Cédric Narbate, président du FC Cœur Médoc Atlantique : "Bordeaux n’est pas prêt à jouer dans le monde amateur"

22/10 - 18:31 | Il y a 7 mois
À nouveau, les Girondins de Bordeaux feront face à un club de Régional 2 ce week-end dans le cadre du 6ᵉ tour de la Coupe de France. Cédric Narbate, président du FC Cœur Médoc Atlantique, hôte du club au scapulaire, s’est confié à WebGirondins avant une rencontre où la date et le lieu sont encore inconnus.
Cédric Narbate, président du FC Cœur Médoc Atlantique : "Bordeaux n’est pas prêt à jouer dans le monde amateur"

© Iconsport

Le FC Cœur Médoc Atlantique doit accueillir les Girondins de Bordeaux ce week-end en Coupe de France. Après Le FC Seudre Océan et le CMO Bassens, le président du club médocain, Cédric Narbate, veut éviter, comme ses prédécesseurs, le huis clos.

"On souhaitait avoir un autre tirage que les Girondins de Bordeaux"

WebGirondins : Quel sentiment avez-vous eu après le tirage ?

Cédric Narbate : Les conditions actuelles, c’est un peu compliqué. On sait très bien qu’ils ont joué deux matchs de Coupe de France à huis clos. C’est quand même une joie de rencontrer les Girondins de Bordeaux, c’est quand même une peine si on doit jouer à huis clos. Donc le sentiment était mitigé et, pour ne rien vous cacher, on souhaitait avoir un autre tirage que les Girondins de Bordeaux. Ce n’est pas le tirage prioritaire qu’on aurait souhaité, maintenant, on a les Girondins de Bordeaux et on va tout faire pour que le match se joue dans de bonnes conditions avec du public.

Aujourd’hui, c’est devenu difficile de devoir accueillir les Girondins.

Les problèmes internes des Girondins de Bordeaux font que c’est complexe de les accueillir. Une problématique entre deux groupes de supporters. Et comme personne ne s’est emparé du dossier et que les Girondins de Bordeaux ont été laxistes pendant quelque temps, c’est devenu une patate chaude, c’est-à-dire que c’est à nous d’impulser la démarche pour essayer d’accueillir le public.

“On s’est mis en ordre de bataille pour essayer de construire plusieurs stratégies pour recevoir les Girondins de Bordeaux avec du public”

Avez-vous plus d’informations sur le lieu potentiel du match ?

On a travaillé dès le soir (du tirage), on a alerté nos politiques puisqu’on est un club de territoire et non un club d’une ville. On s’est mis en ordre de bataille pour essayer de construire plusieurs stratégies pour recevoir les Girondins de Bordeaux avec du public. Rapidement, on s’est rendu compte que nous avions trois stades homologués.

On a travaillé avec la gendarmerie de Lesparre, et on s’est rendu compte que le plus simple, c’était d’accueillir sur Lesparre. On peut mettre entre 3000 et 4000 personnes. Maintenant, rien n’est gagné. Si la préfecture n’est pas réceptive à notre demande, car on souhaite jouer chez nous, et bien on jouera sur Soulac.

La Ligue de Nouvelle-Aquitaine vous aide à organiser ce genre de rencontre ?

L’organisateur du départ, c’est la Ligue de Nouvelle-Aquitaine, donc moi, j’ai eu le directeur général de la Ligue (Christophe Fugeray) au téléphone. Donc, eux, ils doivent saisir la préfecture pour connaitre les modalités de mise en œuvre de la rencontre. Et ensuite, ils sont là en tant que facilitateurs. Mais c’est au club de prendre le dossier à bras-le-corps et essayer de trouver des solutions pour pouvoir accueillir le match dans de bonnes conditions, avec du public.

Est-ce que vous pouvez désormais présenter votre club et les objectifs de votre saison ?

C’est un club qui naît de plusieurs fusions, c’est un club de territoire qui regroupe une bonne partie du nord Médoc. On a la fierté d’être un club formateur, on est assez loin de Bordeaux, donc c’est assez complexe de faire venir des joueurs.
On a un certain esprit familial, on a seulement deux joueurs qui ne sont pas issus du Médoc, le reste, ce sont des joueurs du Médoc, formé ou habitant dans le Médoc. On a 75% de l’équipe environ qui a été formée chez nous. Certains se sont émancipés ailleurs, mais ils sont revenus, donc ça, c'est une fierté.

