Carnet d’entraînement : À une touche de balle

27/01 - 07:30 | Il y a 9 ans

© Iconsport

Jeudi 26 janvier 2017 : Les non-titulaires de la demi-finale de Coupe de la Ligue face à Paris ont travaillé les attaques en mouvements avec une prédilection pour le jeu à une touche de balle. Sous les conseils d’un staff technique qui ne lâche rien.

 

Le terrain d’entraînement des Girondins de Bordeaux est bien garni à quelques minutes de l’arrivée des joueurs. Au fond de l’aire de jeu, des petites coupelles et des ballons trônent nonchalamment. Côté vestiaires, face à une cage déjà disposée, des séries de mannequins fixes et deux gros mannequins gonflés d’air. Les conditions d’entraînement sont bonnes avec un grand ciel bleu mais le froid persiste et le vent s’est invité dans la danse. Comme toujours, les gardiens font leur apparition les premiers. Paul Bernardoni, crâne rasé à blanc et à nu, est plus téméraire que son entraîneur Franck Mantaux, coiffé d’un grand bonnet. Cédric Carrasso complète le trio. Les joueurs de champ, succèdent rapidement aux gardiens de but et s’emparent de quelques ballons à la lisière de leurs vestiaires pour échanger quelques passes en jonglant. Des rires et des cris surgissent du groupe. Carrasso et Bernardoni échangent des passes, avec deux coupelles face à leurs appuis. Sur chaque prise de balle, avant la passe, le récepteur doit contrôler le ballon puis éliminer la coupelle avant de servir son partenaire. « C’est parti » décrète Kévin Plantet de l’autre côté du terrain.

Les joueurs sont partis pour plusieurs tours en trottinant. « On met toujours de l’application, pied droit, pied gauche » demande Franck Mantaux à ses gardiens. Paul Bernardoni effectue une passe enlevée à Carrasso et frôle de peu la tête de son entraîneur. « Pourquoi tu fais ça ? Je n’ai rien fait de mal » plaisante Franck Mantaux. Après quelques mètres à faire des moulinets avec les bras pour échauffer le haut du corps, les joueurs procèdent à des ouvertures et fermetures de jambes. « Allez on attaque talons-genoux » demande Kévin Plantet. Le bruit des crampons sur le gazon donne une impression de feutre glissant sur une feuille. Après plusieurs tours de terrain, deux groupes se forment autour de toros. Les titulaires de mercredi face à Paris sont observés par Eric Blahic, tandis que le reste du groupe qui s’apprête à participer à l’intégralité de la séance est pris en charge par Jocelyn Gourvennec. « Ouais, ouais ça joue » s’enthousiasme Eric Blahic devant l’activité de son groupe, tandis que Jocelyn Gourvennec effectue de grands mouvements avec les bras. Jérémy Ménez, visiblement pris par la patrouille dans le petit jeu, réalise deux séries de pompes. Après dix minutes de cet exercice, les joueurs stoppent et s’étirent.

Du côté des gardiens, le travail de préparation à la séance est silencieux. Les joueurs de champ, et Jérôme Prior, y compris les titulaires de mardi, s’emparent de ballons et se font des passes libres, en duo. « Mettez-vous en mouvement avant d’allonger » préconise Eric Blahic. « Ouille ». Jérémy Ménez s’inquiète sur une passe longue destinée à Younes Kaabouni qui passe près de la tête de Jules Koundé, sans conséquence. Les titulaires face au PSG retournent près des vestiaires continuer quelques minutes de toro tandis que les joueurs qui n’ont pas pris part à la rencontre se positionnent face au jeu représenté par les mannequins. Eric Blahic donne ses explications. « Qualité » tonne Jocelyn Gourvennec avec détermination. Le travail demandé est en une touche de balle. Mauro Arambarri, en premier relanceur, touche Youssouf à gauche ou Plasil à sa droite, dans des positions légèrement recentrées. Les deux joueurs alternent. Une phase s’oriente sur une passe dans le couloir pour deux joueurs chargés de dédoubler et de centrer pour un attaquant en mouvement. Une deuxième phase nécessite pour le meneur de jeu de s’appuyer sur un joueur en décrochage avant de servir un troisième partenaire, décalé mais plus en profondeur qui rejoue ensuite en une-deux avec un coéquipier situé sur la même ligne avant de filer au but. L’idée est de trouver des décalages par des passes rapides en jouant sur les positionnements différents.

