Carnet d’entraînement : Léger avant un lourd derby

10/03 - 19:59 | Il y a 10 ans

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Jeudi 10 mars 2016 - 16h30 : Habitués à mettre les bouchées doubles à deux jours d’un match de championnat, les Girondins ont eu droit à une séance allégée sous la grisaille et le froid.

Mathieu Debuchy fait un petit tour de terrain et puis s’en va. Les ballons attendent sagement sur le terrain d’entraînement que quelques joueurs viennent les taquiner. Ce jeudi, avant-veille de match, le calme règne au Haillan et le peu de matériel présent sur la pelouse ne présage pas une séance intense. Au loin, on aperçoit la chevelure blonde de Jaroslav Plasil s’agiter à coups de tours de terrain, près de la pelouse réservée aux jeunes joueurs de Philippe Lucas. Il fait froid et gris sur la plaine des sports. Le beau temps, à l’instar des résultats positifs, se fait désirer encore et encore. Eric Bedouet, fidèle parmi les fidèles sort des vestiaires, deux sacs remplis de ballons sur le dos, rapidement précédé de ses joueurs. Jaroslav Plasil, lui, rejoint le terrain d’entraînement professionnel et se dirige vers un atelier préparé par le kiné David Das Neves. Les trois gardiens désormais habituels, Paul Bernardoni, Lucas Bobe et Alexandre Brucato trouvent un coin de terrain proche de la grille séparant la pelouse de l’extérieur. Très vite, Franck Mantaux leur demande de travailler les passes au sol en une touche de balle. Pendant que les joueurs de champ s’échauffent librement en jonglant, en s’échangeant quelques ballons, les gardiens travaillent la technique. Très vite, un jeu à la « Brésilienne » s’instaure avec des remises de la tête obligatoires. Les gardiens sont surprenants et réalisent l’exercice de manière studieuse, échangeant de nombreux ballons avant que l’un d’entre eux ne touche le sol. Puis vient le temps d’allonger les passes. Paul Bernardoni et Lucas Bobe sont à la manœuvre tandis qu’Alexandre Brucato délaisse le petit groupe pour prêter main forte à l’équipe, divisée en deux groupes succincts sur des ateliers différents. « Pied droit, pied gauche ? ». « Bien sûr, le haut niveau c’est ça, en L1 on a les deux pieds » rétorque Franck Mantaux à son gardien Paul Bernardoni. Ce dernier se fait réprimander par son entraîneur après un contrôle de la semelle : « Arrête avec ta semelle, tu m’emmerdes ». Bernardoni, dans ses petits souliers s’excuse : « Désolé, je n’ai pas fait exprès ». « Oui mais tu m’emmerdes quand même » insiste Franck Mantaux, avec un petit sourire en coin, désireux de faire progresser son jeune gardien.

« Tu n’y crois pas »

Les joueurs sont divisés en deux groupes. Près des vestiaires, un première groupe travaille devant le but. À l’opposé, un deuxième contingent de joueurs effectue un toro sous la houlette de Patrick Guillou. Le premier groupe débute un exercice de remise et course vers le but avec Eric Bedouet. Le joueur transmet au préparateur physique qui rend le ballon qui doit être exploité grâce à un contrôle orienté afin de se lancer face au but. « Crivelli » crient les joueurs après un but en lucarne d’Enzo Crivelli. Thomas Touré, lui, marque facilement du plat du pied. Dans un coin du terrain, face à la salle de musculation, Jaroslav Plasil et Grégory Sertic travaillent. « Oui, c’est bien ». Sertic est encouragé par David Das Neves qui lui adresse des ballons à remettre en une touche, tout en se déplaçant latéralement. Un temps plus tard, Plasil effectue le même enchaînement mais en sautant de petites haies de façon latérale avant d’effectuer sa remise. « Est-ce que vous pouvez nous passer le ballon s’il vous plaît ? » demande aimablement Franck Mantaux à un spectateur alors que l’un des ballons avait fui le terrain. L’entraîneur des gardiens et Paul Bernardoni remercient aimablement. Bernardoni dégage une impression de sympathie, n’hésitant pas à saluer les gens dès qu’il s’approche de la main courante. Au centre du terrain, l’exercice a changé. Les joueurs doivent taper sur un petit mur, s’appuyer sur Eric Bedouet, et se faufiler entre deux mannequins pour défier le gardien. Sur plusieurs actions, Alexandre Brucato dégage les ballons des poings, parfois même d’un seul poing. Les chocs sur les ballons sont rudes. La main est très ferme. Frédéric Guilbert met un beau but de l’intérieur du pied. Thomas Touré, à deux mètres de Brucato effectue une frappe molle, pas du goût d’Eric Bedouet : « Tu n’y crois pas ». Touré se défend : « Oui mais je veux pas frapper d’aussi près ». 