Et puis c’est un travail de longue haleine qui a été mené par Lilian Laslande au départ du projet. Et puis, quand Lilian est parti, on a naturellement proposé une reconversion professionnelle à Evan Chevalier. C’est donc lui qui a pris la succession avec une autre vision des choses. Avec des séances basées un peu plus sur le jeu, sur la vidéo. Actuellement, on est en train de récolter toute la moisson des 5 ou 6 dernières années.
On a fini 3ᵉ de la poule (Régional 2) l’année dernière et on est sur la continuité cette année (toujours invaincu cette saison). Humblement, il faut savoir rester à sa place, et l’objectif premier chez nous, c’est le championnat, rester en Régional 2, c’est important. On a fait le choix de travailler avec des locaux, des éducateurs locaux pour avoir une vraie identité.

Concernant la Coupe de France, on prend ça comme un bonus ?

La Coupe de France, au départ, on s’était fixé comme objectif d’aller le plus loin possible et d’atteindre le 4ᵉ tour pour avoir les maillots. C’est bien de pouvoir continuer de faire rêver nos spectateurs et nos jeunes qui viennent nombreux. Et on mettra tout en œuvre pour passer un tour supplémentaire.
On est focus sur notre équipe, on sait ce qu’on peut faire, mais on sait aussi ce que l’on ne peut pas faire. Il faut qu’on se concentre sur ce qu’on veut faire. Rester focus sur nos objectifs et notre façon de jouer. Sachant qu’on ne mettra pas le bus derrière. Notre coach est absolument contre ça. On fera tout pour créer l’exploit et, pourquoi pas, accrocher le 7e tour.

"On a une relation un peu particulière, car on a quand même 3 anciens joueurs des Girondins de Bordeaux, qui font partie de notre club"

Comment est l’atmosphère au niveau des joueurs et du staff ? L’excitation est-elle présente ?

On est serein, la preuve, c’est que, jeudi soir, on a regardé le tirage ensemble, au foyer à Naujac avant l'entraînement. Les joueurs sont restés focus sur leur rencontre ce week-end (victoire 3-0 vs FC Graves). S’ils avaient eu la tête ailleurs, on n’aurait pas fait la prestation que l’on a livrée. Mentalement, ils ont compris qu’il fallait être focus sur chaque objectif, chaque match, et qu’il ne fallait pas s’éparpiller un peu partout.

Oui, il y aura de l’excitation parce que ce sont les Girondins de Bordeaux. Oui il y aura plus d’excitation s’il y a du public. Car on n’aura pas l’habitude. Nous, on joue devant 300-400 personnes, on n’a pas l’habitude de jouer devant plus. Mais je fais confiance au staff pour que les jeunes restent focus sur la rencontre.

"Les Girondins sont déconnectés de la réalité"

D’un point de vue personnel, quels sont vos liens avec les Girondins de Bordeaux ?

On est tous un peu supporters des Girondins. On a une relation un peu particulière, car on a quand même 3 anciens joueurs des Girondins de Bordeaux, qui font partie de notre club. Lilian Laslandes pour citer le plus connut. On a aussi Florian Marange, j’étais son formateur chez les jeunes, avant qu’il parte aux Girondins. Son fils joue chez nous également. Et Evan Chevalier (Entraineur de la R2) qui est là, également.

C’est important de supporter un club de la région et du département. On n’a pas trop de relation avec eux en terme administratif. Mais on est toujours attaché au fait que les Girondins jouent au plus haut niveau possible. Et c’est un crève-cœur de voir qu’ils sont en National 2. Et la difficulté qu’il y a, c’est que le club n’est pas prêt à jouer dans le monde amateur. On le voit sur certains points.

Lorsqu’on appelle les Girondins de Bordeaux, ils nous disent que, potentiellement, on peut aller jouer au Matmut, pour qu’il y ait du public. En fait, on nous dit que cela coûte 100 000 euros. En Faite, un club amateur n’a pas la capacité de mettre 100 000 euros pour organiser un match. Ils sont déconnectés de la réalité. Ça aurait été une fête pour les joueurs d’aller jouer au Matmut Atlantique, mais quand on nous annonce le prix, et aucune aide des Girondins au vu de la situation financière, vous comprenez bien que pour nous, c’est impossible.

Nathan Hanini

>> Les rémunérations démentielles de l’ère Gérard Lopez aux Girondins

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