La première tentative de Romil se conclue par une opposition du mannequin gonflable qui stoppe l’action. « Eh ouais les gars, vous attendez et vous bougez seulement une fois que vous avez reçu le ballon. » L’entraîneur adjoint des Girondins est très attentif aux attitudes offensives de ses joueurs, et notamment des plus jeunes comme Jorris Romil : « Jo, ta frappe elle n’est pas nette du tout. » « Voilà, ça c’est un bon ballon Jo » félicite Eric Blahic sur une action mieux réalisée par le jeune Romil. Mauro Arambarri se retrouve en position de frappe mais le ballon part dans le ciel. « Cadre Mauro » crie Eric Blahic, mâchoire serrée. Sur un centre de Jules Koundé venu de la droite, Jérémy Ménez marque dans le petit filet opposé. Les joueurs reçoivent des consignes mais doivent s’adapter aux situations et proposer leurs propres solutions au niveau des combinaisons. Après une pause, Eric Blahic met le doigt sur l’exigence de l’exercice : « Si vous n’êtes pas en mouvement, c’est plié cette affaire. » Ménez réédite en marquant sur un nouveau centre de Koundé d’une madjer aérienne. Le jeu évolue sur la phase axiale avec un jeu à trois dans le petit périmètre au niveau de la zone représentant l’entrée de la surface de réparation, avec un des trois attaquants lancé dans la surface.

Ménez, lancé, ne parvient pas à marquer, mais la combinaison satisfait Eric Blahic : « C’est exactement ça ! Mais il faut marquer. » Adam Ounas, face à Carrasso, enroule une belle frappe qui semble partir tout droit dans les filets mais Carrasso se détend tel un chat et sort le ballon. Jocelyn Gourvennec, en retrait observe consciencieusement et recadre Laborde : « Tu ne décroches pas bien Gaëtan, sors du marquage. » En réussite, Jérémy Ménez feinte Carrasso et marque dans le but vide. « Bien joué » félicite Jocelyn Gourvennec. Sur un jeu à trois, Plasil tente la frappe à l’entrée de la surface et marque sous la barre d'un Bernardoni impuissant. Plutôt en réussite, Jérémy Ménez s’emmêle cette fois-ci les crayons au grand regret d’Eric Blahic qui pousse un « aïe aïe aïe » de dépit. « Allez, la qualité sur le dernier but » demande Jocelyn Gourvennec.

Laborde, face à Bernardoni, tente un lob sans conviction. « On ne reste pas là-dessus, tu n’as pas assez décroché avant de faire ton appel Gaëtan » insiste Jocelyn Gourvennec qui contrôle avec brio un ballon renvoyé par un joueur. Sur la dernière action, Plasil trouve Ménez plein axe qui tente un extérieur du pied droit qui ne trouve pas le cadre. Eric Blahic enrage. La séance collective se termine sur cette action. Les joueurs, comme toujours, s’activent pour déblayer le terrain. Alors que certains décident de travailler des coups-francs, plaçant de vieux mannequins aux couleurs délavées devant les buts, Jocelyn Gourvennec s’entretient avec Alain Devesleer et Jean-Louis Triaud venus le rejoindre, en retrait du groupe. Pendant de longues minutes, les joueurs enchaînent, et l’entretien informel se poursuit entre l’entraîneur et les dirigeants, dans une ambiance détendue, avec un oeil de Jean-Louis Triaud sur les joueurs en train de réaliser leurs coups-francs. Petit à petit, chacun met fin à sa séance par des frappes aux résultats aléatoires. Jules Koundé, lui, tape sur deux petites planches, observé et conseillé par Eric Blahic. Il sera le dernier à quitter le terrain, rapidement suivi par Jocelyn Gourvennec et ses dirigeants. Après une séance de travail très technique, Bordeaux devra rejouer sa partition à merveille sur le terrain de Nancy samedi pour repartir du bon pied.

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

#Ligue1