Ounas fait des pompes

Au loin, Pablo revient d’un footing en forêt, comme sorti de nulle part, et rejoint furtivement les vestiaires. Côté réathlétisation, Plasil et Sertic jonglent ensemble, tandis qu’Adam Ounas vendange sa frappe sur l’atelier face au but. Enzo Crivelli continue sa séance réussie en trouvant une nouvelle lucarne. Alors qu’il se rapproche de Grégory Sertic et Jaroslav Plasil, Adam Ounas est pris à partie par Sertic : « t’as entendu ce qu’il t’a dit ? Tu fais 20 pompes ». Le jeune milieu offensif bordelais s’exécute sous le regard chambreur de ses ainés. « 50 pompes j’aurais dit » ricane Plasil avant d’en rajouter un peu : « C’est bien petit ». Se sentant pousser des ailes après ses pompes, Ounas entreprend de déplacer une cage avec l’aide de Malcom pour le dernier exercice de la séance. Devant le poids de la structure, Milan Gajic et Cédric Yambéré arrivent en renfort en catastrophe, constatant que les deux jeunes girondins seraient incapables de bouger les buts sans risquer une blessure. Tandis que Contento, Sané, Chantôme, Vada, Maulun, et désormais Pablo qui est venu se greffer au groupe, continuent leur toro, le dernier exercice face au but dirigé par Bedouet apporte de l’originalité. Le joueur se doit de slalomer entre des plots avant de frapper, et d’enchaîner sur une reprise après un centre sur un deuxième but situé plus bas sur le terrain. Alexandre Brucato garde les premières cages tandis que Paul Bernardoni est situé dans les deuxièmes cages. « Ho » crie Eric Bedouet à Maxime Poundjé, centreur peu concentré. « C’est moi, c’est moi » s’excuse Cheick Diabaté qui vient de sortir du vestiaire et distrait Poundjé avant d’aller travailler avec David Das Neves. Milan Gajic, à droite, est plus concentré mais adresse un centre maladroit que Poko envoie dans les nuages. Les actions s’enchaînent sous la pression permanente d’Eric Bedouet, maître du jour avec Patrick Guillou, sous les yeux de Sylvain Matrisciano présent de temps à autre, mais pas de Willy Sagnol, absent du terrain. Malcom, pris à défaut par un centre lointain un peu dans son dos de la part de Poundjé, se replace, effectue un amorti de la poitrine et effectue une volée acrobatique que Bernardoni repousse. « Allez, allez ». Eric Bedouet ne cesse de demander du nerf à ses hommes. Malcom a reçu le message. Le jeune brésilien marque un premier but, puis récidive de la tête après un centre de Poundjé, dans un style en rupture qu’il semble affectionner. « Allez les derniers » demande Sylvain Matrisciano qui veille à ce que ses joueurs n’en fassent pas trop. « Allez Thomas, Adam, les derniers » presse l’entraîneur adjoint de Willy Sagnol. Thomas Touré place une jolie reprise sur le poteau de Bernardoni. Adam Ounas ne marque pas non plus et se fait chambrer par ses coéquipiers après avoir enfilé un bonnet.

Les joueurs du toro sont rentrés aux vestiaires. Petit à petit le terrain d’entraînement se vide. Malcom et Yambéré chantent et effectuent des petits pas de danse devant l’entrée du vestiaire. En toute décontraction… Avant le derby de la dernière chance pour les Bordelais… Et les Toulousains. 

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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