille face à Kazan qui vont se contenter d’un très léger décrassage. Les joueurs destinés à effectuer la séance leur emboîtent le bas, s’échauffant en jonglant. L’enthousiasme est à la hauteur du froid naissant qui règne sur la plaine des sports du Haillan. Les ballons claquent sur les crampons encore frais des joueurs qui se préparent à effectuer une séance très « light ». Diego Contento, Jaroslav Plasil, Wahbi Khazri, Enzo Crivelli, Cheick Diabaté, Adam Ounas, et le jeune défenseur athlétique Jean Ambrose (1m93) sont sur le pont. Ce dernier, qui devrait être convoqué par Willy Sagnol pour le déplacement à Angers, fait partie de ces joueurs que l’on imagine facilement postuler pour une place dans le onze de départ dimanche. Sur le terrain, l’ambiance est à la décontraction. Wahbi Khazri, de très bonne humeur, taquine un Enzo Crivelli qui lui rend la pareille. Les joueurs, accompagnés de Patrick Guillou, s’adonnent à un toro. Sylvain Matrisciano, l’adjoint de Willy Sagnol, observe le jeu et compte le nombre de passes entre les joueurs autour du cercle. Le coach principal, lui, ne fera pas son apparition de la matinée. Alors que Lamine Sané et Thomas Touré quittent le terrain d’entraînement par une petite porte grillagée pour aller s’adonner à un simple footing, les joueurs présents sur la pelouse font tourner le ballon avec un Patrick Guillou très impliqué dans le jeu et aussi à l’aise que ses joueurs balle au pied. « Merci Pat » crie Wahbi Khazri sur une belle passe de son entraîneur adjoint. Toujours aussi hargneux, l’international tunisien tacle un ballon pour éviter de perdre la manche. « Pat, Pat, ce n’est pas ça, ça ne compte pas » proteste Diabaté auprès de Guillou sur une situation litigieuse. Le dernier cycle du toro matinal se termine par une scène cocasse : le jeune Ounas tente de retirer une bande sur sa jambe, sous le regard de ses coéquipiers, médusés, attendant en vain la reprise de l’exercice. Patrick Guillou s’adresse mi-chambreur mi paternaliste à son joueur « Tu crois pas que si tu enlevais ton pantalon ça irait mieux ? ». La scène déclenche l’hilarité de la part des joueurs présents prêts à venir en aide à leur coéquipier, à l’image de Contento, avant qu’Ounas ne parvienne à résoudre son propre casse-tête.
« Le ballon est impossible à récupérer »
Nicolas Maurice-Belay arrive près du petit groupe en trottinant, se contentant de quelques tours de terrain. « Doucement surtout, pas de prise de risque » attaque Wahbi Khazri, taquin. Et l’ancien bastiais de poursuivre : « Nico, je peux avoir ta feuille de cardio ensuite ? J’aimerais bien voir ça ». Les joueurs quittent l’amusant toro pour se consacrer à un exercice où deux équipes s’affrontent sur un petit périmètre. Le champ d’action de chaque groupe est délimité par des plots : deux joueurs sont en position avancée, et deux autres en position reculée. Les deux lignes de la même équipe se font face. Le but du jeu est de priver l’adversaire du ballon, en restant sur la même ligne, sans déplacement, et avec une seule touche de balle tout en faisant la transition entre la ligne d’attaque et de défense. « Une touche » lance Sylvain Matrisciano pour inviter les joueurs à débuter correctement l’atelier. Les passes se multiplient, un peu trop au goût du bras droit de Willy Sagnol qui exhorte ses joueurs à ne pas « enterrer le ballon », et à passer rapidement ce dernier aux joueurs en position avancée. L’exercice demande de gros réflexes pour intercepter le jeu adverse. « Je sais que c’est difficile d’intercepter Jaro » dit Patrick Guillou à un Jaroslav Plasil légèrement agacé. « Ce n’est pas que c’est difficile, c’est que c’est impossible ». Sylvain Matrisciano tente de faire adhérer Plasil à sa cause : « Jaro, c’est juste un travail d’appuis pour être bien placé ». L’international tchèque n’en démord pas : « c’est impossible à récupérer ». L’ambiance demeure détendue, et Plasil, toujours bon caractère, malgré ses doutes sur les possibilités de réaliser l’exercice correctement, s’adresse à Guillou : « Pat, les tacles sont interdits ». « On n’a pas dit ça » lui rétorque en souriant l’ancien défenseur latéral combattif de Saint-Etienne. Celui-ci réalise une belle passe en taclant un ballon un peu compliqué : « Je suis là Jaro » lance-t-il goguenard à son milieu de terrain. Les joueurs ne comprennent pas tous très bien l’exercice, et Sylvain Matrisciano précise en désignant les petites cages positionnées de part et d’autre du périmètre de jeu : « Au bout de cinq passes vous pouvez marquer ». « 1, 2, 3, 4, 5 » répète avec sa voix rauque Matrisciano pour accompagner ses hommes dans la réalisation de l’exercice. Nicolas Maurice-Belay qui en finit avec son entraînement tape la main de Patrick Guillou en passant à côté de Sandy Guichard qui s’enquiert des sensations du milieu de terrain : « Ça va Nico ? ». L’ancien joueur de Sochaux adresse un signe positif de la tête.
« C’est pas méchant, c’est pas méchant mais il y a but »
Après ces ateliers techniques, le petit groupe part travailler devant le but. Cédric Carrasso et Alexandre Brucato sont présents dans les cages pour affronter leurs partenaires. Les débuts sont délicats. Adam Ounas vendange totalement sa première occasion. Cheick Diabaté l’imite en envoyant sa reprise de volée dans les nuages, bien au dessus du grillage qui entoure le terrain d’entraînement. Enzo Crivelli touche le poteau. « Zéro but » tonne Sylvain Matrisciano pour réveiller ses joueurs. La suite est aléatoire. Cheick Diabaté alterne entre des frappes totalement manquées et quelques belles reprises qui touchent les montants. Wahbi Khazri marque deux buts sur des frappes enroulées mais rend la pareille à Diabaté en envoyant une frappe en dehors du terrain. En dehors de la pelouse, le long de la main courante, Valentin Vada passe lentement en vélo, jetant un oeil sur le travail de ses coéquipiers et saluant cordialement les rares supporters présents. Les jeunes de l’équipe de CFA s’arrêtent un long moment pour regarder leur coéquipier Jean Ambrose adresser des centres aux joueurs professionnels. Diabaté, continue à alterner entre réussite, avec notamment un joli but du plat du pied, et déchet technique. L’international malien touche du bois et réclame la validation de son but, Patrick Guillou en position de centreur est affirmatif : « Cheick, il n’y a pas but. Goal-Line Technology ». Enzo Crivelli marque d’une tête jugée molle par Sylvain Matrisciano : « C’est pas méchant ». « C’est pas méchant, c’est pas méchant mais il y a but » reprend Plasil, lui aussi assigné aux centres. Des centres parfaits qui défilent les uns après les autres pour l’ancien monégasque. « Encore les gars, allez » insiste Patrick Guillou devant une frappe totalement dévissée d’Enzo Crivelli. La séance tire vers la fin. Wahbi Khazri exulte sur une belle frappe enroulée à mi-hauteur qui fait mouche, et envoie lui aussi un ballon en dehors des limites de la pelouse. L’entraînement se termine à 11h30, dans une ambiance décontractée. Wahbi Khazri, toujours aussi facétieux, vient perturber Thomas Touré et Lamine Sané qui sont revenus sur le terrain pour effectuer un travail à deux sous les yeux du préparateur physique Sandy Guichard. Le meneur de jeu bordelais s’adresse à Thomas Touré, en tendant le postérieur « 100 € si tu me touches avec le ballon ». Les 100 € resteront dans la poche de Khazri. Tandis que Jussiê travaille physiquement avec David Das Neves, le centre d’entraînement retrouve un air de « rien à signaler » à peine estompé par la très légère séance matinale.
Par Florian RODRIGUEZ au Haillan